épée
(Mot repris de epee)épée
n.f. [ lat. spatha, battoir de tisserand, du gr. spân, tirer ]ÉPÉE
(é-pée) s. f.PROVERBES
- Il a couché comme l'épée du roi, dans son fourreau, se dit de celui qui s'est couché sans se déshabiller.
- À vaillant homme courte épée, c'est-à-dire un homme vaillant n'a pas besoin d'une longue épée, un homme habile n'a pas besoin de beaucoup d'instruments.
- L'épée use le fourreau, se dit en parlant des personnes dont la grande activité d'esprit altère les forces, la santé.
HISTORIQUE
- Xe s. Ad une spede [il] li roveret [commanda] tolir lo chief [tête] [, Eulalie]
- XIe s. [Il] ceint Murglies s'espée à son costed [, Ch. de Rol. XXVI]Quant le vit Guenes, mist la main à l'espée [, ib. XXXIII]
- XIIe s. Car nos espées bones sont et tranchant [, Ronc. p. 43]Fous, fait-il, tuz dis fustes et estes, et serez, Quant vus l'espée traite de sur le rei venez ; S'il trait sur vus la sue, coment vus defendrez ? [, Th. le mart. 39]Cos [coup] d'espée garist et sainne Mult tost, des que mires [le médecin] i painne ; Et la plaie d'amors anpire, Quant ele est plus pres de son mire [CRESTIENS DE TROIE, dans HOLLAND, p. 268]
- XIIIe s. Deus espées sunt, par lesqueles toz li pueples doit estre governés esperituelment et temporelment, car l'une des espées doit estre espirituel et l'autre temporel [BEAUMANOIR, XLVI, 11]Tant lui prierent tout cil qui là estoient que li rois rendi s'espée au soudan [JOINV., 208]
- XVe s. Si commanda ledit comte qu'on mit tout à l'espée [qu'on tuât tout] [FROISS., I, I, 138]Il ouyt une voix qui lui dist : Chevalier sans espée, où vas-tu si vistement ? car chevalier sans espée n'est que femme sans quenouille [, Perceforest, t. IV, f° 157]
- XVIe s. Il mesle la premiere trouppe qui estoit sur le bord de l'eau, et, sans la desmordre, va mesler à l'entrée d'un chemin quelques espées dorées [seigneurs, muscadins] qui firent ferme [D'AUB., Hist. II, 381]La mort de son espée de chevet Bussi, de qui la fin fut telle [ID., ib. II, 423]Je faillis à le frapper, mais c'estoit un homme d'espée [ID., Conf. II, 6]Lui qui est aussi vaillant que son espée [, Caquets de l'accouchée, p. 135, dans LACURNE, au mot martial]Qui porte espée porte paix [GÉNIN, Récréat. t. II, p. 248][Cheval ayant] poil chastain, astre au front, aux jambes deux balzans, romaine espée au col, de l'aage de sept ans [DES ACCORDS, Bigarr. f° 140]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. espaza, espada ; catal. espasa ; espagn. et port. espada ; ital. spada ; du latin spatha, large épée, ainsi dite par assimilation avec spatha, outil de tisserand. Cependant, comme le celtique a spad, bêche (irland. et angl. spade), et spadaim, abattre, tuer. et que Diodore, v, 30, dit que spatha est le nom d'une longue épée des Gaulois, certains étymologistes ont pensé que spatha, dans le sens d'épée, était celtique, et ne s'était trouvé que par hasard conforme avec le latin spatha, outil de tisserand.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- ÉPÉE. Ajoutez : - REM. Voici le nom et la définition de différentes sortes d'épées.
- L'épée des monuments grecs affecte la forme d'une feuille de sauge ; elle a deux tranchants ; la pointe en est aiguë.
- L'épée romaine a une lame courte et droite ; elle est à deux tranchants ; la pointe en est à deux biseaux, dont l'angle est plus ou moins ouvert.
- Grande épée d'armes, arme des XIIe et XIIIe siècles ; lame lourde, sans évidement.
- Épée fourrée ou à deux mains, grande et lourde épée, à deux tranchants, agissant surtout de taille, à longue poignée pour être maniée à deux mains.
- Épée bâtarde, épée dont la lame était large et plus courte que celle de l'épée ordinaire des hommes d'armes.
- Épées jumelles, épées symétriques, disposées de manière à pouvoir être placées deux à la fois dans le même fourreau.
- L'épée moderne est une arme aiguë et longue, caractérisée par la forme symétrique de la lame ; elle n'a pas de dos comme en ont les armes d'estoc et de taille ; elle n'a pas de tranchant, ou en a deux ou trois.
épée
Fig., L'épée de Damoclès, Un péril imminent, de tous les instants, par allusion à l'épée nue que Denys le Tyran fit suspendre sur la tête d'un de ses courtisans, Damoclès, placé sur le siège royal à un festin.
Fig., Poursuivre, presser quelqu'un l'épée dans les reins, Le presser vivement de conclure, d'achever une affaire; ou Le presser, dans la dispute, par de si fortes raisons qu'il ne sait que répondre.
Fig., Emporter une chose à la pointe de l'épée, L'emporter d'une façon vive, rapide et brillante.
Fig. et fam., N'avoir que la cape et l'épée. Homme de cape et d'épée. Roman de cape et d'épée. Voyez CAPE.
Fig. et fam., Il a fait un beau coup d'épée, se dit ironiquement de Quelqu'un qui a fait une sottise remarquable.
Fig., C'est un coup d'épée dans l'eau. Voyez COUP.
Fig., C'est une bonne, une rude épée, il est brave comme l'épée qu'il porte, brave comme son épée, C'est un homme qui manie bien l'épée, qui se bat vaillamment.
Fig. et fam., Son épée ne tient pas au fourreau, se dit d'un Homme querelleur qui est toujours prêt à mettre l'épée à la main.
Fig., Se faire blanc de son épée, Se prévaloir de son courage, de son crédit, etc., pour garantir le succès d'une affaire. Par extension et corruption, on dit aujourd'hui dans un sens différent Faire blanc de son épée pour Témoigner trop d'assurance, promettre, garantir ce qu'on n'est pas certain de faire.
Prov. et fig., L'épée use le fourreau. Voyez FOURREAU.
Tirer l'épée hors du fourreau. Voyez FOURREAU.
Fig., C'est son épée de chevet. Voyez CHEVET.
Prov., À vaillant homme courte épée, Quand on est courageux, toute arme est bonne pour se défendre.
Fig., Son épée est trop courte, Son crédit, son autorité ne s'étend pas loin.
Il désigne absolument l'État des gens de guerre, l'état militaire, surtout par opposition à l'État des gens de robe ou d'Église. Il a quitté la robe pour l'épée, pour prendre l'épée. Les gens d'épée. Homme d'épée.
Il s'emploie de même, dans certaines phrases figurées, pour désigner le Courage, la valeur ou la Force des armes. Il ne doit son élévation qu'à son épée. Le droit de l'épée. L'épée de la France.
épée
ÉPÉE, s. f. [1re et 2eé fer. dern. e muet.] 1°. Arme ofensive et défensive qu' on porte à son côté. Porter, tirer l'épée. Mettre l'épée à la main. Se battre à l'épée. Remettre l'épée dans le fourreau, etc. = 2°. L'épée, l'état des gens d'épée. "Homme d'épée. On l' a mis dans l'épée. On lui a fait prendre le parti de l'épée.
Ce mot fournit à un grand nombre d'expressions familières et proverbiales. = Poursuivre un homme l'épée dans les reins, avec vivacité et impatience d'obtenir ce qu' on souhaite. = Vouloir obtenir une chôse à la pointe de l'épée, ou vouloir l'emporter l'épée à la main, avec hauteur, et non par prières, et par insinuations.
Rien d'assuré, point de lipée,
Tout à la pointe de l'épée.
La Fontaine.
Mourir d'une belle épée, perdre au jeu par un beau coup que fait l'adversaire; périr pour une belle caûse. = Se tuer de la même épée; par les mêmes chôses qui ont fait mourir un aûtre. "Vous ne direz pas aujourd' hui que je vous done un mauvais èxemple (par une trop longue lettre), et que vous voulez vous tuer de la même épée. Sév. = Se blesser de sa propre épée. "M. le Chevalier en eut les yeux rouges en la lisant (cette lettre); et moi je me blessai tellement de ma propre épée, que j'en pleurai de tout mon coeur. La même. = Mettre du côté de l'épée, s'aproprier les chôses, ferrer la mule.
On dit d'un homme, qu'il se bat de l'épée qui est chez le Fourbisseur, quand il se met en peine d'une chôse, qui ne le regarde point; de celui qui est toujours prêt à se batre, que son épée ne tient point dans son fourreau; de celui dans qui la vivacité de l'esprit nuit à la santé, que l'épée use le fourreau. = Il n'a que la cape et l'épée: il n'a pas de bien. Et si l'on parle d' un ouvrage; il n'a rien de solide. = Quand on manque son coup, on dit que c'est un coup d'épée dans l'eau. = L' épée d'un homme est trop courte, quand il n'obtient pas ce qu' il demandait. — À~ vaillant homme, courte épée; un homme habile réussit avec les moyens les plus faibles. — On apèle épée de chevet, tout ce dont on se sert continuellement, un bon ami, etc. Traineur d'épée, un bréteur, un bateur de pavé, qui traîne une longue épée, sans aller à la guerre. = Il se fait tout blanc de son épée, il se vante d'avoir beaucoup de pouvoir, de crédit.
Rem. Il y a de la diférence entre, mettre l'épée à la main, et mettre la main à l'épée. La première expression marque qu'on tire l'épée tout-à-fait hors du fourreau; et la seconde signifie qu'on se met seulement en devoir de tirer l'épée, ou qu'on ne la tire qu'à demi.
épée
sword, epeeדקר (ז), חרב (ז), סיף (ז), דֶּקֶר, חֶרֶב, סַיִף, חרבzwaard, degen, schermerسيف, سَيْفмечespasamečsværd, sabelSchwert, Beidhänderξίφος, σπαθίspadoespadamõõkشمشیرmiekkamačkardgladio, spadapedanghjör, sverðspada剣검kalavijassverdmieczespadasabie, spadăмечmečmečмачsvärdดาบkılıçмечkiếm, thanh kiếm剑, 刀劍 (epe)nom féminin