franchir
(Mot repris de franchirions)franchir
v.t. [ de 2. franc ]franchir
Participe passé: franchi
Gérondif: franchissant
Indicatif présent |
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je franchis |
tu franchis |
il/elle franchit |
nous franchissons |
vous franchissez |
ils/elles franchissent |
FRANCHIR
(fran-chir) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Deus suffri mort en croiz pur s'iglise franchir [affranchir] [, Th. le mart. 70]
- XIIIe s. Car tant comme aucun est en servage, il est soz main ; et se il est franchiz, il est hors dou pooir son mestre [, Liv. de just. 2]Se j'ai mes sers les quix [quels] je tienz du segneur, et je les franciz sans l'autorité de li, je les pert [BEAUMANOIR, XLV, 18]
- XVe s. Michault Potier s'obliga en trente-huit solz tournois par an de rente à heritage, à condition d'icelle rente povoir franchir [racheter], touteffois qu'il plairoit au dit Potier [DU CANGE, franchire.]C'est lui [Jésus] qui nous ama tant Qu'il se fit sers pour nous franchir [EUST. DESCH., Poésies mss. f° 548]Il se teut et fit silence, et le chevalier se print à imaginer comment il pourroit franchir [traverser, sauter] la fontaine [, Perceforest, t. IV, f° 127]
- XVIe s. Il n'y a que quinze jours que j'ay franchi trente-neuf ans [MONT., I, 73]Celui qui a franchi de cent pas les limites.... [ID., ib. II, 11]Les anciens franchissoient des nuits entieres à boire [ID., II, 16]Le voleur l'employe [le nom de Dieu] à son ayde pour franchir le hazard et les difficultez qui s'opposent à l'execution de ses meschantes entreprises [ID., I, 402]
ÉTYMOLOGIE
- Franc 3 ; prov. franquir. Jusqu'au XVe siècle, franchir n'a que le sens d'affranchir, sens qui n'existe plus du tout dans la langue moderne. C'est un des cas assez rares où un mot ayant une signification abstraite, morale, en a pris une concrète, physique. Franchir une rente, s'est dit pour s'en délivrer en la rachetant ; de là franchir un fossé, s'en débarrasser en le sautant.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- FRANCHIR.
- On dit aussi, activement, franchir les pompes, au lieu de les affranchir. Dans l'après-midi, le temps s'améliore de plus en plus, on franchit les pompes, on sauve les débris du bout-dehors du grand foc [, Rapport du capitaine Veillet, dans Journ. offic. 11 mai 1873, p. 3049, 1re col.]
- Ajoutez : A l'appui du passage, dans franchir, du sens moral au sens physique, M. Ph. Roget, de Genève, dit que, en latin, liberare a subi la même extension, et que, venant de liber, il a pris le sens de franchir, traverser, dans Frontin, dans Pétrone et dans Hygin, Fabl. XXV, 7.
ÉTYMOLOGIE
franchir
Franchir les limites, franchir les bornes, Passer au-delà des bornes.
Fig., Franchir les bornes du devoir, de la pudeur, de la modestie, etc. Les dépasser volontairement.
Fig. et fam., Franchir le pas, Se décider à faire une chose, après avoir longtemps hésité. Il a été long à se décider : enfin, il a franchi le pas.
En termes de Marine, Franchir la lame, S'élever sur la lame et la descendre facilement. Franchir une barre, un récif, un écueil, etc., Passer par-dessus sans y rester échoué.
Il signifie aussi Passer, traverser des lieux, des endroits difficiles, de grands espaces, etc. Après avoir franchi les Alpes avec ses troupes, il entra en Italie. À peine l'armée eut-elle franchi les montagnes. Franchir les fleuves et les rivières. Franchir les mers. Fig., L'imagination franchit sans peine cet immense intervalle.
Fig., Franchir toutes sortes de difficultés, toutes sortes d'obstacles, N'être retenu par la considération d'aucune difficulté, surmonter toutes sortes d'obstacles.
franchir
Franchir, act. acut. Est proprement faire franc, quitte et libre d'aucune servitude et charge, E seruo liberum facere. Comme en l'epitaphe du Roy Hlovis, en l'Eglise Sainte Geneviefve du mont à Paris: Cestuy institua Paris chef de son Royaume, lequel il delivra et franchit des Romains. Et par consequent, Franchir se prend aussi pour rendre une chose libre, par rachapt de la charge qui y est imposée, Redimere. Ainsi és anciennes lettres de constitutions de rentes et baulx d'heritage, à la charge de quelque rente, passées au pays de Normandie, se trouve cette clause: Et pourra franchir ladite rente de soixante livres, en payant la somme de six cents livres, c. amortir et rachepter: Car celuy qui doit telle rente n'est libre, à tout le moins le fonds hypothequé, tant qu'elle a cours, ains subject à celuy auquel elle est deuë, en ce regard.
Franchir le sault, Lineam transilire.
Franchir une muraille, id est, saulter par dessus.
franchir
FRANCHIR, v. a. [Franchi: 1re lon.] 1°. Sauter par-dessus. "Franchir un fôssé, une barrière. = 2°. Pâsser hardiment et heureusement des endroits dificiles. Après avoir franchi les Alpes, Annibal entra en Italie. = 3°. Franchir les limites, les bornes, pâsser au-delà. — Fig. Franchir les bornes de la pudeur, de la modestie, du devoir, etc. "Rejeter de pareilles pièces, ce seroit franchir les justes bornes de la critique. Le P. Longueval. = 4°. Franchir, (surmonter) les dificultés, les obstacles, etc. = 5°. En style proverb. on dit, qu'un homme a franchi le pas ou le saut, quand après avoir hésité quelque temps, il s'engage enfin dans une entreprise périlleûse. = Franchir le mot, parler franc et net. "Enfin il a franchi le mot, et l'a apelé un fripon; ou bien, c'est prononcer une chôse à laquelle on avait de la peine à se résoûdre. "À~ la fin il a franchi le mot, et il a promis de le faire à ce prix.
franchir
franchir
negotiate, crossצלח (פ'), צָלַחpasseren, afleggen [afstand], overgaan, oversteken, overschrijden, overspannensuperare, varcareкръстCrossข้าม (fʀɑ̃ʃiʀ)verbe transitif