faix
faix
[ fɛ] n.m. [ lat. fascis, faisceau ]Litt. Charge, fardeau : L'âne ployait sous le faix poids
Maxipoche 2014 © Larousse 2013
FAIX
(fê ; l'x se lie : un fê-z accablant) s. m.1° Charge sous laquelle on plie.
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans [LA FONT., Fabl. I, 16]
Tant qu'il vit sous le faix mourir son camarade [ID., ib. VI, 16]
Par extension, charge. Ton aiguille à mes doigts est un faix bien léger [ROTR., Herc. mour. I, 4]
Terme d'eaux et forêts. Faix à col, délit de celui qui est saisi chargé du bois qu'il a dérobé. 2° Fig.
Si faut-il qu'à la fin.... Je m'allége du faix dont je suis accablé [MALH., IV, 4]
Succombant sous le faix que j'ai dessus le cœur [RÉGNIER, Sat. VI]
Porter tout seul le faix de ce plaisir commun [ID., Épît. II]
Il ne peut porter tout seul le faix de tant de grandes affaires [PATRU, Plaidoyer 6, dans RICHELET]
Soutiendrez-vous un faix sous qui Rome succombe ? [CORN., Pomp. I, 1]
Faire honte à ces rois que le travail étonne, Et qui sont accablés du faix de leur couronne [BOILEAU, Disc. au roi.]
Mais, pour comble, à la fin, le marquis en prison Sous le faix des procès vit tomber sa maison [ID., Sat. v.]
Des guerriers illustres courbés sous le faix des lauriers [J. J. ROUSS., Écon. 2]
Absolument. Succomber sous le faix, plier sous le faix, ne pas pouvoir supporter quelque chose qui accable. Je vous vois succomber sous le faix [SÉV., 347]
Ces gens lisent toutes les histoires et ignorent les histoires ; ils parcourent tous les livres et ne profitent d'aucun.... ils plient sous le faix, leur mémoire en est accablée, pendant que leur esprit demeure vide [LA BRUY., XIII]
Poétiquement. Le faix des ans, des années. Mon corps n'est point courbé sous le faix des années [BOILEAU, Sat. I]
Malgré le faix des ans et du sort qui m'opprime [RAC., Mithr. II, 3]
3° Terme de construction. Se dit en parlant d'un bâtiment qui s'est affaissé comme il doit faire. Ce bâtiment a pris son faix.
4° Terme de marine. Faix de pont, planches épaisses et étroites, posées sur les baux d'un pont, dans la longueur d'un vaisseau, depuis l'avant jusqu'à l'arrière.
5° Bloc cubique d'ardoise destiné à être fendu.
6° Mesure de houille, employée à Saint-Étienne.
SYNONYME
- CHARGE, FAIX, FARDEAU. La charge est ce qu'un homme ou un animal peuvent porter ; elle n'exprime rien de plus. Le fardeau est une charge pesante. Le faix, signifiant étymologiquement un faisceau, exprime proprement une multiplicité de choses réunies : le faix des années, des affaires, etc. mais ce sens étymologique a disparu par le frottement de l'usage ; et la distinction est que fardeau est de tous les styles, et que faix est plus particulièrement du style élevé.
HISTORIQUE
- XIe s. Greignor [plus grand] fais [il] porte par joc [jeu] quand il s'enveise [s'amuse] [, Ch. de Rol. LXXVI]
- XIIe s. Quant li baron l'entendent, chascuns s'est arrier trais, Tout ainsi com li asnes qui regarde le fais [, Sax. X]Li clers porte sun merc en sum le chief adès, Ne li est pas al cors mais est à l'aneme [àme] fais [, Th. le mart. 30]E mult li seit bon gré que si grant fais emprent, Qu'encontre rei de terre saint iglise defent [, ib. 58]Se ele [la pensée]. lo faihs des terriens penseirs ki l'apresset, gettet en sus de soi [, Job, p. 467]
- XIIIe s. Et tous fussent mort, se ne fust la chevalerie qui estoit en l'arriere garde, qui soustint le fais des Sarrasins qui moult les arguoient [, Chr. de Rains, 93]J'en prens sor moi trestout le fès [, la Rose, 19740]Or ai tant fet que ne puis mès ; Si me covient tenir en pes ; Diex doinst que ce ne soit trop tart ; Toz jors ai acreü mon fès [RUTEB., 38]Mon cheval s'agenoilla pour le fez que il senti, et je en alai outre parmi les oreilles du cheval [JOINV., 225]
- XIVe s. Quant un homme porte un pesant faez et aucuns autres le soulegent en prenant une partie de tels faez [ORESME, Eth. 289]
- XVe s. [Des engins], qui nuit et jour jetoient pierres de faix au chastel [FROISS., I, I, 227]Si tost qu'ils virent leurs ennemis, ils reculerent tout à un faix si desordonnéement.... [ID., I, I, 286]Il mist tant de choses en ymagination et si grandes qu'il demeura soubz le faix [COMM., IV, 1]
- XVIe s. Les Turcs, prests à se retirer, s'aviserent que ce faix d'eau avoit rendu inutile l'arquebuserie et l'artillerie des chrestiens [D'AUB., Hist. II, 199]À haute montée le faix encombre [COTGRAVE, ]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. fais ; espagn. haz ; portug. feixe ; ital fascio ; du latin fascis, faisceau.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
faix
FAIX. n. m. Charge pesante. Plier, succomber sous le faix. Fig., Il a trop d'occupations, il succombe sous le faix. Un peuple écrasé sous le faix des impôts. Poétiquement, Le faix des ans, des années.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5
faix
FAIX, s. m. [Fê, ê ouvert.] Charge, fardeau. Voy. CHARGE. "Il sucombe sous le faix. — Figurément, le faix des afaires, du Gouvernement.
Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788