jussion
JUSSION
(ju-sion ; en vers, de trois syllabes) s. f.Commandement. Lettres de jussion, commandement par lequel le roi enjoignait aux autorités supérieures de faire une chose qu'elles avaient refusé de faire.
Le Châtelet refusa l'enregistrement ; on l'y força par des lettres de jussion [VOLT., Louis XV, 36]
C'est par cet esprit que ce même parlement a résisté si longtemps à la réforme du calendrier, qu'il a défendu d'enseigner d'autre doctrine que celle d'Aristote, qu'il a proscrit l'émétique, qu'il a fallu plusieurs lettres de jussion pour lui faire enregistrer les lettres de pairie d'un Montmorency [ID., Mœurs, 121]
HISTORIQUE
- XVIe s. Cela n'adoulcit pas seulement l'aspreté de la reprehension et do la jussion, ains engendre une emulation envers soy-mesme [AMYOT, Comment discern. le flatteur de l'ami, 58]Sans aultres lettres iteratives, ni de seconde jussion [CARLOIX, IX, 6]
ÉTYMOLOGIE
- Lat. jussionem, ordre, de jussum, supin, appartenant à jubere, ordonner. Jussum est le supin, non de jubere, qui, représentant ju-hibeo, ferait jubitum, comme adhibeo, adhibitum, mais de l'ancien verbe jussere (jussitur, dans Caton, pour jubetur).
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
jussion
JUSSION. n. f. T. de Droit ancien. Injonction adressée par une autorité supérieure. Lettres de jussion s'est dit autrefois de Lettres scellées, adressées par le prince à des juges pour leur enjoindre de faire quelque chose qu'ils avaient refusé de faire.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5
jussion
JUSSION, s. fém. [Ju-cion] Comandement du Roi fait aux Compagnies supérieûres, de faire ce qu'elles avaient refusé, comme d'enregistrer quelque Édit, etc. "Le Roi envoya au Parlement, des Lettres de Jussion.
Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788