enhardir
(Mot repris de enhardisse)enhardir
[ ɑ̃ardir] v.t.s'enhardir
v.pr.enhardir
(sɑ̃aʀdiʀ)verbe pronominal
enhardir
Participe passé: enhardi
Gérondif: enhardissant
Indicatif présent |
---|
j'enhardis |
tu enhardis |
il/elle enhardit |
nous enhardissons |
vous enhardissez |
ils/elles enhardissent |
ENHARDIR
(an-har-dir) v. a.REMARQUE
- 1. On dit le plus ordinairement enhardir à avec un verbe à l'infinitif ; mais on trouve aussi enhardir de, qui est ancien, et n'a rien d'incorrect.
- 2. Vaugelas a dit : " Enhardir est un mot usité de beaucoup, non pas certes des bons auteurs, ni de ceux qui font profession de la pureté de la langue. Il est vrai que nouvellement un de nos écrivains a pris la hardiesse, ou, pour parler comme lui, s'est enhardi d'en user ; mais il ne faut pas l'imiter. " Ainsi qu'on le voit, Corneille était de ceux qui usaient de ce mot, lequel, heureusement, l'a emporté.
HISTORIQUE
- XIIe s. E si lor recorda les batailles que il avoit jà faites, e ensi lor cuers enhardi [, Machab. II, 15]Del saint encens porter el temple s'enhardi, Deus s'en ert [était] cureciez, de liepre le feri [, Th. le mart. 74]
- XIIIe s. [La dame] Douce doit estre et debonere, Tant que cil soit si enhardis Qu'il soit de li amer espris [, Lai du conseil]
- XIVe s. Mais garde bien, surtout ne t'enhardi à faire chose où il ait villenie [MACHAUT, p. 5]Mes par bone esperance d'y aler s'enardit [, Girart de Ross. v. 5750]L'esprevier se resjoïst et enhardist quant il est tousjours au dessus [, Ménagier, III, 2]
- XVe s. ....Qui s'enhardissoient d'entreprendre [COMM., III, 12]
- XVIe s. Le seigneur de Monique, qui estoit en la meslée, enhardioit ses gens, en donnant à tour de bras [JEAN D'AUTON, Annales de Louis XII, 1506-1507, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- En 1, et hardi ; provenç. enhardir.
enhardir
enhardir
Enhardir, Animare, Augere animum, Arrigere alicuius animum, Bono animo esse iubere.
S'enhardir. Confidentiam sumere.
Enhardi toy, Perge in virum.
Je me suis enhardi de te prier de ce, Hoc mihi sumpsi, vt de hac re te rogarem.
enhardir
ENHARDIR, v. act. [An-ardi; l'h s'aspire.] Encourager, rendre hardi. "Ce bon succès l'avoit enhardi. "Je l'ai enhardi à cette entreprise, à faire cette demande. "Il s'est enhardi à demander une pension. — M. Duclos l'emploie neutralement, mais le régime est sous-entendu. "Les nouveaux règlemens restant toujours sans exécution, ne servoient qu'à prouver l'impunité, et à enhardir au crime: on sous-entend, les méchans, à enhardir les méchans au crime.
Ta voix souffle en son sein la haine qui l'anime,
Entretient son audace, et l'enhardit au crime.
P. Marion, Cromwel.
* Un Traducteur d'un Livre anglais met enhardir de, contre l'usage. "Epicure n'avoit qu'une connoissance légère et superficielle de la nature, ce qui l'enhardit de nier la Providence. Trad. de Cumberland. Il faut, à nier, etc.