gruger
(Mot repris de grugerait)gruger
v.t. [ du néerl. gruizen, écraser ]gruger
Participe passé: grugé
Gérondif: grugeant
Indicatif présent |
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je gruge |
tu gruges |
il/elle gruge |
nous grugeons |
vous grugez |
ils/elles grugent |
GRUGER
(gru-jé. Le g prend un e devant a et o : grugeant, grugeons) v. a.HISTORIQUE
- XVIe s. L'estraignit si fort qu'elle le grugea plus menu que n'est menue la poussiere [, Nuits de Straparole, t. II, p. 53, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Génev. greuger ; wallon, gruzî ; namur. greûji ; angl. to grudge ; du bas-allem. grusen, écraser ; holland. gruisen, d'après Grandgagnage.
gruger
Il signifie, en termes d'Arts, Briser, avec un marteau à pointes de diamant, certaines matières dures qui ne pourraient être entamées par un outil tranchant. On gruge les saillies du granit.
Il s'emploie surtout dans la locution familière Gruger quelqu'un, Lui manger son bien, lui extorquer ce qu'il possède, lui faire perdre son argent. Il a autour de lui des gens qui le grugent. Les hommes d'affaires l'ont grugé.
gruger
GRUGER, v. act. C'est au propre, briser quelque chôse de dur ou de sec avec les dens. "Gruger des croutes, etc. — Par exagération, il se dit pour manger. "C' est peu pour trois qu'ils sont: ils auront bientôt grugé tout cela.
Tant que j'aurai de quoi gruger.
St. Amant.
"Il fait trop de dépense: il aura bientôt grugé tout son bien. = Au fig. (st. famil.) Manger le bien de quelqu'un. "Ses hôtes, ses amis le grugent. = La Fontaine dit, en parlant de la chicane du Palais.
On nous mange, on nous gruge,
On nous mine par des longueurs.