fronde
1. fronde
n.f. [ lat. funda ]2. fronde
n.f. [ de fronder ]3. fronde
n.f. [ lat. frons, frondis, feuillage ]fronde
(fʀɔ͂d)nom féminin
FRONDE1
(fron-d') s. f.REMARQUE
- Au XVIIe siècle quelques-uns disaient encore fonde, qui jadis avait été seul usité, et qui est la forme correcte : Lygdame cependant, cet homme incomparable à lancer de la fonde un plomb inévitable [BRÉBEUF, Pharsale, III]Chifflet, Gramm. p. 33, se contente de remarquer que fronde est meilleur que fonde.
HISTORIQUE
- XIIe s. Prist sun bastun al puin, e sa funde ; e eslist cinc beles pierres de la riviere [, Rois, p. 66]
- XIIIe s. Et si avoit vilains qui à nostre gent jettoient des pierres en grans fondes, qui moult merveilleusement lor grevoient [H. DE VALENC., XXXIV]
- XVe s. Ils prirent le varlet, et lui pendirent les lettres au cou, et le mirent tout en un mont en la fonde d'un engin, et puis le renvoyerent dedans Auberoche [FROISS., I, I, 228]
- XVIe s. Les paysans retirez [dans Sancerre assiégée] qui se servoient principallement de fondes, d'où vint que les assiegeans les nommerent les harquebuses de Sancerre [D'AUB., Hist. Il, 41]Fronde [PARÉ, IX, 2e disc.]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, fonde ; provenç. fonda, fronda ; catal. fona ; espagn. honda ; portug. funda ; ital. fionda ; du latin funda. On remarquera dans fronde l'épenthèse d'une r qui ne paraît pas remonter plus haut que le XVIe siècle, bien qu'elle soit plus ancienne dans le provençal. Pour l'explication du sens de Fronde, guerre durant la minorité de Louis XIV, voy. FRONDER à la remarque. Funda est de même radical que le grec signifiant, fronde, l's disparaissant comme dans fallere, par rapport au grec ; les étymologistes rattachent le grec au sanscrit spand, s'agiter.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 1. FRONDE. - ÉTYM. Ajoutez : L'r épenthétique, si tardive en français, est venue d'abord en provençal, probablement d'après l'italien, où fromba, la fronde, se rattache à frombolo, bruit semblable à celui que font les pigeons en s'envolant.
FRONDE2
(fron-d') s. f.ÉTYMOLOGIE
- Lat. frons, frondis, feuillage.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 2. FRONDE. Ajoutez :
fronde
Par extension, il se dit d'un Jouet d'enfant composé d'un caoutchouc et d'une petite fourche.
Par extension, Un esprit de fronde, un vent de fronde, Un esprit de critique et d'opposition. Il soufflait alors un vent de fronde.
Cette locution a fait appeler Fronde la Rébellion des ennemis de Mazarin sous la minorité de Louis XIV.
fronde
FRONDE, s. f. FRONDER, verbe act. FRONDEUR, s. m. [1re lon. 2e. e muet au 1er, é fer au 2d. — Sans considérer l'étymologie de ce nom, qui vient du latin funda, où il n'y a point d'r, il faut dire fronde, et non pas fonde, comme ont dit aûtrefois des Auteurs estimables de leur tems pour le langage.] Fronde est un tissu de corde, avec lequel on jète des pierres. "Les anciens avaient dans leurs troupes, des frondeurs, des gens armés de frondes. = Fronder, au propre, jeter des pierres avec une fronde. "Fronder des pierres. — V. n. "Ces petits garçons s'amusent à fronder. = Par extension, il se dit de tout ce qu'on jète avec violence. "Il lui fronda une assiète à la tête. = Au figuré, blâmer, critiquer hautement. "On a frondé sa harangue. "Je suis le premier à fronder les ridicules de la Cour. Mol. "Dès qu'il eut ouvert la bouche, tout le monde le fronda. = C'est aussi parler contre le gouvernement. Dans ce sens, il est neut. "Il ne fait que fronder tout le jour. "C'est un des plus grands frondeurs que je conaisse. "Nous vivons dans un siècle frondeur et sistématique, où l'esprit ne s'exerce qu'aux dépends de la raison. Ann. Litt. — Fronder et Frondeur, au figuré, datent de la Minorité de Louis XIV. Ils sont du style familier.