guigner
(Mot repris de guigniez)guigner
v.t. [ du frq. winkjan, faire signe ]1. Regarder du coin de l'œil, à la dérobée : Il guigne la fille des voisins lorgner
2. Guetter avec envie : Vous guigniez le poste qui s'est libéré convoiter
Maxipoche 2014 © Larousse 2013
guigner
(giɲe)verbe transitif
regarder de manière discrète qqch qu'on désire Le chat guigne les restes du poulet. guigner les bonnes places
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guigner
Participe passé: guigné
Gérondif: guignant
Indicatif présent |
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je guigne |
tu guignes |
il/elle guigne |
nous guignons |
vous guignez |
ils/elles guignent |
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011
GUIGNER
(ghi-gné)1° V. n. Fermer à demi les yeux en regardant du coin de l'œil. Guigner de l'œil.
2° V. a. Regarder sans faire semblant, à la dérobée, guetter.
J'ai guigné ceci [la cassette d'Harpagon] tout le jour [MOL., l'Av. IV, 6]
Fig. Former quelque dessein sur quelque personne, sur quelque chose. Guigner une héritière, un héritage. Jupin, qui du ciel toujours guigne Quelque femelle en droite ligne [SCARRON, Gigant. I]
HISTORIQUE
- XIIIe s. Et tant à suen lige [je] me tieng, .... que s'el me guigne sol de l'ueil.... Faire m'estoura son commant [, Partonop. ms. de St-Germ. f° 163, dans LACURNE]La reïne en guigna cons [le comte] Bertelais [, Gerard de Ross. p. 368]Si ot [Beauté] le vis clair et alis, Et fu greslete et alignie, Ne fu fardée ne guignie [masquée, déguisée] [, la Rose, 1008]Cous tes manches, tes cheveux pigne, Mais ne te farde, ne ne guigne [, ib. 2280]
- XVe s. Et quant Madame veit le petit Saintré.... fut tres joyeuse ; lors, en le guignant, fist de son espingle le signal [, Jeh. de Saintré, ch. 12]
- XVIe s. Il y a mille discours que Plutarque n'a que touchés simplement ; il guigne seulement du doigt par où nous irons s'il nous plaist [MONT., I, 169]Comme ils se guignoient [faisaient signe] l'un l'aultre que l'occasion estoit propre à leur besongne [ID., I, 255]Eschever tantost l'un tantost l'aultre des maux qui nous guignent de suitte et assenent ailleurs autour de nous [ID., IV, 206]Il lui dist en latin, en le guignant de la teste : accipe [DESPER., Contes, LXXXVI]
ÉTYMOLOGIE
- Picard, guenier, gogner ; génev. gigner ; provenç. guinhar ; cat. guinyar ; esp. guiñar ; ital. ghignare. Origine fort incertaine discutée par Diez : il écarte l'allemand winken, faire signe, à cause que l'n ne peut disparaitre ; puis, trouvant dans le picard guenier et non wenier, et doutant si le gu est ici germanique, il incline pour l'ancien haut-allemand kînan, en latin arridere, sourire. Rien de tout cela n'est concluant, d'autant que, dans l'historique, guigner a aussi le sens de farder.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- GUIGNER. - HIST. Ajoutez :
- XIIe s. D'amours [pour un chevalier] estoit espris li feus El cuer à la biele Guimer ; Vers lui n'osoit del oel gluinier [sic] ; Si l'amoit el plus que son cors [, Perceval le Gallois, V. 13470]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
guigner
GUIGNER. v. tr. Regarder sans faire semblant. Guigner le jeu de son voisin. Absolument, Guigner de l'oeil, d'un oeil.
Figurément, il signifie Épier attentivement, convoiter avidement. Guigner l'occasion. C'est un coureur de dot : il n'a pas manqué de guigner ce beau parti. Il guigne cet emploi. Il est familier dans tous les sens.
guigner
GUIGNER. n. m. Arbre qui porte les guignes.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5
guigner
Guigner, Collimare, Obseruare.
Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606
guigner
GUIGNER, v. n. et act. [Ghig-né: mouillez le gn; 2e é fer.] Au propre, regarder du coin de l'oeil. Il régit de: "Guigner de l'oeil, d'un oeil. = V. act. "Guigner le jeu de son voisin. = Fig. Convoiter. "Guigner une charge, une héritière; etc. Voy. GUINGOIS.
Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires