four
four
n.m. [ lat. furnus ]FOUR1
(four) s. m.PROVERBES
- Vous viendrez cuire à mon four, c'est-à-dire vous aurez besoin de moi, et je me vengerai.
- Ce n'est pas pour vous que le four chauffe, c'est-à-dire la chose, l'affaire n'est pas pour vous. On dit que cette Voisine mettait dans un four tous les petits enfants dont elle faisait avorter ; et M. de Coulanges, comme vous pouvez penser, ne manque pas de dire, en parlant de la Tingry [dame soupçonnée de se faire avorter], que c'était pour elle que le four chauffait [SÉV., 31 janv. 1680]
- On ne peut pas être à la fois au four et au moulin.
REMARQUE
- Four dans le sens de chute complète au théâtre : Rochefort, dans ses Souvenirs d'un vaudevilliste, à l'article THÉAULON, attribue l'origine de cette expression à ce que cet auteur comique avait voulu faire éclore des poulets dans des fours à la manière des anciens Egyptiens, et que son père, s'étant chargé de surveiller l'opération, n'avait réussi qu'à avoir des œufs durs. C'est depuis cet incident burlesque, ajoute-t-il, que les auteurs disent qu'une pièce fait four quand elle éprouve une chute complète. Cette origine n'est pas exacte, puisque l'expression dans le sens ancien est antérieure à Théaulon. Il est possible qu'elle ait été remise à la mode depuis quelques années et avec un sens nouveau, qui peut avoir été déterminé par le four de Théaulon, mais c'est ailleurs qu'il faut en chercher l'explication : les comédiens, refusant de jouer et renvoyant les spectateurs, c'est là le sens primitif, faisaient four, c'est-à-dire rendaient la salle aussi noire qu'un four.
HISTORIQUE
- XIe s. Les treis enfanz tout en un forn ardent [, Ch. de Rol. CCXXIV]
- XIIIe s. Fours, quant il vient en pris, doit estre prisiés en le [la] maniere que nos deismes dessus des edefices ; car c'est edefices [BEAUMAN., XXVII, 21]
- XIVe s. [Il] Mina moult fierement le mur anciseour [ancien], Qu'un trou y fist plus grant que la gueule d'un four [, Guesclin. 20215]Le four du cors [clibanus corporis], c'est l'estomac [H. DE MONDEVILLE, f° 84]
- XVe s. Et descendoit si grant chaleur du ciel, que proprement il estoit avis à ceux qui estoient en leurs armures, qu'ils fussent en un four [FROISS., III, IV, 20]Au four et au moulin oyt l'en les nouvelles [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 197]J'ai veu qu'il pleuvoit et gresloit et faisoit noir comme en ung four, que le pouvre homme venoit tout à pié, affin qu'il ne fust aperceu [, Les 15 joyes du mariage, p. 124]Les fous à estas elever, Les saiges laisser en destour, Les vaillans mettre au cul du four, Faire inimisté et deraison.... [EUST. DESCH., Comment le roi aura juste maison.]
- XVIe s. Cet effort inutile à ce qu'il pensoit, lui donna ce qu'il n'esperoit point, assavoir les fours que les nostres faisoient pour faire sauter la contr'escarpe et le logement qui estoit dessus [D'AUB., Hist. I, 245]Four de reverberation.... fours secrets des philosophes, œuf des philosophes, cornue.... [PARÉ, t. III, p. 638]À faire la gueule d'un four sont trois pierres necessaires [RABEL., IV, Prologue.]La bonne femme ne sercheroyt jamais sa fille au four, si elle n'y eust esté paravant elle-mesmes [PALSGR., p. 708]Pensez que, s'il y a rompture, vous serez [Marguerite de Valois] la premiere qui en portera la paste au four et qui en aura plus de dommage [, Lett. de Louis XII, t. I, p. 195, dans LACURNE]À pauvres gens la paste gele au four [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 197]
ÉTYMOLOGIE
- Bourguign. for ; normand, foui (Orne) ; provenç. forn ; espagn. horno ; ital. forno ; du latin furnus, que les étymologistes rapprochent de formus, chaud, du grec et du sanscrit gharma.
FOUR2
(four) s. m.ÉTYMOLOGIE
- Four est ici l'analogue de four dans Four-l'Évêque, Four-aux-Dames. Ces fours étaient des prisons annexées à certains tribunaux ; le nom en vient de forum, tribunal.
four
Il sert aussi à désigner la Partie d'un fourneau autour de laquelle circule la flamme du foyer et où l'on fait cuire les viandes, les pâtisseries.
Pièce de four, Gâteau ou autre pièce de pâtisserie qui se cuit au four.
Petits fours, Sorte de pâtisserie légère qu'on sert soit à la fin d'un repas, soit au cours d'une matinée, d'une soirée, etc.
Four de campagne, Espèce de four portatif, fait ordinairement de cuivre rouge.
Four électrique, Appareil employé dans les laboratoires pour chauffer à haute température par un courant électrique. On le dit aussi d'un Appareil analogue utilisé pour la cuisine.
Four crématoire. Voyez CRÉMATOIRE.
Fam., Il y fait chaud comme dans un four, se dit d'un Lieu où il fait extrêmement chaud. Il y fait noir comme dans un four, se dit d'un Lieu très obscur.
Fig. et fam., Ce n'est pas pour vous que le four chauffe, Ce n'est pas pour vous que telle chose est préparée.
Il se prenait aussi pour le Lieu où était le four et où se rendaient ceux qui voulaient cuire. Aller au four. Revenir du four.
Il se dit également des Lieux voûtés et ouverts par en haut, où l'on fait cuire la chaux, le plâtre, la brique, la tuile, etc. Four à chaux, à plâtre, à brique. Four de verrerie.
Fam., Faire four, se dit d'une Pièce de théâtre, d'un livre qui n'obtient aucun succès; d'une Entreprise qui échoue et aussi d'une Personne qui ne réussit pas. Sa pièce fit four; elle fit un four complet. C'est un four noir. Cet auteur a plusieurs fours à son actif. Il est familier.
four
Four, m. Est ce lieu voulté et clos de toutes parts, horsmis en l'emboucheure, où on cuict le pain, patisserie, tartes, et choses semblables, Furnus, Clibanus. Mais en fait de vaisseaux de mer, Four est une grande piece de bois qui est entée dans la joincture ou encoigneure de la prouë venant de poincte en eslargissant sur les deux flancs du navire, bien environ le huictiéme de la longueur de ladite navire, lequel four renforce le vaisseau par le devant. Et n'en met on que un és navires moyens, et deux és plus grands, voyez Courbes.
Un petit four de terre, ou cloche sous lequel on fait cuyre poires ou autres choses, Testus huius testus.
Pain cuit au four, Furnaceus panis.
Four à ban, ou bannal, ou bannier, est celuy auquel les subjets et estrangers sont tenus d'aller cuyre, Furnus indictitius.
Four à chaulx, Calcaria, calcariae. Par corruption de langage on prononce communéement Four chauld, voyez Chaufour.
Four à verrier, Furnus vitrearius.
four
FOUR, s. m. [Monosyllabe: on prononce l'r finale.] Lieu voûté en rond avec une seule ouvertûre par devant, où l'on fait cuire le pain, la pâtisserie. = Pièce de four, gâteau, tourte, etc. on ne le dit point du pain. = Four se dit aussi du lieu où est le four à cuir du pain. Aller au four, revenir du four. = Il se dit encôre des lieux voutés et ouverts par en haut, où l'on fait cuire la chaux, la brique, le plâtre. = Lieu où l'on cache ceux qu'on enrôle par force.
On dit, proverbialement, d'un lieu où il fait extrêmement chaud, qu'il y fait chaud comme dans un four, et d'un lieu fort obscur, qu'il y fait noir comme dans un four. Voy. CHAUFER.
four
Backofen, Herd, Ofen, Backraum, Backröhreoven, kiln, furnace, stoveoven, kachel, fiasco, flop, bakovenחרבון (ז), כור (ז), תנור (ז), כּוּר, תַּנּוּרforntrouba, pecovnbakujo, fornohorno, estufa, pasteluunicaminusovn, stekeovnforno, fogãoпечьkamin, spis, ugnφούρνοςforno, fornaceفُرْنٌpećnicaオーブン오븐piekarnikเตาอบfırınlò烤箱 (fuʀ)nom masculin