glaive
glaive
n.m. [ lat. gladius ]glaive
(glɛv)nom masculin
GLAIVE
(glê-v') s. m.HISTORIQUE
- XIIe s. De cest glaive, de cest esfrei Parla chascuns mult endreit sei [BENOÎT, V. 6073]Kar reis Aigrouz od ses Daneis A fait cest gleive [carnage] de Franceis [ID., V. 16922]
- XIIIe s. Tous ces que tu ne conois, soupeçonne que il soient ti ennemi.... se il porte glaive [lance], va à sa destre, et se il porte espée, va à senestre [BRUN. LATINI, Trésor, p. 360]Et portoient un glaive vert à un long fier [fer] de Bohaigne [H. DE VALENC., VII]Outre le pont de fer s'est li bers arestus, Dist à ses compaignons : de Dieu aiés vertus ; Ancui ferons grans glaives des cuivers mescreüs, Nous lor torrons [enlèverons] les testes aus brans d'acier molus [, Ch. d'Ant. VIII, 233]Là fu navré [blessé] mons Hugue d'Escos de trois glaives [lances] au visage, et monseigneur Raoul et monseigneur Ferri de Loupey d'un glaive parmi les espaules [JOINV., 225]
- XIVe s. Quant il orent emploié leurs glaives, il sachierent leurs espées et commencerent à ferir à destre et à senestre [, Modus, ms. f° 299, dans LACURNE]
- XVe s. .... Et se consuivirent sur les heaumes et se donnerent grands horions ; et passerent outre et porterent leurs glaives toutes droites [FROISS., III, IV, 12]
- XVIe s. Un glaive, comme l'on dist, ou couteau Fait tenir l'autre en son fourreau [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 431]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. glai, glay, glavi, glazi ; portug. glavio ; ital. gladio ; du latin gladius. Glaive avait généralement le sens de lance, comme étant l'arme par excellence des chevaliers, et, figurément, le sens de carnage.
glaive
En termes d'Écriture, Celui qui frappera par le glaive périra par le glaive.
glaive
Glaive, m. C'est cousteau, espée, Il vient de Gladius Latin, mais il se prend aussi pour une lance d'homme d'armes. Au 3. livre d'Amadis, et rompismes nos glaives l'un sur l'autre, si rudement que tous deux fusmes renversez en terre, et nos chevaux sur nous, et ainsi que nous taschions à nous relever pour venir au combat de l'espée, etc. ce qui appert aussi par ce qui est escrit au chap. 11. du liv. 6. d'Amadis. Et pource qu'il est employé pour signifier toute sorte de baston de combat, il semble qu'en cela il obtient la generalité qu'a envers les Latins ce mot Telum. Et parce qu'on dit en faict de combat à outrance en camp clos, faire les glaives courts dedans la mesure de l'estendart. c. accourcir les lances des combatants à l'estelon et mesure de la hante de l'estendart, ou de la longueur du mesme estendart, voyez Estendart.
Remettre le glaive en sa gaigne, Gladium in vaginam recondere.
glaive
GLAIVE, s. m. [Glève: 1re è moy. et long. 2e e muet.] Épée tranchante. Il ne se dit point dans le discours ordinaire, si ce n'est en badinant; mais il est fort beau dans la prose et la poésie relevées. "Contre qui tirer le glaive de la justice, dit Patru.
D'avoir reçu la mort par un glaive barbare.
Malherbe.
L'Acad. n'en distinguait pas l'usage: dans la dern. édit. Elle dit qu'il n'est guère usité que dans le discours soutenu, et dans les phrâses suivantes: le Souverain a la puissance du glaive, le pouvoir de vie et de mort; le glaive de la justice; le glaive vengeur, le glaive spirituel, le pouvoir qu'a l'Église de retrancher de la Comunion des Fidèles. = Il me semble que c'est trop borner l'emploi de ce mot. = Du temps de Ménage, quelques-uns trouvaient glaive trop vieux, et faisaient dificulté de s'en servir. Il pense que Desmarets avait raison de les blâmer, et de trouver ce mot fort beau et fort poétique. — Le Dict. de Trév., (1704) le traite aussi de vieux mot. On ne se douterait pas aujourd'hui qu'il ait jamais pu paraître suranné.