goguettes
GOGUETTES
(go-ghè-t') s. f. pl.1° Terme familier. Propos joyeux.
Ne me brouillez pas avec le duc de Choiseul dans vos goguettes [VOLT., Lett. roi de Pr. 113]
Que de goguettes, Que d'amourettes ! Jamais de dettes, Point de nœuds constants [BÉRANG., Cocagne.]
Être en goguettes, être en ses goguettes, être en belle humeur. Il se dit aussi au singulier. Maître Jean à la guinguette à ses amis en goguette Chante son refrain chéri [BÉRANG., Ivrogne.]
....On entre à la guinguette ; On sort du cabaret ; l'invalide en goguette Chevrote un gai refrain [STE-BEUVE, Poésies, les Rayons jaunes.]
Se mettre en goguettes, se griser. Fig. Chanter goguettes à quelqu'un, lui dire des injures, des choses offensantes, fâcheuses. Et faisant si fort l'entendu, Qu'aux tritons, les divins trompettes, Il osait bien chanter goguettes [SCARR., Virg. VI]
Il se dit aussi au singulier. Je dis nescio vos et lui chantai goguette, Disant : allez chercher votre dariolette [SCARR., Jodelet ou le maît. val. II, 1]
Cela ne plut pas au valet, Qui, les ayant pris sur le fait, à sa moitié chanta goguette [LA FONT., Pâté.]
2° Goguette, festin où règne la liberté. Faire goguette d'une chose, en faire son profit.
Des sottises d'autrui le barreau fait goguette [, Théât. italien, dans LE ROUX, Dict. comique]
3° Goguette, nom, à Paris, de sociétés chantantes qui se tiennent dans les cabarets.
HISTORIQUE
- XVe s. Un jour qu'il estoit avec sa dame à goguettes, et qu'ils estoient beaucoup dehaits tous deux [LOUIS XI, Nouv. XLVIII]J'ai appointé un poussin et une belle piece de mouton, dont nous ferons goguettes [ID., ib. XCIII]
- XVIe s. Le cœur lui dit goguette [COTGRAVE, ]
ÉTYMOLOGIE
- Diminutif de gogue ; génev. goguinette, propos gaillard ; lorrain, goguenettes.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877