figue
figue
n.f. [ anc. prov. figa, du lat. ficus ]FIGUE
(fi-gh') s. f.HISTORIQUE
- XIIe s. Or poez, fait il, esculter Del cher seignor, cum s'humilie ; Or nus cuide peler la fie, Ed ot beau parler endormir [BENOÎT, II, 9069]Isaias le fist tut issi, puis cumandad que l'um figes li portast, si en fist un emplastre [, Rois, p. 417]
- XIIIe s. Cil prince nous ont fet la figue [, Fables et contes anciens, t. II, p. 314]
- XVIe s. Elle nous donne de quoy faire la figue à la force et à l'injustice [MONT., I, 83]Faire la figue à un aveugle et dire des pouilles à un sourd [ID., III, 111]Les aubicons sont les plus avancées figues, venans vers le mois de juin et juillet, prisées tant pour leur hastiveté, que pour leur grosseur et passable bonté [O. DE SERRES, 700]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. figa, figua, fia ; catal. figa ; espagn. higa ; portug. figa ; du latin ficus, le même que le mot grec traduit par figue. Peler la figue se disait proverbialement, dans le moyen âge, pour amadouer, tromper en amadouant.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- FIGUE. Ajoutez :
- 1. Douce, Illustrations of Shakspeare and of ancient manners, Londres, 1839, p. 302307, pense que l'origine de la locution faire la figue, n'est pas dans la vengeance prise par Frédéric Barberousse du Milanais, et qu'il faut y voir non figue, mais fic, sorte d'ulcère. La forme du mot s'oppose à cette dérivation : c'est en français figue et non pas fi, fica en italien et non pas fico, higa en espagnol et non pas higo. Mais une autre difficulté s'élève : est-ce bien la figue qui est dans la locution. J'ignore si le récit relatif à la figue, à Frédéric Barberousse et aux Milanais est authentique ; en tout cas, dès le XIIIe siècle, les figues et les Milanais étaient réunis dans l'opinion commune, témoin ces vers d'un troubadour, Raimond de Miraval, cité par Raynouard : Preno'l sordeis c'avian soanat, Aissi com fes lo Lombart de la figuas (Prennent la souillure qu'ils avaient méprisée, ainsi comme le Lombard fit des figues). Le français aussi, dans le XIIIe siècle, voit une figue dans la locution : " Cil prince nous ont fet la figue. " De ce côté-ci des Alpes, la figue est en jeu. Mais la chose devient douteuse en Italie, en Espagne et en Portugal. L'italien dit fica : far le fiche, le castagne, faire la figue, la nique ; et le sens propre de fica est la nature de la femme ; le plus ancien exemple italien de la locution est du maître de Dante, Brunetto Latini, qui, dans son Tesoretto, p. 84, dit : Credes i far la croce, Ma el ti fa la fica. Dans un texte de pays italien, Du Cange a ficham facere ; on remarquera que le mot est écrit par une h, ficha. L'espagnol dit : hacer la higa ; higa, en cette langue, signifie amulette. Le portugais a dar figas, faire la figue ; figa, ici aussi, signifie amulette. En regard de ces formes, il devient douteux que fica, higa, figa soient le même mot que l'ital. fico, s. m. figue, l'espagn. higo, s. m. et le portug. figo, masculin aussi. Il semble donc que fica, higa, figa sont les mêmes que le franç. fiche, et le prov. fica, piqûre, appui, se rattachant au lat. figere ; de là on déduit sans peine le sens d'amulette, chose fichée, appendue ; avec plus de difficulté le sens italien de nature de la femme. De la sorte, far la fica, ficham facere serait un geste de maléfice. Mais alors que reste-t-il de la figue et de l'histoire de Frédéric Barberousse et des Milanais ?
- 2. Le fruit du cactier, que nous appelons figue de Barbarie, est appelé par les Arabes figue du chrétien. C'est qu'en effet ce cactier a été apporté d'Andalousie (il venait primitivement d'Amérique) en la province d'Oran par les Espagnols [L. CHAUVEAU, Monit. universel, 10 déc. 1868, p. 1557, 1re col.]
REMARQUE
figue
Figue de Barbarie, Fruit du cactus ou figuier d'Inde.
Fig. et fam., Moitié figue, moitié raisin, Moitié de gré, moitié de force. Il y a consenti moitié figue, moitié raisin, En partie bien, en partie mal. Ils vivent ensemble moitié figue, moitié raisin. Il m'a fait un accueil moitié figue, moitié raisin, Partie sérieusement, partie en plaisantant. Il en a fait un éloge moitié figue, moitié raisin. Il lui a tourné un compliment moitié figue, moitié raisin.
Fig. et fam., Ni figue, ni raisin, Qui est indécis, incertain, qui n'appartient ni à une opinion, ni à l'autre.
figue
Figue, f. penac. Espece de fruict assez cognu, Ficus secundae declinationis. m. gen. vel quartae declinationis. f. g.
Figue de quaresme, ou figue seiche, Carica caricae, Arida ficus.
Figues royalles, ou dactes, Dactyli.
Figue fletrie, Ficus vieta.
Une figue folle, Sycomorus sycomori, Marisca mariscae.
Une figue qui n'est pas encore meure, Grossus.
Qui est friant de figues, Ficarius.
Mangeur de figues, Sycophanta sycophantae.
figue
FIGUE, s. f. FIGUERIE, s. f. FIGUIER, s. m. [Fighe, gheri-e, ghié: 2e e muet aux 2 prem. é fer. au 3e; l'u est muet, il n'est là que pour doner au g un son fort qu'il n'a pas devant l'e et l'i.] Figue, fruit mou et doux, qui vient en forme de poire. Figuier est le nom de l'arbre qui porte cette sorte de fruit. Figuerie, lieu planté de figuiers. = Quoiqu'on dise figuier, on ne dit pas figuierie, mais figuerie. RICH. les met tous deux, et dit pourtant que le 2d est plus usité. Trév. renvoie du 2d au 1er, et parait par conséquent préférer celui-ci. L'Acad. ne met que figuerie, et c'est le seul qu'admette l'usage actuel.
Faire la figue à... Mépriser, défier, braver. La Font. dit dans la Fable de la Chauve-souris.
Plusieurs se sont trouvés, qui d' écharpe changeans
Aux dangers, ainsi qu'elle, ont souvent fait la figue.
Le Sage dit: selon les gens,
Vive le Roi, vive la Ligue.
Cette maxime n'est ni sage, ni honête. — Cette expression me paraît bâsse et populaire. L'Acad. dit qu'elle est du style fam. = En style prov. on dit d'un homme, qu'on ne peut définir: Il n'est ni figue, ni raisin. — Moitié figue, moitié raisin; moitié de gré, moitié de force, ou moitié bien, moitié mal.
figue
Feigefigvijgתאנה (נ), תְּאֵנָהfigafigenfigohigofügeficoficusfikenfigoинжир, фигаfikonتِيـنfíkσύκοviikunasmokvaイチジク무화과figaต้นหรือผลตระกูลมะเดื่อincirquả vả无花果無花果 (fig)nom féminin