engeance
engeance
[ ɑ̃ʒɑ̃s] n.f. [ de l'anc. fr. engier, augmenter ]engeance
(ɑ̃ʒɑ̃s)nom féminin
ENGEANCE
(an-jan-s') s. f.REMARQUE
- En Lorraine, on se sert très souvent d'engeance dans le sens d'embarras : J'aurais des difficultés, des procès, ce serait une belle engeance, toute une engeance.
HISTORIQUE
- XVIe s. L'affection que l'engendrant porte à son engeance [MONT., II, 69]Ainsi choisi ce bestail, masle ou femelle, afin de le multiplier par engeance [O. DE SERRES, 279]Qui desire avoir des grands moutons et brebis, n'en doit tirer l'engeance de bestail trop jeune [ID., 317]De la deffiance vient la dissimulation, son engeance [CHARRON, Sagesse, p. 400, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Enger.
engeance
engeance
Engeance, Garder l'engeance et race, Indolem frugum et seminum conseruare.
engeance
ENGEANCE, s. f. [Anjance; 1re et 2e lon. 3e e muet: dans ean, l' e est muet: il n'est là que pour doner au g un son doux qu' il n'a pas devant l'a: sans cet e surajouté, on prononcerait engance. — Richelet et Danet écrivent engence: Cette ortographe serait plus simple; mais elle est contre l'usage.] Race, en parlant des volailles. Canes, poules, d'une belle engeance, de la grande engeance. = En parlant des hommes, il ne se dit que par injure, et n'est pas du beau style. La Fontaine a eu raison de s'en servir dans une Fable.
Mais ne vous moquez point, engeance sans pitié,
Souvent il vous arrive un sort comme le nôtre.
Et M. l'Ab. Reyre.
Quand autrefois, par sa toute puissance,
Le Souverain maître des cieux,
Des humains eut produit l'engeance.
Mais il semble que Bossuet a eu tort de l'employer dans l' Histoire des variations. "Il étoit étoné d'où pouvoit venir cette engeance du Manichéisme. Aujourd'hui l'on est plus délicat, et l'on ne passerait pas si aisément ce mot dans une histoire sérieûse.