lanterne
lanterne
n.f. [ lat. lanterna ]lanternes
n.f. pl.lanterne
(lɑ̃tɛʀn)nom féminin
LANTERNE
(lan-tèr-n') s. f.HISTORIQUE
- XIIe s. Où n'eüst cierge ou lanterne enfichée [, Roncis. 118]
- XIIIe s. Li Turs tint sor le mur la lanterne embrasée ; Par devers la cité l'avoit bien aombrée, Et par devers l'eschiele fu la clartés tournée [, Ch. d'Ant. VI, 554]
- XIVe s. Une lanterne d'argent doré [DE LABORDE, Émaux, p. 355]
- XVIe s. Je fis faire grand nombre de lanternes de terre à certains potiers pour enfermer mes vaisseaux quand je les mettois au four [PALISSY, 318]Deux ou trois de ces lanternes (ainsi appelle-t-on telle charpenterie) mettra-on au colombier, s'il est basti en figure barlongue et s'il est grand et spacieux [O. DE SERRES, 388]Xenocles fut celuy qui feit la lanterne ou cul-delampe, qui couvre le sanctuaire [AMYOT, Péric. 28]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. esp. et ital. lanterna ; catal. llanterna ; du lat. lanterna ou laterna. On pourrait rapporter, et on a en effet rapporté laterna ( 1er a long) à latere (a bref, e long) ; ce serait lumière cachée, enfermée (Dux laterna viae clausis feror aurea flammis, MARTIAL, XIV, 61). Le suffixe erna se retrouverait dans cav-erna, etc. Mais l'a ( a long) fait grande difficulté, ainsi que an de lanterna. Pott préfère le tirer du mot grec signifiant flambeau.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- LANTERNE.
- Faire lanterne, se dit, en termes de peinture, d'ombres trop transparentes. La moitié du corps est baignée d'une ombre illuminée de reflets un peu trop transparents peut-être et qui, en certains endroits, font ce qu'on appelle lanterne [TH. GAUTIER, Moniteur universel, 9 mai 1868]
lanterne
Lanterne sourde, Sorte de lanterne faite de manière que celui qui la porte voit sans être vu, et qu'il en cache entièrement la lumière à volonté.
Fig. et fam., Prendre des vessies pour des lanternes. Voyez VESSIE.
Mettre à la lanterne s'est dit populairement, dans la Révolution, pour Pendre quelqu'un aux cordes d'un réverbère, sorte d'assassinat dont on cite de nombreux exemples dans les émeutes de 1789 à 1793. La populace en réclamant ces exécutions avait l'habitude de crier : À la lanterne!
Lanterne magique, Instrument d'optique qui, au moyen de lentilles et de verres peints, projette des images sur une toile ou sur une muraille blanche. Montrer la lanterne magique. Fig. et fam., C'est une lanterne magique, une vraie lanterne magique, se dit d'une Réunion où un grand nombre de personnes ne font que passer et se succèdent les unes aux autres. On dit dans le même sens Le monde est une lanterne magique.
LANTERNE, en termes d'Essayeur d'or et d'argent, désigne une Espèce de petite armoire vitrée où l'on renferme à l'abri de l'air les trébuchets ou balances très sensibles.
En termes d'Architecture, il signifie Sorte de tourelle ouverte par les côtés, posée sur le comble d'un édifice et ordinairement au-dessus d'un dôme, d'une coupole. La lanterne du dôme des Invalides. Il se dit également d'une Espèce de cage circulaire ou carrée, garnie de fenêtres et de vitraux, et placée au-dessus d'un édifice pour en éclairer l'intérieur par en haut. La lanterne de la salle de la Bourse. Il se dit encore d'Espèces de loges placées dans quelques salles de réunions solennelles, et d'où, sans être vu, on peut voir et écouter. Lorsque le roi tenait un lit de justice, les dames se plaçaient dans les lanternes de la Grand-Chambre.
En termes de Mécanique, il désigne une Petite roue formée de plusieurs fuseaux, dans laquelle engrènent les dents d'une autre roue.
LANTERNES, au pluriel, se dit, figurément et familièrement, de Fadaises, de contes absurdes, ridicules. Tout ce qu'il nous a dit là, ce sont des lanternes. Conter des lanternes.
lanterne
Qui porte la lanterne devant son maistre, Laternarius.
lanterne
LANTERNE, s. fém. LANTERNER, v. neut. LANTERNERIE, s. f. LANTERNIER, NIèRE, s. m. et fém. [2e ê ouv. 3e e muet au 1er et au 3e, é fermé au 2d et au 4e, è moyen et long au 5e.] Lanterne, 1°. ustensile ou vâse où l'on met de l'huile, de la chandelle ou de la bougie pour éclairer, et qu'on suspend, ou qu'on porte à la main. "Lanterne de corne, de verre, de toile, etc. Allumer les lanternes. = 2°. En Architectûre, tourelle ouverte, mise sur un dôme ou sur le comble d'une maison. = 3°. Tribune grillée, d'où, sans être vu, l' on peut voir et écouter. "Au Parlement il y a des lanternes. = 4°. Lanterne magique, lanterne qui, par des verres disposés de certaine façon, fait voir diférens objets sur une toile ou sur une murâille blanche. = 5°. Lanternes~ ou lanterneries, fadaises, discours frivoles, contes impertinens. "Ce sont des lanternes. Dire des lanterneries. "Le moyen qu'ils vous laissent lire de telles lanterneries. Sév. = Lanterner, être irrésolu, perdre le tems en des chôses de rien. "Il ne fait que lanterner, et n'avance rien. — V. act. Fatiguer par des discours impertinens et hors de propôs. "Je ne sais ce qu'il me vient lanterner tous les jours. = Lanternier ne se dit point au propre, pour faiseur de lanternes. On ne le dit qu'au figuré: diseur de fadaises. "C'est un lanternier — Homme irrésolu, qui lanterne, avec qui l'on ne peut rien conclûre. "Ce n'est qu'un lanternier. "C'est un lanternier que son père, dont le style et la mauvaise volonté me mettent en colère. Sév. = Tous ces mots sont du style familier.