entrailles
entrailles
n.f. pl. [ du lat. interaneus, intérieur, intestinal ]entrailles
(ɑ̃tʀɑj)nom féminin pluriel
ENTRAILLES
(an-trâ-ll', ll mouillées, et non antrâ-ye) s. f.SYNONYME
- BOYAUX, ENTRAILLES. Ces deux mots signifient exactement la même chose ; mais entrailles est du style noble, et boyau du style le plus trivial, s'il n'est pas purement didactique. De plus, entrailles se prend très bien dans le sens figuré, et boyau ne s'y prend presque jamais qu'en ridicule : Ce logement n'est qu'un boyau.
HISTORIQUE
- XIIe s. Si le prist grant dolor en ses entrailles [, Machab. II, 8]
- XIIIe s. Il vesti maleïçon [malédiction] ansi come vestement, et entra ele es antrailles de lui [, Psautier, f° 136]Par sa pel dure qui vorroit [voudrait], Ses entrailles veoir porroit [, la Rose, 10204]Del sanc aus Sarrazins font corre grant ruisel, Tout li pré sont covert d'entraille et de boiel [, Ch. d'Ant. II, 563]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. intralia ; espagn. entrañas ; du bas-lat. intrania, dans la loi salique ; du latin interanea. L'l a été substituée à l'n dans le français et dans le provençal, peut-être par influence de la finale aille qui est commune en français. Roquefort cite une forme française entreigne, qui était la vraie dérivation.
entrailles
Il se dit aussi de la Partie du corps dans laquelle la femme porte l'enfant qu'elle a conçu. Le fruit de ses entrailles.
Il se dit aussi, figurément, des Lieux les plus profonds de la terre. On fouille dans les entrailles de la terre pour en tirer les métaux.
Il signifie encore, au figuré, Profonde affection. Cette femme a des entrailles de mère pour cet enfant. Des entrailles de père. Cet homme n'a pas d'entrailles.
Fig., Ce drame prend le spectateur aux entrailles, Il émeut profondément.
entrailles
Entrailles, Exta, Interanea, Intestina, Praecordia, Viscus.
Entrailles qui se remuent encore, Exta spirantia.
Entrailles horribles à voir, Exta atrocia.
Oster les entrailles, Exenterare, Euiscerare.
entrâilles
ENTRâILLES, s. f. pl. [Antrâ-glie; 2e lon.] Au propre, intestins, boyaux. "Avoir les entrâilles échaufées, brûlées. Humecter, rafraichir les entrâilles. = Au figuré, afection, tendresse, compassion. "Les entrâilles paternelles. "Avoir des entrâilles de père, de mère pour ses enfans. "Les entrâilles de la miséricorde de Dieu, expression consacrée, tirée du cantique de Zacharie, per viscera misericordioe Dei nostri. "Cet homme a des entrâilles, de la compassion, de la tendresse pour les malheureux. = L'Acad. dit aussi, avoir de bones entrâilles, les meilleûres entrâilles du monde, avoir un coeur très-tendre et très-sensible pour ses amis, pour ceux qui soufrent; mais ces manières de parler ne sont que du style familier; encore sont-elles peu usitées. = On dit d'un Acteur, qu'il a des entrâilles pour dire, qu'~ il s'afecte de son rôle, et le rend avec chaleur et vérité.
ENTRAILLES, se dit figurément des chôses inanimées. "Les entrâilles de la terre.
On l'a vu dans nos champs, semant les funérailles,
De son propre pays déchirer les entrâilles.
P. Marion. Cromvel.