emplir
(Mot repris de emplît)emplir
v.t. [ lat. implere ] Litt.emplir
(̃ɑ̃pliʀ)verbe transitif littéraire
emplir
Participe passé: empli
Gérondif: emplissant
Indicatif présent |
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j'emplis |
tu emplis |
il/elle emplit |
nous emplissons |
vous emplissez |
ils/elles emplissent |
EMPLIR
(an-plir)SYNONYME
- EMPLIR, REMPLIR. Rigoureusement, remplir signifie emplir de nouveau ; mais la particule réduplicative re perd souvent son sens ; et ici elle s'est modifiée ; de sorte que remplir exprime l'action d'ajouter ce qui manque pour que la chose soit tout à fait pleine : remplir un tonneau. C'est là la nuance essentielle et de laquelle découlent les emplois de ces deux verbes. On dira un bois rempli de voleurs, plutôt que empli, parce que en effet des voleurs n'emplissent pas le bois, mais le remplissent à fur et mesure qu'ils y arrivent ou y séjournent. On dira que les grands mots emplissent la bouche, plutôt que remplissent, parce qu'on veut exprimer non pas la venue successive des mots dans la bouche, mais l'effet simultané, la plénitude qu'ils produisent. D'un autre côté, quand on dit : sa gloire emplit ou remplit l'univers, il est difficile de saisir une nuance réelle.
HISTORIQUE
- XIIe s. Je enplirai vostre commandement [, Ronc. p. 15]
- XIIIe s. Uevre [ouvre] ta bouche et je l'ampliré [, Psautier, f° 100]Car jonesce si les enflame, Qui de feu les emple et de flame [, la Rose, 9218]Ainçois estoit encore enclose [la graine] Entre les foilles de la rose, Qui amont droites se levoient Et la place dedans emploient [, ib. 3380]
- XVe s. Adonc cessa l'assaut et fut avisé pour le mieux que on empliroit les fossés [FROISS., II, II, 34]
- XVIe s. Marius emplit incontinent toute la Libye et toute la ville de Rome de sa renommée [AMYOT, Marius, 11]Ilz emplirent de sang et de corps morts tout le cours de la riviere [ID., ib. 34]Il feit emplir d'eau deux mille peaux de chevres [ID., Sertor. 18][Dieu] un realement estant, qui par un seul maintenant emplit le tousjours [MONT., II, 379]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. emplir, omplir, umplir ; ital. empiere ; du latin implere, de in, en, et plere (comp. PLEIN). Dans l'ancienne langue, la conjugaison était : j'emple, de impleo, avec l'accent sur im.
emplir
S'EMPLIR signifie Devenir plein. Le navire s'emplissait tellement d'eau qu'il était près de couler.
Il signifie aussi Rendre une femelle pleine, en parlant d'animaux. Il a fait emplir sa jument, sa vache, sa chienne.
Intransitivement. Le bateau emplit, Il a une voie d'eau.
emplir
Emplir, Adimplere, Complere, Implere, Opplere.
Emplir tout à ré, Peraequare.
Emplir une femelle, Grauidare, Ingrauidare, Fouilloux chap. 7. puis quand vous verrez que la lyce sera chaude attendez le plein decours de la lune à passer pour la faire couvrir et la faictes emplir soubs les signes de Gemini et Aquarius.
Emplir un mur de neuves estailleures de pierres, Ruderare.
Emplir de bouë et de fange, Oblimare.
Qu'on peut emplir, Explebilis.
Achever d'emplir, Paginam vel summam complere.
Empli, Completus, Impletus, Offertus.
emplir
EMPLIR, v. a. [Anpli: 1re lon.] Rendre plein. Il se dit, ou avec le régime absolu (l'acusatif) tout seul: emplir un sac, une bouteille, ou avec la prép. de pour 2d régime: "Emplir un cofre, une armoire de hardes emplir un vâse, un verre, de quelque liqueur. Académie.
Rem. Suivant La Touche et M. de Wailly, on ne dit guère emplir, que de ce qui contient des chôses liquides: Emplir un toneau, une bouteille. Aûtrement on dit remplir. — L'Acad. done des exemples contraires à cette remarque. = On peut trouver une aûtre diférence entre ces deux verbes; c'est que le 1er ne se dit qu'au propre, et que le 2d s'emploie aussi au figuré. Boileau dit:
De sa vaste folie emplir toute la terre.
Sat.VIII.
Emplir, est là très-impropre: il falait dire remplir; mais la mesûre du vers ne le permettait pas.