horreur
horreur
n.f. [ lat. horror, de horrere, trembler ]horreurs
n.f. pl.HORREUR
(o-rreur) s. f.HISTORIQUE
- XIIe s. De poür [de peur] li cuilverz trestremble, Fremist, mue colors sovent..., Quant de l'orror sis cuers [son cœur] s'effreie [BENOIT, II, 12380]El horror [en l'horreur] de la nocturneil vision, cant li songes suet [a coutume de] parpenre les hommes.... [, Job, p. 481]
- XIVe s. Et comme je pleins de paour et de horreur o [avec] grant reverence... [BERCHEURE, f° 12]
- XVe s. Li crestien n'ont pas horreur De mariage, ains à honneur Le tiennent et à chose honneste [, Mystère de Barl. et Josaph. dans GUI DE CAMBRAI, p. 410]
- XVIe s. Encores qu'il n'y eust point d'enfers, si a elle [l'âme] horreur de l'offenser [Dieu] [CALV., Instit. 6]Ainsi combien que de propos deliberé il s'estudiast à mespriser Dieu, si falloit-il que maugré ses dens il l'eust en horreur [en eût peur] [ID., ib. 7]Estans prests de commettre toute vilenie et turpitude, sinon que l'horreur de la loy les restreint [ID., ib. 263].... ce qui est fait pour nous engendrer un plus grand horreur de toutes autres especes d'en abuser [ID., ib. 289]Ô la belle chose que ce seroit, de ne voir point le païsan s'effrayer des gens de guerre, qui sont aujourd'hui l'horreur des villages ! [LANOUE, 271]En cette inconstance que les horreurs de la mort lui apportoient, il lui eschappa que, si le coup estoit à faire, il le feroit encore [D'AUB., Hist. I, 181]L'horreur est moindre que la rigueur : aussi elle n'esbranle que la peau et le cuir [PARÉ, XX, 20]Sain, j'ay eu les maladies beaucoup plus en horreur que lors... [MONT., I, 82]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. horror, orror ; espagn. horror ; ital. orrore ; du lat. horrorem, horrere, avoir en horreur, se hérisser, causatif du radical sanscrit, harsch, hérisser. Suivant un mauvais désir de latinisme, on tenta, au XVIe siècle, de faire horreur du masculin comme tant d'autres noms en eur.
horreur
L'horreur d'un supplice signifie aussi la Cruauté d'un supplice. L'horreur d'un tel supplice, l'horreur de ces tourments n'émut point son courage.
Fam., Cela fait horreur, est à faire horreur, se dit par exagération, d'une Chose extrêmement laide dans son genre, ou faite sans goût, sans habileté.
Fam., C'est une horreur, se dit d'une Personne extrêmement laide. Vous disiez que c'était une jolie femme, c'est une horreur. Il se dit également d'une Chose extrêmement laide ou défectueuse dans son genre. Vous vantiez ce logement comme agréable et commode, mais c'est une horreur!
Fam., Fi! l'horreur! se dit quelquefois lorsqu'on veut marquer la répugnance qu'on a pour quelqu'un ou pour quelque chose.
On l'emploie quelquefois en plaisantant : Petite horreur!
C'est une belle horreur, se dit des Choses qui font éprouver un sentiment d'effroi mêlé d'admiration, comme une grande tempête, un vaste incendie, etc.
Il signifie aussi Répulsion violente que vous cause une personne ou une chose effrayante ou haïssable. Avoir horreur du vice, du péché. Avoir, concevoir de l'horreur pour quelqu'un, pour quelque chose. Avoir, prendre une chose en horreur. Inspirer l'horreur du vice. On ne saurait inspirer trop d'horreur pour le mensonge. C'est un objet d'horreur. Avoir l'horreur de la solitude.
Être en horreur à quelqu'un, être l'horreur de quelqu'un, Lui inspirer une répulsion mêlée de haine. L'existence lui est en horreur. Il est l'horreur de ses semblables. C'est l'horreur du genre humain.
Il désigne encore Un certain saisissement de crainte mystérieuse et de mystère. La forêt, la lande, la solitude, les ténèbres inspirent une certaine horreur. Une divine horreur s'emparait de la prêtresse.
Il se dit également de Ce qu'ont d'horrible, d'effrayant ou de sinistre certains lieux ou certains objets. L'horreur d'un cachot. L'horreur des combats. Partout régnaient le carnage et l'horreur. Un silence plein d'horreur. Quel spectacle d'horreur! Fig., Il comprit alors toute l'horreur de sa situation. Quand vous connaîtrez toute l'horreur de ma misère. Pour comble d'horreur.
Il se dit souvent, au pluriel, des Choses horribles ou désastreuses, des maux extrêmes, des privations cruelles. Les horreurs de la guerre. Les horreurs du carnage. Les horreurs de la captivité. Cette ville éprouva toutes les horreurs de la famine. Être en proie aux horreurs de la misère.
Les horreurs de la mort, Les angoisses que l'on éprouve ordinairement au moment de mourir. Au milieu des horreurs de la mort, il souriait encore à ses amis.
Il se prend encore pour l'Énormité d'une mauvaise action, d'une action cruelle, infâme, etc. L'horreur du crime, du vice, du péché, est telle que... Pour vous faire comprendre l'horreur de cette action, il suffit de dire que...
Il se dit également des Choses mêmes qui sont atroces, infâmes, etc. Ce qu'il a fait est une horreur. La vie de ce tyran n'est qu'un tissu d'horreurs. Le récit de tant d'horreurs épouvante. Il a fait, il a dit, il a vomi des horreurs, mille horreurs. On prétend qu'il se commet des horreurs dans ce pays-là. De telles horreurs se conçoivent à peine.
Il se dit, particulièrement, des Choses déshonorantes qu'on attribue à quelqu'un; et alors il s'emploie toujours au pluriel. On m'a dit des horreurs de cet homme-là. Ces deux hommes publient des horreurs l'un contre l'autre.
horreur
Horreur, Horror.
Avoir en horreur, Abhorrere, Abominari, Detestari, Execrari.
hôrreur
HôRREUR, s. f. HORRIBLE, adj. HORRIBLEMENT, adv. [ô-reur, orible, bleman: 1re lon. au 1er: 3e e muet, l' r se prononce fortement.] Hôrreur, en parlant des persones, est 1°. Une terreur, un saisissement de l'âme qui la fait frémir. "Frémir, être saisi d'hôrreur: cela fait hôrreur à penser. "L'hôrreur des suplices, les hôrreurs de la mort: l'hôrreur qu' ils inspirent. = 2°. Saisissement de crainte et de respect. "En entrant dans cette forêt, dans cette Église on sent une secrette hôrreur; une sainte hôrreur. = 3°. Détestation, haine violente. Avoir hôrreur de, ou pour.
Et qui fidèle à son devoir,
Dans la chaire, où le crime siège,
Eut toujours horreur de s'asseoir.
Le Franc.
"Avoir en hôrreur. Inspirer l'hôrreur du vice, ou de l'hôrreur pour le vice. Être en hôrreur à, etre l'hôrreur de.
Je me trouve, au milieu de mon bonheur extrême
Un traitre, un malheureux en horreur à lui-même.
La Chaussée.
"Ce Tyran était en hôrreur à, ou était l'hôrreur de tout le genre humain. Dans cette dernière phrâse; l'horreur, est l'objet de l'hôrreur, un objet d'hôrreur. = 4°. En parlant des chôses, énormité. "L'hôrreur du crime; d'une action; et en parlant des suplices, cruauté. "L'hôrreur de ces tourmens. = 5°. Hôrreurs au pluriel, chôses déshonorantes.
Quoi Florise et Geronte
Vous comblent d'amitié, de plaisirs et d'honeurs;
Et vous mandez sur eux quatre pages d'hôrreurs.
Le Méchant.
"On m'a dit des hôrreurs de cet homme là. Acad.
Pouvez-vous lui prêter une pareille horreur?
Jalouse! de sa fille! allons donc quelle erreur!
Barthe.
Dans le st. famil. on dit d'une femme ou d'une chôse extrémement laide, que c'est une hôrreur.
Rem. Quand on parle du sentiment, hôrreur n'a point de pluriel. * Bossuet dit: "Je raporterai la suite de cette invective insensée, malgré mes horreurs. Il falait dire, malgré l'horreur qu'elle m'inspire; car au singulier même, malgré mon horreur, irait fort mal. = Avoir de l'hôrreur, régit non la prép. de, mais la prép. pour. "On n'avoit que de l'horreur des (pour les) Ariens. Bérault (H. de l'Égl.) On dit, sans article, avoir hôrreur de, et avec l'article, avoir de l'horreur pour: le 1er ne régit que les chôses: le 2d régit les chôses et les persones. "Avoir horreur du vice. "Avoir de l'hôreur pour le vice et pour les hommes vicieux.
À~ faire horreur, adv. Il est fort à la mode. "S'ils disent, ils disent trop: ce qui n'est qu'un peu diforme est à faire horreur; ce qui est médiocrement bon est délicieux, etc. Coyer. "C'est l'opéra nouveau... Mon Dieu! que n' ai-je su cela plutôt! — Pourquoi? — Oh! c'est que je suis coifée à faire hôrreur. TH. D'ÉDUC. "J'ai mal aux nerfs, et puis je suis coifée à faire hôrreur. Ibid.
HORRIBLE, qui fait hôrreur. "Cela est horrible. "Une horrible méchanceté. "Objet horrible à voir. = Extrême, excessif. "Un froid horrible; une horrible dépense, etc. = Il aime à précéder le substantif dans les deux sens. "Je ne puis vivre plus long-tems dans cette horrible incertitude. Marm. "Il a fait une horrible faûte. Acad.
Une horrible lione alaita ton enfance.
Gresset.
HORRIBLEMENT, d'une manière horrible, dans les deux sens. "Horriblement défiguré: horriblement laide. "Il y avait une grande foule, et l'on y était horriblement pressé.
horreur
horreur
horror, abhorrence, abomination, atrocity, phi, eyesore, ghastliness, sleazegruwel, verschrikking, gruweldaad, rottigheid, fi, afgrijzen, afkeer, huivering, weerzin, afschuw, draakזוועה (נ), שקץ (ז), תועבה (נ), זְוָעָה, תּוֹעֵבָהaakligheidSchrecken, Gräuel, Verabscheuenswertes, Abscheu, Abscheulichkeit, Grauen, Entsetzenabomenaĵo, fiaĵohorrorutálatosságandstyggð, óbeit, viðbjóðurabomiamentumhorrorмерзость, ужасorrore, infamia, ribrezzo, schifezzaفَزَعhrůzarædselφρίκηkauhustrava恐怖공포redselprzerażeniefasaความเลวร้ายมากdehşetsự ghê rợn恐怖ужас恐怖 (ɔʀœʀ)nom féminin
horreur
[ɔʀœʀ] nfson horreur de toute censure → his hatred of any kind of criticism
avoir horreur de → to hate, to loathe
J'ai horreur du chou → I hate cabbage.
avoir en horreur → to hate, to loathe
faire horreur à qn [personne, nourriture]
La viande de cheval lui faisait horreur → He thought horsemeat was disgusting.; [idée]
La perspective de passer le mois d'août à réviser lui faisait horreur → He was appalled by the prospect of spending August revising.