gentilhomme
(Mot repris de gentilshommes)gentilhomme
[ ʒɑ̃tijɔm] n.m. [ de 2. gentil et homme ] [gentilshommes [ ʒɑ̃tizɔm].gentilhomme
(ʒɑ̃tijɔm)nom masculin
GENTILHOMME
(jan-ti-llo-m', ll mouillées, et non jan-ti-yo-m' ; au pluriel, gentilshommes, prononcé jan-ti-zo-m'. Ce mot était prononcé au XVIIe siècle genteilhomme : Celui qui prononce ce mot autrement ne sait pas que ceux qui sont véritablement nobles se nomment ainsi eux-mêmes, Bibl. des ch. 4e série, t. II, p. 182) s. m.HISTORIQUE
- XIIe s. Ele [Adèle] fu de Chartres cuntesse, Espuse al cunte Estievenun, Gentil home, noble barun [, Roman de Rou, v. 9654]Mielz valt fiz à vilain qui est prouz e senez, Que ne fait gentilz hum failliz e debutez [, Th. le mart. 63]
- XIIIe s. Et assez me tient-on en mon païs pour jentil home [H. DE VALENC., X]Dame, il vous convient laissier votre signeur, car il n'est mie assés gentius hom pour tenir le roiaume de Jerusalem [, Chr. de Rains, p. 19]Et si sunt il plus gentil homme, Que cil qui vont chacier as lievres Et que cil qui sunt coustumiers De maindre [demeurer] es palais principiers [, la Rose, 18954]Et s'il ne pot prover, il pert se [sa] demande, et si est l'amende de cinq saus, et de dix saus s'il est gentieus homs [BEAUMANOIR, XXX, 48]Tuit li franc ne sunt pas gentil home [ID., XXX, 48]Et jouoit le comte de Poitiers si courtoisement, que, quand il avoit gaaingué, il fesoit ouvrir la sale et fesoit appeler les gentilz homes et les gentilz femmes, se nulz y en avoit.... [JOINV., 254]
- XVe s. Et demeura prisonnier à cinq ou six hommes gentils Allemands [FROISS., I, I, 91]
- XVIe s. Laboureurs vit repaistre en leurs maisons Sans craincte ou pour [peur], plus fiers que gentilz homs [J. MAROT, t. v, p. 61]Quant Adam beschoyt et Eve filoit, qui estoyt alors gentilhomme ? [PALSGR., p. 511]Gentilhomme de la courte espée [un coupeur de bourse] [OUDIN, Dict.]Au siege de Rouen, aux premieres guerres, un capitaine qu'on tient pour très grand aujourd'huy et qui a grande garde, mais des lors il n'estoit que simple gentilhomme servant de guerre [BRANT., Cap. fr. t. I, p. 98, dans LACURNE]Il y avoit avec Monsieur plusieurs gentilz hommes de ses voisins, c'estoient gentilz hommes de la petite passe [de minces gentilshommes], Moyen de parvenir, ch. intitulé cérémonie. C'est affaire à celuy qui veut estre gentilhomme aller à l'assaut [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 30]Foy de gentilhomme, un autre gage vaut mieux [ID., ib.]Il est gentilhomme, son pere alloit à la chasse avec un fouet [ID., ib.]Il ne faut passer que de pays en autre pour estre gentilhomme [ID., ib.]Le roy Louis XI disoit qu'il annobliroit assez, mais n'estre en sa puissance faire un gentilhomme ; cela venant de trop loing et de rare vertu [NOEL DUFAIL, Contes d'Eutrapel, ch. 6]
ÉTYMOLOGIE
- Gentil, et homme : c'est-à-dire homme de race ; provenç. gentils hom ; catal. gentil home ; espagn. gentilhombre ; portug. gentil-homem ; ital. gentiluomo. Dans l'ancien français gentilz hom est le nominatif ; gentil home est le régime ; on disait gentils feme, pour femme noble.
gentilhomme
Il se dit, au figuré, de Celui qui, sans être noble de race, a des sentiments, des manières nobles. C'est vraiment un gentilhomme. Il est tout à fait gentilhomme. Se comporter en gentilhomme.
GENTILHOMME s'est dit autrefois des Hommes nobles qui s'attachaient à quelque prince.
Il s'est dit également d'un Titre de charge. Premier gentilhomme de la chambre. Gentilhomme ordinaire. Gentilhomme servant.
gentilhomme
GENTILHOMME, s. m. GENTILHOMMERIE, s. f. GENTILHOMMIèRE, s. fém. [On mouille l'l à ces trois mots: janti-glio-me, meri-e, miè-re: 1re lon. 4e e muet aux deux premiers, è moyen et long au 3e. Au pluriel, Gentilshommes, prononcez jantizome.] Gentilhomme se dit parmi nous de celui qui est noble de race. "Un bon Gentilhomme. Un Gentilhomme d'anciène extraction. Gentilhomme de nom et d'armes. = Gentilhommerie, la qualité de Gentilhomme. Gentilhommière, petite maison de Gentilhomme, à la campagne. Il me parait qu'ils ne se disent l'un et l'autre que par dérision. L'Académie les met sans remarque. Elle met en exemple, une jolie gentilhommière. Elle n'indique le mépris qu' au mot gentilhommerie. "On ne fait pas grand cas de sa gentilhommerie.
Rem. 1°. Le mot de Gentilhomme, comme celui de Dame, ne convient qu'aux nations Européennes. Il est ridicule, ce me semble, d'apeler Gentilshommes des nobles Japonais. Le mot de noble est plus général. "Ce Gentilhomme, dit le P. de Charlevoix, parlant d'un Japonais, se trouva tout changé. * Un Auteur ascétique, qui n'est pas bien ancien, apèle Nicodème un Saint Gentilhomme. Cela serait ridicule aujourd'hui.
2°. Plusieurs Traducteurs de Livres Anglais traduisent le mot anglais gentleman, par le mot français Gentilhomme. Mais Boyer avertit qu'il n'a ce sens qu'abusivement; et qu'il ne signifie, dans le fond, que, homme au dessus du peuple.
On apèle, proverbialement, troc de gentilhomme, lorsqu'on troque but-à-but, sans retirer d'argent en retour de part ni d'autre.