gérondif
gérondif
n.m. [ lat. gerundivus, de gerere, accomplir, faire ]GÉRONDIF
(jé-ron-dif) s. m.ÉTYMOLOGIE
- Prov. gerundiu ; esp. et ital. gerundio ; du lat. gerundivus modus, et gerundium ; les grammairiens latins tirent gerundivus ou gerundium de gerundi, appelant cette forme de l'infinitif gerundi modos, manières de faire, parce que cette forme nous présente comme faisant quelque chose (voy. GÉRER).
gérondif
Il se dit, en français, d'une Forme en ant, précédée ou non de la préposition EN et servant à désigner des compléments circonstanciels, de manière, de cause, etc. C'est en forgeant qu'on devient forgeron. Il est tombé en courant. Chemin faisant. Généralement parlant.
gérondif
GÉRONDIF, s. masc. [1re é fermé. On prononce l'f finale.] C'est une inflexion du verbe, par laquelle on marque une signification subordonée à celle d'un aûtre verbe. "Qui empêche de dire la vérité en riant. — Dans cette phrâse, dire la vérité est le verbe principal, auquel en riant est subordoné, comme exprimant un moyen de dire la vérité. = 1°. Le gérondif est indéclinable de sa natûre; c. à. d. qu'il n'admet jamais aucun changement dans sa terminaison en ant, à quelque genre et à quelque nombre qu'il se raporte. = 2°. La prép. en n'est pas toujours jointe au gérondif. Il y a des ocasions où elle est suprimée: par exemple, croyez-vous qu'agissant avec tant d'imprudence, vous méritiez la confiance de vos amis? Agissant pour en agissant. = Les gérondifs ayant et étant n'ont jamais la prép. en. Pour les aûtres, quoiqu'ils puissent s'en pâsser, il est toujours mieux de s'en servir; et on ne peut guère manquer en s'en servant. REGN. = Or, quand on veut juger si le terme est au gérondif ou au participe présent, il n'y a qu'à voir si on peut y joindre la prép. en, sans forcer ou gâter le sens, et sans faire violence à l'usage. Si elle peut s'y joindre de la sorte, le terme est employé au gérondif; si elle ne peut pas s'y joindre, c'est infailliblement un participe. — Voici un exemple où cette préposition est inutile, et où il falait se contenter du participe. "Il s'enfuit en mourant de peur, et tomba encôre sur l'escalier en fuyant. VOLT. Le 2d en est bien: le 1er ne vaut rien: il falait dire, il s'enfuit mourant de peur. Car mourant est employé là comme adjectif. = 3°. Le gérondif n'est formé que du présent du participe. * Molière emploie mal-à-propos le prétérit. "Il ne le croira pas encôre en l'ayant vu. Dites, en le voyant, ou, après l'avoir vu. = 4°. Le gérondif se raporte toujours au nominatif du verbe, jamais au câs ou au régime. Ainsi, quand on dit: je vous ai vu en priant Dieu; cela signifie que c'est moi qui priois Dieu. Que si je veux signifier que c'était vous qui priiez, il faut que je me serve de l'infinitif ou du participe, et que je dise, je vous ai vu prier ou priant Dieu. La solidité de cette observation parait dans ces vers des Meneches de Regnard, où le gérondif, mal placé, forme un sens équivoque.
Et notre père même, en commençant à croitre,
Nous attachoit un signe afin de nous connoître.
Selon la construction de la phrâse, il semblerait que c'était le père qui començait à croître, si la force du sens ne faisait pas entendre que c'est des deux jumeaux que cela se dit. = La même faute est dans le Britannicus de Racine. "Mes soins, dit Agripine, en parlant de Claudius:
De son fils, en mourant, lui cachèrent les pleurs.
Est-ce Claudius, est-ce son fils qui mourait? Et, qu'est-ce que des soins qui cachent des pleurs en mourant? D'OLIV. = Il y a, à la vérité, des phrâses où le gérondif est bien placé, quoiqu'il ne se raporte pas au nominatif; mais c'est qu'alors le nominatif est sous entendu. Exemple. "On ne voit guère les hommes plaisanter en mourant. C'est comme si l'on disait, on ne voit guère que les hommes plaisantent en mourant. D'OLIV.