exiler
exiler
[ egzile] v.t.2. Obliger qqn à vivre loin d'un lieu où il aurait aimé être.
s'exiler
v.pr.1. Quitter volontairement son pays : Elle s'est exilée en Suède pour apprendre la langue émigrer, s'expatrier
2. Se retirer pour vivre à l'écart : Nous nous sommes exilés à la montagne.
exiler
Participe passé: exilé
Gérondif: exilant
Indicatif présent |
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j'exile |
tu exiles |
il/elle exile |
nous exilons |
vous exilez |
ils/elles exilent |
EXILER
(è-gzi-lé) v. a.1° Envoyer en exil.
On dépouille Tancrède, on l'exile, on l'outrage [VOLT., Tancr. I, 6]
Par extension.Les oiseaux que l'hiver exile Reviendront avec le printemps [BÉRANG., Les Oiseaux.]
2° Reléguer quelqu'un dans ses terres, lui assigner une résidence d'où il ne pouvait sortir ; c'était le roi, non les tribunaux qui infligeait cette sorte de punition. Le parlement, ayant refusé d'obtempérer, fut exilé. Par extension, exiler quelqu'un de notre présence, lui défendre de se présenter devant nous.
Exile de mes yeux cet insolent vainqueur [CORN., Tois. d'or, IV, 2]
3° S'exiler, v. réfl. Se condamner à un exil volontaire ; se retirer loin du monde. Il s'est exilé à la campagne.
Obtiendrais-tu d'un père ....Et qu'il cessât enfin de s'exiler ici ? [VOLT., Scythes, III, 2]
S'exiler l'un l'autre. Les deux partis tour à tour vainqueurs et vaincus se proscrivaient, s'exilaient. 4° Être exilé.
[Ce jardin des plantes] Où s'exilent pour nous de leurs terres natales Des règnes différents les familles royales, Le tigre, le lion, le cèdre aux longs rameaux, Et l'énorme éléphant.... [DELILLE, Trois règnes, VI]
Fig.L'amour du bien commun de tous les cœurs s'exile [C. DELAV., Messén. I, 1]
Ces gais festins d'où s'exilait la gêne, Où l'austère Sénèque en louant Diogène Buvait le falerne dans l'or ! [V. HUGO, Odes, IV, 15]
SYNONYME
- EXILER, BANNIR. Le bannissement est une peine infamante que prononcent les tribunaux ; l'exil ne figure pas parmi les peines infamantes, et à ce point de vue il est complétement distinct du bannissement. Dans l'ancienne monarchie, le roi exilait un ministre disgracié, mais il ne le bannissait pas. Dans le langage mystique, la terre est pour les hommes un lieu d'exil et non un lieu de bannissement.
HISTORIQUE
- XIe s. Si home enpuissuned [empoisonne] altre, seit ocis ou permanablement eissilled [, Lois de Guill. 38]
- XIIIe s. Et trestout li royaume essiliés et honnis [, Berte, XCIX.].... Ou estre bannis du roiaume à tort, com fu mestre Guillaume De Saint-Amor, qu'ypocrisie Fist essilier, par grant envie [, la Rose, 11702]Lors avint, selonc ce que les estoires racontent, que Saturnus, rois de Grece, fu essilliez de son regne.... [BRUN. LATINI, Trés. p. 41]Les exulez [il] fist reapeler, Ke Harold out fait enchacer [, Édouard le confess. v. 494]
- XVIe s. Où faim regne, force exule [RAB., Garg. I, 32]
ÉTYMOLOGIE
- Exil ; picard, essiller, dépenser, dissiper ; provenç. issilhar, détruire, rendre malheureux. Essiller, comme essil, avait dans l'ancienne langue le sens de ravager, détruire ; c'est ainsi que du latin exterminare, bannir, nous avons fait exterminer, signifiant détruire entièrement.
exiler
EXILER. v. tr. Envoyer en exil. On l'exila du royaume. Ils furent tous exilés.
Il signifie aussi Reléguer. Le prince l'exila dans une ville éloignée.
S'EXILER signifie S'éloigner, se retirer. Il s'est exilé de la ville. Il s'est exilé à la campagne. Il s'est exilé du monde.
Le participe passé EXILÉ, ÉE, s'emploie aussi comme nom. Un exilé, une exilée. On rappela les exilés.
Fig., Exiler quelqu'un de sa présence se dit d'une Personne qui interdit à quelqu'un de se présenter devant elle.
exiler
Exiler un pays, id est, le depaster et ny laisser personne, Desoler.
Synonymes et Contraires
exiler
verbe exiler
1. Condamner à l'exil.
exiler (s')
verbe pronominal exiler (s')
1. Quitter sa patrie.
2. Se mettre à l'écart.