grièveté
GRIÈVETÉ
(gri-è-ve-té) s. f.Énormité.
Le P. Bouhours a affecté une certaine prédilection pour grièveté, qui ne plaît pas à bien des gens [VAUGEL., Nouv. Rem. Observ. de M***, p. 384, dans POUGENS]
Le confesseur, pour peu qu'il manque de pénétration et de vigilance, ne le connaît qu'à demi [le péché] et n'en peut discerner toute la grièveté [BOURD., Pensées, t. I, p. 322]
Les pontifes mettaient à l'amende selon la grièveté des cas ceux qui contrevenaient à leurs ordonnances [, Exil de Cicéron, dans DESFONTAINES]
HISTORIQUE
- XIIIe s. Et plus lui sembloit que toute la grieté [souffrance] que il avoit el chief et el cuer de la tristesce que il avoit devant s'en fut alée desdiz membres [DU CANGE, gravedo.]
- XIVe s. Quant il apperceurent la grieté de sa maladie [ID., gravatum]Pour relever les supplians des molestacions, griestez et oppressions [, Ordonn. des rois, t. VI, p. 79]
- XVe s. Le peuple de Calais qui a souffert moult de grievetés [FROISS., I, I, 321]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. greugetat, gravitat ; espagn. gravedad ; portug. gravidade ; ital. gravità ; du latin gravitatem, de gravis, pesant, pénible (voy. GRAVE 1).
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
grièveté
GRIÈVETÉ. n. f. Énormité, gravité. La grièveté du fait. La grièveté de son crime. Selon la grièveté du péché. Il est vieux.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5