emplâtre
(Mot repris de emplatre)emplâtre
n.m. [ du gr. emplattein, façonner ]emplâtre
(ɑ̃plɑtʀ)nom masculin
EMPLÂTRE
(an-plâ-tr') s. m.PROVERBE
- Où il n'y a point de mal, il ne faut point d'emplâtre.
REMARQUE
- Le genre d'emplâtre a été longtemps indécis entre le genre du latin et la terminaison féminine, et dans le XVIIe siècle on le faisait souvent féminin : Une cicatrice que couvrait une petite emplâtre en losange [HAMILT., Gramm. 7]
HISTORIQUE
- XIIe s. Isaias le fist tut issi, puis cumandad que l'um figes [figues] li portast, si en fist une emplastre, e fist la mettre sur un clou que li reis out où il se duleit [, Rois, p. 417]
- XIIIe s. [Le medecin] Tex [tels] emplastres dessus [les plaies] lia, Qu'en quatre jours que Jehans fu à Boulogne, tous garis fu [, Bl. et Jeh. V. 4517][La fortune] Et leur assiet comme marastre Au cuer un doloreux emplastre Destrempé non pas de vin aigre, Mais de povreté lasse et maigre [, la Rose, 4914]
- XIVe s. Haro ! metés moi une emplastre Sur le coer ; car, quant m'en souvient, Certes souspirer me convient [FROISS., Buiss. de jonece.]L'emplastre de nonchaloir Que sus mon coer pieça mis, M'a gueri, pour dire voir [CH. D'ORL., Ball. 75]
- XVIe s. Il y adjousta cette invention, de contrefaire le borgne.... quand il voulut desfaire l'emplastre qu'il avoit longtemps porté sur son œil, il trouva que sa vue estoit effectuellement perdue sous le masque [MONT., III, 105]Mettre l'emplastre près de la playe [GÉNIN, Récréat. t. II, p. 244]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, èplâse ; namur. èplause ; provenç. emplastre, empastre, emplaut, emplaust ; espagn. emplasto ; ital. empiastro ; du latin emplastrum, venu lui-même du grec dont l'origine vient des mots se traduisant par en et former.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- EMPLÂTRE. Ajoutez :
- Emplâtre brûlé, emplâtre pour lequel la fusion des corps gras, au lieu d'être faite au bain-marie ou en ajoutant un peu d'eau au mélange, est faite à feu nu ; le corps gras se trouve en partie décomposé, et le carbone colore l'emplâtre.
emplâtre
Il se dit figurément et familièrement d'une Personne qui n'a aucune vigueur d'esprit, qui est incapable d'agir comme il convient, qui ne fait qu'apporter de l'embarras dans les affaires dont elle se mêle. C'est un pauvre emplâtre. Quel emplâtre que cet homme-là!
emplâtre
EMPLâTRE, s. m. [Anplâtre: 2e lon., 3e e muet: Trév. le marque fém. et plusieurs Auteurs lui ont doné ce genre. Aûtrefois on écrivait et on prononçait emplastre.] Onguent étendu sur un morceau de linge, de peau, etc. (l'Acad. dit, de cuir), qu'on aplique sur une plaie. "Mettre, apliquer un emplâtre.
On apèle figurément (st. famil.) emplâtre, une persone qui n'est bone à rien, un moyen assez mauvais pour plâtrer une afaire, etc. "Pour remédier à cette funesse réticence, M. C... pose tranquillement de sa main une belle et bonne (bel et bon) emplâtre sur la plaie faite à l'authenticité des Lettres. Anon. — Mettre un emplâtre sur une jambe de bois, employer un remède, ou un moyen fort inutile. = Le proverbe dit: Où il n'y a point de mal, il ne faut point d'emplâtre.