envenimer
envenimer
v.t. [ de venin ]s'envenimer
v.pr.envenimer
Participe passé: envenimé
Gérondif: envenimant
Indicatif présent |
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j'envenime |
tu envenimes |
il/elle envenime |
nous envenimons |
vous envenimez |
ils/elles enveniment |
ENVENIMER
(an-ve-ni-mé) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Et peires [père] fu de la menzonge, quant il l'envelimeie semence de sa falseteit gittoit en l'omme [ST BERN., P. 523]
- XIIIe s. Car cis qui sor soi la portoit [la pierre], Nesuns [aucuns] venins ne redotoit ; Nus nel pooit envenimer [, la Rose, 1079]Laquele nate sur quoy il sot [sut] que le soudanc s'asseoit tous les jours, il l'envenima [JOINV., 213]
- XIVe s. Bestes qui sont envenimées, si comme chien enragié [H. DE MONDEVILLE, f° 80 bis, verso]Le pechié envenime et art le cuer de l'envieux [, Ménagier, I, 3]
- XVe s. Cil Vautre.... mauvais garçon et envenimé estoit [FROISS., II, II, 107]Ne s'en put mie garder jadis Hercules le fort, quant il vestit la chemise envenimée dont il ne se donnoit de garde [, Boucic. I, 23]
- XVIe s. Car quant l'honneur de nous envenimez [souillez], Vous offensez Dieu, la loy et nature [J. MAROT, V, 285]Son cœur est tant envenimé de peché, qu'il ne peut produire que toute perversité [CALV., Inst. 248]Aucunes fleches sont envenimées, les autres non [PARÉ, IX, 18]Et ce qu'il parloit peu, et qu'il s'en alloit triste, morne et pensif, monstroit plustost un courage envenimé au dedans, que non pas humilié par son bannissement [AMYOT, Marius, 76]Je n'ose envenimer ma langue à .l a satyre [RONS., 668]
ÉTYMOLOGIE
- Berry et norm. envelimer ; bourguig. envairimé ; picard, invrimé ; provenç. enverinar, everinar, esverenar ; ital. invenelire, courroucer ; du lat. in, en, et venenum (voy. VENIN).
envenimer
Fig., Envenimer un discours, un fait, le récit d'un fait, Les rapporter d'une manière perfide. On dit de même Envenimer l'esprit de quelqu'un, L'aigrir, le remplir de fiel contre un autre. Propos envenimés.
Par analogie, Envenimer une blessure, une plaie, L'enflammer, la rendre plus douloureuse, plus difficile à guérir. Il a envenimé sa plaie en la grattant. L'air malsain a envenimé la blessure.
Fig., Envenimer une querelle, une discussion, Les rendre plus vives, plus difficiles à apaiser.
envenimer
Envenimer, Quasi Inuenenare.
Envenimer le boire d'aucun, Pocula veneno inficere.
Quand les choses s'enveniment et s'empirent, Tumor rerum.
Don envenimé, Illitum veneno donum, vel venenatum.
envenimer
ENVENIMER, v. act. [Anvenimé; 1re. lon. 2e e muet, dern. é fer.] Infecter de venin. "Des crapauds, en bavant sur ces herbes, les ont envenimées. — Envenimer une plaie, la rendre plus mauvaise, plus dificile à guérir. "Ces remèdes trop âcres, ont envenimé la plaie. = Figurément Envenimer les discours, les raporter d'une manière odieûse. — Envenimer les esprits, les aigrir, les irriter.
ENVENIMÉ ne se dit point des persones même, mais seulement des chôses qui ont raport aux persones. "Discours envenimé, style envenimé, langue envenimée. — M. Geofroi dit: "Il faut que M. G. soit bien envenimé, et trouve sa caûse bien mauvaise pour en venir jusqu'à falsifier le texte qu'il examine. — On dit, à la vérité, envenimer les esprits, et c'est une expression comme consacrée; mais je doute qu'on dise qu'un homme est envénimé, qu'une femme est envénimée contre une autre, pour dire qu'il est aigri, qu'elle est irritée, etc.
envenimer
envenimer (s')
envenimer
fester, embitter, poisonverergereneskaliereninasprire (sɑ̃vənime)verbe pronominal