entacher
(Mot repris de entachasses)entacher
v.t. [ de tache ]entacher
Participe passé: entaché
Gérondif: entachant
Indicatif présent |
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j'entache |
tu entaches |
il/elle entache |
nous entachons |
vous entachez |
ils/elles entachent |
ENTACHER
(an-ta-ché) v. a.REMARQUE
- Les puristes du XVIIe siècle, Vaugelas, Marg. Buffet, condamnaient entacher, tandis que de bons auteurs l'employaient (voy. les exemples au participe). Ce mot a triomphé de cette condamnation, il était d'ailleurs défendu par Lamothe le Vayer et par l'Académie.
HISTORIQUE
- XVe s. Messire Jean de Hollande, qui veoit ses compagnons et ses amis entachés de celle maladie dont nul n'en rechappoit, oyoit les plaintes des uns et des autres [FROISS., II, III, 84]Et est signe qu'il [le prince] n'est point entaché de ce fort vice et peché d'orgueil qui procure hayne envers toute personne [COMM., I, 9]Elle, par la vertueuse et noble renommée de lui, en estoit très fort entachée [entichée] [LOUIS XI, Nouv. XCVIII]Pour oster le venin dont la plaie avoit esté entachée du jour de devant [, Perceforest, t. II, f° 26]Il estoit damoiseau de trop grant et gracieuse beaulté, et entaché [doué] de toutes bonnes mœurs [, Chr. de St. Denis, t. I, f° 255, dans LACURNE]
- XVIe s. Indelebile, comme si l'huile ne se pouvoit oster et nettoyer de poudre et de sel ; ou, si elle est trop fort entachée, de savon [CALV., Instit. 1185]Estans jà plusieurs entachez de ceste conjuration, Aristides en sentit le vent [AMYOT, Arist. 32]Tant il y avoit desjà d'hommes qui en estoient entachez, corrompuz et gastez [des délices] [ID., Caton, 36]L'ambition est un vice fort odieux, et qui suscite grande envie contre celuy qui en est entaché [ID., Arist. et Caton comp. 11]
ÉTYMOLOGIE
- En 1, et tacher ; prov. entacar, entachar, entecar ; ital. intaccare. Entacher se prenait pour enticher ; il s'employait aussi dans un sens favorable, vu que tache (voy. l'hist. de ce mot) se disait, souvent et avec justesse, de qualités.
entacher
entacher
Entacher, Contagione labefacere, B. ex Columel. Dici etiam potest Inficere.
N'estre point entaché ou entiché de vices, A vitiis abesse.
Il y en avoit bien peu qui estoyent entachez de ce cas, Erant perpauci quos ea infamia attingeret.
entacher
ENTACHER, v. act. [Antaché: 1re lon. 2e br. 3e é fer.] Infecter, gâter. Il est vieux, et n'est plus en usage qu'au participe. "Entaché de lèpre; famille entachée de ladrerie. — Et figurément (style simple et médiocre) entaché d'avarice.
REM. 1°. Vaugelas n'aimait pas ce mot: il le trouvait extrêmement bâs, et voulait qu'on dît toujours souillé. — La Mothe le Vayer le trouvait significatif et digne d'être conservé. Chapelain disait qu'il était bon. Th. Corneille ne l'admettait que dans le discours familier, et pensait qu'on ne devait pas l'écrire. L'Auteur des Observations sur les Remarques disait qu'il était encôre un peu en usage (à la fin du dernier siècle) soit, dans le propre, soit dans le figuré, et cependant il ne citait des exemples que du dernier. — L'Acad. ne l'admet qu'au participe. Il est assez à la mode dans le sens métaphorique. "Fuyez tous ceux, qui sont entachés de quelque vice grossier. Du Plaisir. "Florence... devenue dabord la dot d'une bâtarde, sacrifiée par un Pape (Clement VII) entaché lui-même du soupçon d'illégitimité, à l'ambition d'agrandir sa maison. Linguet.
2°. Dans ces derniers temps on a fait un grand usage de ce mot employé au mode actif, pour dire, imprimer une tache à... "Ils laisserent le Duc de... jouir de son triomphe, sans même l'entacher, comme ils firent quelques années après au Duc de... Anon. "Le seul M... est resté entaché, et s'en est moqué. Id.