lécher
lécher
v.t. [ du frq. ]LÉCHER
(lé-ché. La syllabe lé prend un accent grave, quand la syllabe qui suit est muette : je lèche, excepté au futur et au conditionnel : je lécherai, je lécherais) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Devant lui carrunt [tomberont] li Ethiopien, e li enemi de lui la terre lecherunt [, Liber psalm. p. 94]Pur co [ce], à cel lieu que chiens lechierent le sang Naboth, il lecherunt le tuen [, Rois, p. 332]
- XIIIe s. Mès à tel morsel itel leche, Chaz [le chat] set bien quels barbes il leche [, Ren. 8577]Faulse vielle.... Qui me cuida par ses doctrines Faire leschier miel sor espines.... [, ib. 13194]
- XVe s. Haa, Blanor, dit le chevalier, la pucelle qui a feinct d'estre vostre dame par amours, nous a deceu tous deux ; car, s'elle fust telle comme elle disoit, bien nous eust franchement delivrez ; mais, comme il me semble, elle nous a faict lescher miel sur espines [, Perceforest, t. VI, f° 24]
- XVIe s. Ces corps solides et polis venants à se leicher et frotter l'un à l'aultre en roulant [MONT., I, 106]Leicher seulement un subject et l'efflorer [ID., I, 376]Et [le flot] la lichant [la terre], se joue à l'entour du rivage [RONS., 663]Et tous les poissons lubriques, comme anguilles, congres, lamproies, ainsi nommées vulgairement parce qu'elles lichent les pierres [, Traité de l'entretennement de santé de Prosper Calonius, traduit en 1553, dans JAUBERT]Il prolonge nostre languissante vie d'un peu de panade qu'il nous donne à leche-doigts [, Sat. Ménippée, Harangue de M. d'Aubrai]Je vous en veux à vous, bastards ou degeneres, Lasches cœurs, qui lechez le sang frais de vos peres Sur les pieds des tueurs [D'AUB., Tragiques, 7]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, licher, lèche-doigt, la moindre parcelle : il a mangé toute sa soupe et n'en a pas laissé lèche-doigt ; picard, léker ; bourguig. lochai ; wallon, lèchî ; provenç. lecar, lechar ; ital. leccare ; du germanique : anc. h. allem. lecchôn ; anglo-sax. liccian ; angl. to lick ; allem. lecken ; comparez le celtique (irlandais) ligh, lécher, le lat. lingere, et le sanscrit lih.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- LÉCHER. Ajoutez :
PROVERBE
- Il n'est pas gras de lécher les murs, c'est-à-dire s'il est gras, c'est qu'il se nourrit bien.
lécher
Fig. et fam., Un ours mal léché, Un homme mal élevé, grossier.
Fam., On s'en lèche les doigts, c'est à s'en lécher les doigts, Cela est excellent à manger.
Il signifie figurément, Finir un ouvrage avec un soin excessif et minutieux. Ce peintre a le tort de lécher, de trop lécher ses tableaux. Cet ouvrage est trop léché. Dans cette acception, il est familier.
À LÈCHE-DOIGTS, loc. adv. et fam. On l'emploie en parlant de Choses qui se mangent, et qui sont offertes en trop petite quantité. Il nous a fait servir d'assez bonnes choses, mais il n'y en avait qu'à lèche-doigts.
lecher
Lecher, ou Leicher, voyez Licher.
lécher
LÉCHER, v. act. [léché: 2 é fer. Devant l'e muet, le 1er e devient moyen: il lèche, lèchera, etc.] Pâsser la langue sur... "Lécher un plat, des confitûres. "Les chiens guérissent leurs plaies en les léchant. = Léché, adj. Ours mal léché, homme mal fait et grossier. = En Peintûre, tableau léché, trop léché, fort soigné, mais avec peu d'art et de goût. = En litératûre, ouvrage léché, travaillé avec trop de soin.
Dans ses portraits léchés substituant toujours
Le flègme des Rhéteurs aux élans des Apôtres.
Poème sur l'Éloquence.
On dit, proverbialement, des bons morceaux, qu'on s'en lèche les doigts; et quand on n'en done que peu, qu'on n' en a qu'à lèche doigt.
lécher
lécher
leckenlicklikken, (af)likken, al te zorgvuldig afwerken [kunst], lekken (langs) [vlammen], oplikkenלחך (פ'), ליקק (פיעל ), לקלק (פיעל), לָחַךְ, לִקְלֵק, לִקֵּקlleparlízat, olíznoutlekilamermenjilatlamberγλείφω, γλύφωлизатьleccare, lambireيَلْحَسُslikkenuollalizatiなめる핥다slikkepolizaćslickaเลียyalamakliếm舔舔 (leʃe)verbe transitif