escient
escient
[ ɛsjɑ̃] n.m. [ du lat. sciens, scientis, sachant ]escient
(abɔnesjɑ̃)adverbe
ESCIENT
(è-si-an) s. m.HISTORIQUE
- XIe s. Mon escient, deus cens ans [il] a passet [, Ch. de Rol. XXXIX]
- XIIe s. Là me souvint des gens de male guise Qui m'ont mis sus men songe à esciant, Que j'ai chanté des dames laidement [QUESNES, Romanc. p. 89]Pour Dieu conseillez m'ent [de cela] D'envoier en Herope selon vostre esciant [, Sax. XX]Prudhome sont et sage et de bon esciant [, ib. XX]Lur paroles n'ai pas tutes ci en present, Mais de ce qu'unt requis dirrai mun escient [, Th. le mart. 55]
- XIIIe s. Cius [ce] Robiers estoit de petit enscient, ne riens ne savoit [, Chr. de Rains, p. 2]Lois est communs commandemanz de sages homes et consoil, et chastiemant des torz fez que l'en fet à escient et sans esciant [, Liv. de just. 4]
- XIVe s. Li evesques de Burs a pris le sairement Des plus vaillans de tous qui plus ont d'escient [, Guesclin. 8596]
- XVe s. Et travailloient d'y mettre gens [dans la ville] s'ilz en eussent peu finer à temps et la deffendre à bon essient [COMM., v, 15]
- XVIe s. ....Soit qu'ils le facent à leur escient ou par inconsideration [CALV., Instit. 986]Le cler le disoit de tel escient [si serieusement] que la pauvre garse n'eust osé faillir à le croire [DESPER., Contes, X]Il n'y a rien, en bon escient, en notre puissance que la volonté [MONT., I, 30]Ainsi que l'on procedoit à ceste election, il tonna à bon escient [AMYOT, Marcell. 17]
ÉTYMOLOGIE
- Génev. avoir de l'escient, manquer d'escient ; provenç. escien, ecien ; du latin scientem, part. présent de scire, savoir (voy. SCIENCE).
escient
escient
Escient, Il semble falloir escrire en deux mots, et scient comme venant du mot Latin Sciens, que l'on dit autrement Scachant, quasi A bon, et scachant ce qu'on fait, Prudens ac sciens, Consulto, non ioco, comme, Il fait cela à bon escient, Serio, data opera hoc agit, Et est de signification adverbiale, Ex animo.
A bon escient, Bona fide, Extra iocum, Serio.
Recommande nous à ton pere à bon escient, et de la plus grande recommandation qui soit, Patri nos de meliori nota commenda.
Dis-tu à bon escient? Itane vero?
Faire à bon escient, Studio habere.
Loüer à bon escient, Pleno ore laudare. B. ex Cic.
Prendre à bon escient, In serium conuertere.
Je l'ay faict à mon escient et tout de gré, Prudens vel sciens feci, aut scienter.
Je ne l'ay pas fait à mon escient, Insciens feci.
On fait plus de bien sans y penser, que à son escient et cognoissant qu'est- ce qu'on fait, Plus insciens quis facit, quam prudens boni.
Faire une chose à son escient, Affectare.
Mentir à son escient, Vanitatem orationis adhibere.
escient
*ESCIENT, s. m. [E-cian: 1reé fer.] Ce mot est vieux, et Th. Corneille a dit, il y a près de cent ans qu'il avoit tout-à-fait vieilli. Faire quelque chôse à bon escient, tout de bon, sans feinte. À~ son escient, sciemment, sachant bien ce qu'on fait. = L'Académie ne blâmait point dabord à bon escient. Dans les éditions suivantes, elle a remarqué qu'il vieillit; et depuis qu'elle l' a dit, il doit être devenu bien vieux.