enrager
(Mot repris de enrageas)enrager
v.i.enrager
Participe passé: enragé
Gérondif: enrageant
Indicatif présent |
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j'enrage |
tu enrages |
il/elle enrage |
nous enrageons |
vous enragez |
ils/elles enragent |
ENRAGER
(an-ra-jé. Le g prend un e devant a ou o : j'enrageai, nous enrageons) v. n.REMARQUE
- Enrager se construit avec l'auxiliaire avoir, quand on veut marquer l'action : le chien a enragé et s'est enfui ; avec l'auxiliaire être, quand on veut marquer l'état : le chien est enragé depuis hier.
HISTORIQUE
- XIIe s. Tel duel [deuil] en ot [il], par un petit n'enrage [, Ronc. p. 81]En la curt l'arcevesque vindrent li enragié ; Tut dreit devant la sale sunt descendu à pié [, Th. le mart. 138]Là l'unt trait et mené li ministre enragié : Asolez [absolvez], funt il, cels qui sunt escumengié [excommuniés], E cels qui sunt par vus suspendu e lacié[liés] [, ib. 148]
- XIIIe s. S'en venoit li lions comme beste enragie [, Berte, II]Or vous dirons dou roi Ricart qui estoit en Cypre, et ot eu lettres d'Acre qui prise estoit, et en fu si courrouciés qu'à poi qu'il n'erragoit [, Chr. de Rains, p. 40][La jalousie] Qui tous jors d'autrui joie enrage [, la Rose, 7442]Sa char soit or livrée as lous, Et les os as chiens enragiés ! [, ib. 9159]
- XVe s. Là estoit le comte [de Flandre] qui les prioit et admonestoit de bien faire et de prendre la vengeance de ces enragés de Gand [FROISS., II, II, 94]
- XVIe s. Ibycus les appelle Andromanes, c'est à dire enrageans [désirant] d'avoir le masle [AMYOT, Lyc. et Num. comp. 6]Ilz se jetterent hors de toute raison et de toute humanité pour servir à la passion de leur furieuse haine et enragé courroux [ID., Cicér. 58]Les autres asseuroyent que l'eau de la mer guerissoit les enragez, si on les jette dedans ; et de faict on les mene maintenant à la mer, comme le plus asseuré remede [GUILL. BOUCHET, VII Serée.]
ÉTYMOLOGIE
- En 1, et rage ; bourguign. enraigé ; provenç. enrabiar, enratjar, enrapjar, enranjar. Il y avait aussi la forme esrager.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- ENRAGER. Ajoutez :
enrager
Fig. et fam., Manger de la vache enragée, Éprouver beaucoup de privations et de fatigues.
ENRAGÉ, ÉE, signifie figurément Qui rend comme atteint de la rage. Une douleur enragée. Une faim enragée. Une passion enragée.
Être enragé contre quelqu'un, Être dans une grande colère contre lui.
Fig. et fam., Il faut être enragé pour faire cela, pour se conduire ainsi, se dit de Quelqu'un qui se laisse emporter à faire quelque chose hors de raison. Il faut que vous soyez enragé, si vous prenez cette résolution.
Il se dit aussi de Ce qui est exécuté avec une sorte de rage, de folie bruyante. Une musique enragée. Une polémique enragée.
Il s'emploie aussi comme nom et se dit d'un Homme fougueux, impétueux ou qui s'acharne à quelque chose. Quel enragé! Crier comme un enragé. Ces soldats se sont battus comme des enragés. Il est familier.
ENRAGER signifie aussi figurément Éprouver un vif déplaisir, un violent dépit de quelque chose. Il enrage de voir son rival dans le poste qu'il ambitionnait pour lui-même. Il a une méchante femme qui le fait enrager. Il ne m'écoute pas, ce dont j'enrage.
enrager
Enrager, quasi in rabiem agi.
Enrager du tort qu'on nous fait, Insanire ex iniuria.
Faire enrager aucun, Vrere hominem, Stomachari facere, Dolore angere, B. ex Terent. et Donato.
Enragé, Fanaticus, Furiatus, Furiosus, Rabiosus, Rabidus.
Estre enragé, Furere.
As-tu assez fait l'enragé? Satis debacchatus es? Bud. ex Terentio.
Apres qu'il eut bien fait le fol et l'enragé, Postea quam ille suum animum in Rempub. debacchatus esset, B. ex Cic.
A la façon d'un enragé, Furenter.
Marchans en hommes enragez, Incessu furiali homines.
enrager
sich schwarz ärgernenrage (ɑ̃ʀaʒe)verbe intransitif
enrager
[ɑ̃ʀaʒe] vi → to be furious, to be in a rageJ'enrage de n'avoir pas pu profiter de cette occasion → I'm furious I wasn't able to take advantage of this opportunity.
faire enrager qn → to put sb in a rage, to infuriate sb