jouter
(Mot repris de jouteriez)jouter
v.i. [ du lat. pop. juxtare, toucher à ]1. Pratiquer la joute à cheval ou la joute nautique.
2. Litt. Rivaliser, se mesurer avec qqn : Le candidat a jouté avec son rival.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013
jouter
Participe passé: jouté
Gérondif: joutant
Indicatif présent |
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je joute |
tu joutes |
il/elle joute |
nous joutons |
vous joutez |
ils/elles joutent |
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011
JOUTER
(jou-té) v. n.1° Combattre à cheval, avec des lances, l'un contre l'autre.
Il n'était pas permis à un écuyer de jouter contre un chevalier [VOLT., Mœurs, 97]
2° Il se dit aussi de la joute de certains animaux. Faire jouter des coqs, des cailles.
3° Fig. Lutter contre, disputer.
L'auteur d'Athalie, qui se flattait d'être appelé le rival d'Euripide, regarda toujours Sophocle comme son maître, et disait qu'il n'avait jamais pris un de ses sujets, n'étant pas assez hardi pour jouter (c'était son terme) contre Sophocle [LOUIS RAC., Traité de la poésie dramat. ch. X]
Eh ! qui donc êtes-vous, pour jouter contre lui ? [BOISSY, Dehors tromp. III, 5]
Il m'a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement, qu'on n'en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes ; et vous voulez jouter ! [BEAUMARCH., Mar. de Fig. V, 3]
Il se dit aussi des choses. La tribu qui chasse et pêche, Qui vit libre. et dont la flèche Jouterait avec l'éclair [V. HUGO, Orient. I]
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir. HISTORIQUE
- XIe s. Sire compain, à mei car vous justez [approchez vous de moi] [, Ch. de Rol. CXLV]Par vous [je] lui mand [que] bataille i seit justée [, ib. CXCIV]Cil justeront à Charle et as Franceis [, ib. CCXXXXIII]
- XIIe s. Justez ensemble north et man ; Ensemble dites donc Northman [normand] [, Rou, V. 111]Mult veïssiez vassals juster, Li uns li altres encuntrer [, ib. V. 6737]
- XIIIe s. Mors est mes sires : occis fu au joster [, Romanc. p. 47]Certes encor n'a pas deus mois passé Que li marquis m'envoia son message, Et li Barrois [comte de Bar] a pour m'amour jousté [QUESNES, Romancero, p. 109]Atant s'aproient les os [armées], et jousterent ensamble, et moult en i ot d'abatus et de navrés [, Chr. de Rains, p. 36]
- XIVe s. Et celui qui jouxte d'une lance ferrée et acue, et cuide qu'elle soit sans fer et ronde au bout devant [ORESME, Eth. 62]
- XVe s. Hector le fiert si qu'il le porte à terre enmy le champ : Sire, dit Hector, je ne sçay comment vous le ferez à la meslée ; mais au jouster sçay-je bien que vous en avez le pis [, Lancelot du lac, t. I, f° 102, dans LACURNE]
- XVIe s. Quelquefois par jeu ilz faisoient jouxter des coqs ou des cailles qui estoient duittes et faittes à se batre [AMYOT, Anton. 40]
ÉTYMOLOGIE
- Joute ; Berry, joûter, confiner : mon champ joûte au sien ; provenç. jostar, justar ; espagn. et portug. justar ; ital. giostrare.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
jouter
JOUTER. v. intr. Combattre, anciennement avec des lances, aujourd'hui avec de longues perches, sur l'eau. Par analogie, Faire jouter des coqs, Les faire combattre. Fig., Racine disait qu'il n'était pas assez hardi pour jouter contre Sophocle. Je ne vous conseille pas de jouter contre lui.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5