enfler
(Mot repris de enflassions)enfler
v.t. [ lat. inflare, souffler dans ]s'enfler
v.pr.enfler
Participe passé: enflé
Gérondif: enflant
Indicatif présent |
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j'enfle |
tu enfles |
il/elle enfle |
nous enflons |
vous enflez |
ils/elles enflent |
ENFLER
(an-flé) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Mezine [médecine] ki seichet les enflées choses [, Job, p. 507][De peur] ke la science, cant ele conoist et n'aimet mie, n'enflet [, ib. 443]Il ot enflé le vis et le menton [, Ronc. p. 100]Un des convers as monies [chez les moines] (ne le m'unt pas nummé) Out mult esté grevé de grant enfermeté, E out d'idropisie le ventre mult enflé [, Th. le mart. 94]
- XIIIe s. Se la mers est enflée ou coie [paisible], Ja ne sera qu'on ne la voie [l'étoile polaire] [, Lais inédits, p. III]Li rois Ricars ot moult le cueur enflé [jaloux] dou roi Philippe, qui avoit l'honneur d'Acre [, Chron. de Rains, p. 42]Dans Pieres, li hermites seoit devant son tré [tente], Li rois Tafurs i vint, et moult de son barné [de ses barons], Plus en i ot de mil qui sont de faim enflé [, Ch. d'Ant. v, 6]Science, quand elle enfle, est chose si parverse, Qu'elle envenime tout, se la boe n'est terse [essuyée] [J. DE MEUNG, Test. 1044]Quant je vien à mon osté [logis], Et ma feme a regardé Derier moi le sac enflé [COLIN MUSET, dans Hist. littér. de la Fr. t. XXIII, p. 558]
- XIVe s. Le cuer enflé à mal faire et dire [, Ménagier, I, 3]Et celle lui ala son amour presenter, Tant qu'elle fu enchainte [enceinte], qu'elle prist à enfler [, Baud. de Seb. VI, 293]
- XVe s. Si ils [les Parisiens] fussent venus servir le roi au point où ils sont quand il alla en Flandre, ils eussent mieux fait ; mais ils n'en avoient pas la teste enflée [FROISS., II, II, 205]Et tous jours depuis commença la chose à enfler entre les dicts deux ducs [FENIN, 1410]
- XVIe s. [Depuis Ronsard, etc.] je ne vois si petit apprenti qui n'enfle des mots, qui ne renge des cadences à peu prez comme eulx [MONT., I, 190]Il trouva la riviere si enflée et courant si roide qu'il ne s'osa approcher du fil de l'eau [AMYOT, Rom. 4]Les prosperitez enflent et elevent le cueur à ceux mesmes qui l'ont petit de leur nature [ID., Eumènes, 17]Ce Vatinius avoit des escrouelles au long du col, à raison de quoy Ciceron, l'ayant un jour ouy plaider, l'appella orateur enflé [ID., Cicéron, 32]Gabinius eut peur de se mettre sur la mer qui estoit desja enflée, à cause que c'estoit la saison d'hyver [ID., Anton. 10]Il dit à ceux-là, que, s'il ne pouvoit leur enfler le cœur avec des dementis, il leur enfleroit le visage par des soufflets [D'AUB., Vie, LXIX.]Dès lors Maurice enfloit ses troupes au lieu de les congedier [ID., Hist. I, 15]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. enflar, eflar, uflar ; espagn. inflar ; ital. infiare ; du latin inflare, de in, en, et flare, souffler.
enfler
Enfler les voiles, Frapper dans les voiles et les déployer en parlant du Vent. Le vent enflait nos voiles. La voile s'enfle.
Il signifie figurément Augmenter, exalter. Cela lui a enflé le courage. Enfler les espérances de quelqu'un.
Fig., Enfler son style, Écrire d'un style ampoulé.
Fig. et fam., en termes de Palais, Enfler le cahier, enfler les rôles, Y mettre des choses inutiles, afin de les grossir.
Fig., Enfler la dépense, Porter les objets qu'on a achetés à un prix plus élevé que le prix d'achat, afin de gagner sur la dépense. On dit, dans un sens analogue, Enfler un mémoire, un compte, Y mettre des articles qui ne devraient pas y être ou augmenter le prix de chaque article.
Il signifie encore au figuré Emplir de vanité, d'orgueil. Il est enflé de son succès. Il s'enfle d'orgueil.
enfler
Enfler, Inflare, Tumefacere.
S'enfler, Fermentescere, Tumescere, Extumere, vel Extumescere, Intumescere, Turgescere.
Les raisins enflent, Augescunt vuae.
Estre enflé, Tumere, Turgere.
Enflé, Turgidus, Inflatus.
enfler
ENFLER, v. act. ENFLûRE, s. f. [An-flé, flûre: 2e é fer. au 1er, lon. au 2d.] Enfler, c'est proprement, remplir de vent ou d'autre chôse, qui fait excéder la grosseur, ou la mesure ordinaire. "Enfler un ballon, la joue, les voiles. "Les pluies ont enflé la rivière. — V. n. et réc. Les jambes lui enflent, la rivière enfle ou s'enfle. Les jambes comencent à s'enfler, etc. = Fig. Augmenter. "Enfler le coeur, le courage. — Ennorgueuillir. "La prospérité l'a extrêmement enflé. — Enfler son style, écrire d'un style ampoulé. — Enfler les rolles, la dépense, y mettre des choses inutiles ou fausses pour les grossir. — Voyez BOURSOUFLER.
ENFLÉ, adj. Au propre, il se dit tout seul, et suit toujours le subst. "Homme enflé, hydropique. Au figuré, il régit de; enflé de son savoir, de ses succès.
ENFLûRE se dit aussi et dans le sens litéral, et dans le métaphorique. "L'enflûre de l'hydropisie. — Enflûre qui vient d'une fluxion. "L'enflûre du coeur, l'orgueuil, la vanité. Enflûre du style, vice d'un style enflé.
Rem. Ce sont MM. de Port-Royal, qui les premiers ont caractérisé l'orgueuil par l'enflûre du coeur. Mde. de Sévigné n'aimait pas cette expression, mais elle s'est bien établie, et on la trouve dans les meilleurs livres. "Les grandes actions enflent le coeur, et inspirent une présomption dangereûse. Télém.
enfler
enfler
enfler
swell, puff up, inflate, surgeניפח (פיעל), תפח (פ'), נִפֵּחַ, תָּפַח(doen) (op)zwellen, vergroten, opzetten, zwelleninflarinflarenfiare, gonfiarsisvulme팽창svälla (ɑ̃fle)verbe intransitif