douaire
douaire
n.m. [ du lat. dos, dotis, dot ]DOUAIRE
(dou-ê-r' ; on a prononcé et on prononçait encore au commencement de ce siècle dou-a-r') s. m.HISTORIQUE
- XIIe s. Devien mes homs, je te ferai doaire, [don] [, Ronc. p. 145][Nostre terre] Que la mere Deu tient à son lige doaire [, Sax. XXX]
- XIIIe s. ....Je li donai sans detri [sans retard], Tot de bon gré, mon fin cuer en doaire [don] [GACES BRULLÉS, Poésies mss. avant 1300, t. I, p. 257, dans LACURNE.]Chil qui sont semons sor doaire ne poent contremander [BEAUMANOIR, 51]Fors du chastel et de la tor La getent, et de son douaire ; Ne li lessent en nul repaire à qu'ele se puisse acouper, Ne penre repast ne souper [RUTEB., II, 187]
- XIVe s. Sa chiere compaigne et espouse Blanche de Brayban doit avoir la tierce partie de toute sa terre par raison de douaire [DU CANGE, dos.]
- XVe s. Quant ta femme, qui plaint et pleure, Quant tu te gis au lit mortel, En ta maison, en ton hostel, Et se complaint de son douaire [gémit de se voir veuve] [E. DESCH., Poésies mss. f° 501, dans LACURNE]Il fut apointé par devant l'official d'Amiens que icellui Michault prendroit à mariage icelle jeune fille, par lui defflorée, ou, se ce ne faisoit, il seroit tenu de lui faire douaire [DU CANGE, dos.]
- XVIe s. Douaire propre aux enfants est une legitime coutumiere prise sur les biens de leur pere, par le moyen et benefice de leur mere [LOYSEL, 158]Tant que la femme et les enfants vivent, le douaire est en incertitude, et s'appelle douaire egaré [ID., 172]Douaire coutumier saisit [ID., 145]Douaire prefix, ou convenancé, ne saisissoit point, et se devoit demander en jugement [ID., 146]Au coucher la femme gagne son douaire [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 128]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, doiâ, doiar ; provenç. dotaire ; du bas-latin dotarium, de dotare (voy. DOTER).
douaire
douaire
Douaire, quasi Donarium, n. verso in u.
Douaire que le mari baille à la femme pour en jouyr apres la mort de luy, Donatio propter nuptias.
douaire
DOUAIRE, s. m. DOUAIRIER, s. m. DOUAIRIèRE, s. f. [Dou-è-re, dou-érié, dou-érière; 2e è moyen et long au 1er, é fer. aux 2 aûtres: 3e é fermé au 2d. è moy. et long au dern.] Le douaire est ce que le mari done à sa femme en faveur du mariage, qu'il contracte avec elle, pour en jouir en cas qu'elle lui survive. = Douairier se dit d'un enfant qui se tient au douaire de sa mère, en renonçant à la succession de son père. = Douairière, veuve qui jouit du douaire. — L'Acad. avertit qu'on ne le dit que des persones d'un rang distingué. "Reine, Princesse, Duchesse douairière. — On n'est pas si délicat en Province.