fronder
(Mot repris de frondent)fronder
v.t. [ de 1. fronde ]Sout. Critiquer, railler une personne détenant un pouvoir, une autorité : L'opposition fronde le gouvernement attaquer ; défendre
Maxipoche 2014 © Larousse 2013
fronder
Participe passé: frondé
Gérondif: frondant
Indicatif présent |
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je fronde |
tu frondes |
il/elle fronde |
nous frondons |
vous frondez |
ils/elles frondent |
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011
FRONDER
(fron-dé) v. a.1° Lancer avec la fronde.
Chacun d'eux avait une fronde, Non pas pour fronder des arrêts, Mais des pierres, cailloux et grès [SCARR., Virg. V]
Absolument. Bachaumont s'avisa de dire un jour que le parlement faisait comme les écoliers qui frondent dans les fossés de Paris, qui se séparent dès qu'ils voient le lieutenant civil, et qui se rassemblent dès qu'il ne paraît plus [RETZ, II, 385]
Sur les bords bienheureux du Tibre Vous trouverez un peuple libre, Et qui fronde en diable et demi, Quand il lui vient quelque ennemi [SCARRON, Virg. v.]
Par extension. Il lui fronda une assiette à la tête. Fronder quelque chose ou quelqu'un, le frapper avec une chose lancée. Rincy, méprisant la soupe de village, entame un pain, le trouve dur et trop rassis, en fronde un abricotier voisin [SCARR., Lett. Œuvres, t. I, p. 210, dans POUGENS]
2° Absolument, s'est dit, sous la minorité de Louis XIV, pour prendre part aux intrigues, aux luttes de la Fronde. Par extension.
L'art de fronder et bouleverser les États, est d'ébranler les coutumes établies, en sondant jusque dans leur source, pour marquer leur défaut de justice [PASC., Du vrai bien, 4, éd. FAUGÈRE.]
3° Faire le mécontent, le critique à l'égard de choses ou de personnes.
Bien des gens ont frondé cette comédie [MOL., Préf. de l'École des femmes]
Il ne se soucie pas qu'on fronde ses pièces, pourvu qu'il y vienne du monde [ID., Critique, 7]
À mon ordinaire, je frondai cette dépense [SÉV., 317]
La grandeur d'âme ne consiste point à fronder ceux qui ont l'autorité en main [MAINTENON, Lett. à Mme de Caylus. 14 déc. 1716]
Je te redisais les mêmes paroles qu'il m'a dites lorsque j'ai voulu fronder sa conduite [BARON, Homm. à bonn. fort. I, 12]
De nos vaines témérités Vos vers sont la fidèle histoire ; On peut fronder les vanités Quand on est au sein de la gloire [VOLT., Lett. au roi de Pr. 24 janv. 1747]
J'aime à fronder les préjugés gothiques, Et les cordons de toutes les couleurs [BÉRANG., Nouv. Diog.]
Absolument. On a frondé rudement contre M. de Saint-Malo [SÉV., 239]
Chacun fronde sur sa dépense [DESTOUCHES, Diss. III, 6]
C'est un homme qui passe sa vie à fronder, se dit d'un homme qui montre une humeur morose, qui désapprouve, blâme tout. REMARQUE
- Fronder, dans le sens de faire la guerre de la Fronde, et puis de blâmer, vient du mot, rapporté plus haut, de Bachaumont. Quelques jours après, le même Bachaumont, entendant opiner quelques-uns de messieurs du parlement en faveur du ministère, se souvenant de sa comparaison, dit qu'il allait fronder cet avis. Ces mots ayant été reçus avec approbation par ces conseillers, et employés ensuite heureusement en vers par M. de Marigny, on appela frondeurs ceux qui étaient contraires au ministre et au ministère.
ÉTYMOLOGIE
- Fronde ; provenç. fondeiar.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
fronder
FRONDER. v. intr. Lancer des pierres, des balles avec une fronde. Des enfants qui s'amusent à fronder.
Il ne s'emploie guère aujourd'hui qu'au sens figuré et signifie Parler et agir avec un esprit de fronde. C'est un homme qui passe sa vie à fronder.
Par extension, il s'emploie transitivement pour signifier Critiquer, blâmer. Fronder le gouvernement. Fronder les travers du temps, les ridicules de la société.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5