enfance
enfance
n.f. [ lat. infantia ]ENFANCE
(an-fan-s') s. f.HISTORIQUE
- XIIe s. Li clers fut sages dès qu'il issit [sortit] d'enfance [, Ronc. p. 165]Qu'il s'en prennent à mon maistre d'Oisi, Qui m'a appris à chanter dès enfance [QUESNES, Romancero, p. 98]
- XIIIe s. Li tens qui toute a la baillie Des gens vieillir, l'avoit vieillie [la Vieillesse] Si durement, qu'au mien cuidier El ne se pooit mès aidier, Ains retornoit ja en enfance [, la Rose, 391]
- XIVe s. Vous me cognoessez dès m'effance ; Et sachiez bien que vueil tenir Mes promesses jusqu'à mourir [, Liv. du bon Jehan, 1260]
- XVe s. Et [les Gantois] trouverent le repos où le comte avoit esté mis d'enfance [FROISS., II, II, 162]
- XVIe s. Dez sa tendre enfance [MONT., I, 164]Que l'enfance regarde devant elle, la vieillesse derriere [ID., III, 308]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. enfansa, efansa ; espagn. infancia ; ital. infanzia ; du latin infantia, de infans, enfant.
enfance
Être en enfance, tomber en enfance, se dit d'une Personne âgée qui n'a plus l'usage de la raison.
ENFANCE se dit, au figuré, pour Commencement. À cette époque la peinture était encore dans l'enfance. L'enfance du monde. L'enfance de Rome.
C'est l'enfance de l'art se dit à propos de Tout ce qui est élémentaire, facile.
enfance
Enfance, Infantia, Pueritia, AEtas puerilis, AEtas tenera, Tenella aetas.
Le lieu de l'enfance de nostre nation, Gentis cunabula nostrae.
Dés l'enfance, A cunabulis, Ab incunabulis, A pueris, A tenero, vel A teneris.
Dés son enfance, Iam inde a puero.
Faire comme l'on faisoit au temps d'enfance, Repuerascere.
Il fut ordinaire avec Diodorus Stoicus dés son enfance, Cum Diodoro Stoico multum a puero fuit.
Je te cognoy dés ton enfance, Mihi a teneris vnguiculis es cognitus.
Endurci d'enfance, Ab infante duratus.
Devenir en enfance, Repuerascere.
Sortir hors d'enfance, Excedere ex pueris.
Estans hors d'enfance, Pueritiam paululum progressi aetate. Ex Cicer.
Tourner en rang d'enfance, Repuerascere.
enfance
ENFANCE, s. f. ENFANT, s. m. et f. [Anfance, fan: 1re et 2e lon.] I. Enfance, 1°. L'âge depuis la naissance jusqu'à douze ans, ou environ: "Dès mon enfance, dès sa plus tendre enfance: Sortir de l'enfance. = 2°. Il se dit élégamment au figuré. "L'enfance du monde, l'enfance de Rome. = 3°. Puérilité. "Ce que vous faites est une vraie enfance. "Ne prenez pas garde à ces enfances. "Je soupçonne qu'elle est un peu menteuse. — Oh! elle ne fait jamais que de petites menteries innocentes. — Mais quand on ment pour son plaisir, on pourroit bien aussi mentir par intérêt. — Oh! que non; c'est de l'enfance; cela passera. Th. d'Educ. "Voulez-vous que je l'appelle? — Je n'ose. — Allons; quelle enfance! Ibid. = 3°. Etre, ou tomber en enfance, se dit d'une vieille persone qui est imbécille. "Elle est fort vieille, d'un caractère foible; et depuis six mois, elle est presque entièrement tombée en enfance. — Quelques-uns disent, dans l'enfance. Celui-ci n'est pas si bon.
II. ENFANT, fils, ou fille, par relation au père et à la mère. Fils et fille, se disent avec l'expression de cette relation, et avec le régime. "Il est fils d'un tel; elle est fille d'une telle. C'est le fils; c'est la fille de Mr... de Mde... Enfant, se dit ordinairement sans régime et sans exprimer la relation. "Enfant mâle: enfant gâté. "Cette mere aime fort ses enfans; elle souffre tout à ses enfans. — Quelquefois le régime et la relation sont exprimés comme dans ces phrâses. "Nous sommes tous enfans d'Adam: "Les Juifs étoient apelés les enfans d'Israël. "Le Baptême nous fait enfans de Dieu et de l'Église, etc. — On dit aussi, les enfans de France, pour dire, les Princes qui descendent des ainés de la Maison royale. Et, dans le style familier, enfant de Paris, de Lyon, de Marseille, etc.; natif de Paris, etc.
2°. ENFANT, se dit d'un garçon, d'une fille en bas âge. Alors il est des deux genres. "Un aimable enfant, un bel enfant; une jolie enfant, une belle enfant. "Mde. de la Fayette vous prie d'aimer Pauline: elle voit fort bien, dit-elle, que cette enfant est jolie. Sév.
ENFANT, pour garçon, est un provençalisme. "Il a deux enfans et trois filles. Ce barbarisme a ocasioné, il n'y a pas long-temps, un très-grand procès, sur une substitution qui était en faveur du premier enfant. Il n'y avait que des filles du premier lit, et un garçon du second. On jugea que le testateur très-provençal, avait entendu, par le mot de premier enfant, le premier enfant mâle.
Enfant, puéril (Synon.) On aplique la qualification d'enfant aux personnes, et celle de puéril, à leurs discours, ou à leurs actions. Ainsi, l'on dit d' un homme, qu'il est enfant (il est là adjectif), et que tout ce qu'il dit est puéril. Le premier de ces mots désigne dans l'esprit un défaut de maturité, et le second, un défaut d'élévation. Un discours d'enfant, est un discours qui n'a point de raison; un discours puéril, est un discours qui n'a point de noblesse. Une conduite d'enfant, est une conduite sans réflexion, qui fait qu'on s'amuse à des bagatelles, faute de conaitre le solide; une conduite puérile, est une conduite sans goût, qui fait qu'on donne dans le petit, faute d' avoir des sentimens. GIR. Syn. "La femme devient enfant, et l'homme devient femme. Rayn.
3°. ENFANT, est aussi un terme de flaterie et de familiarité, quelquefois ridicule, par le défaut de convenance. "Allez, mon enfant, l'honneur de vos pareils est d'avoir de quoi vivre. Mariv.
4°. Mal d'enfant, travail d'enfant. Ce sont les douleurs d'une femme près d'acoucher. "Elle a le mal d'enfant, elle est en travail d'enfant.
Une Montagne, en mal d'enfant,
Jetoit une clameur si haute, etc.
La Font.
* En Provençal on dit, le mal de l'enfant. C'est un barbarisme.
5°. ENFANT, s'emploie élégamment au figuré. "Renaud demeure un moment confus, immobile et sans voix: mais enfin, un généreux~ dépit, enfant du courage et de la raison, s'empare de son âme, et en bannit la honte. Jér. Dél. "Ces écrits ténébreux, enfans de la nuit, du mensonge et de l'orgueil, désavoués en naissant par leurs propres Auteurs, à cause de leur honteuse origine. Rygoley de Juvigny.
On dit proverbialement, faire l'enfant, badiner comme un enfant, faire des chôses puériles. * En Provence, on le dit pour acoucher. "Elle n'a pas encore fait l'enfant, elle n'est pas encôre acouchée. C'est un provençalisme, un barbarisme. — Ce n'est pas jeu d'enfans: c'est chôse sérieuse. On le dit aussi de ce que font ou disent des persones âgées réunies ensemble. "Il y avait à ce repas vingt persones: la plus jeune a soixante ans. — Ce n'est pas jeu d' enfans. = Il n'y a plus d'enfans. On comence de bone heure à avoir de la malice. "Vous conoissez bien Mlle. Amélie? — Oui. — Eh bien! c'est elle qui est la cause de toutes les gambades de M. Théodore.... Il n'y a plus d'enfans. Th. d'Éduc. — "C'est bien l'enfant de sa mère: Il lui ressemble, il en a toutes les manières: il en a toutes les vertus, ou tous les défauts. Il se dit plus souvent en mal qu'en bien. — On dit aussi qu'on est innocent d'une chose, comme l'enfant qui vient de naître.
enfance
kinderjaren, kindsheid, kinderachtigheid, jeugd, (de) kinderenchildhood, boyhoodטפות (נ), ילדות (נ), נוער (ז), קטנות (נ), יַלְדוּת, קַטְנוּתKindheitinfanaĝo, infanecogyerekkordzieciństwoinfânciainfanzia, fanciullezzaطُفُولَةdětstvíbarndomπαιδική ηλικίαinfancialapsuusdjetinjstvo子供時代어린 시절barndomдетствоbarndomวัยเด็กçocuklukthời thơ ấu童年 (ɑ̃fɑ̃s)nom féminin
enfance
[ɑ̃fɑ̃s] nfJe le connais depuis l'enfance → I've known him since I was a child.
souvenir d'enfance → childhood memory
ami d'enfance → childhood friend
petite enfance → infancy
retomber en enfance → to lapse into one's second childhood