leçon
leçon
n.f. [ du lat. lectio, lecture, de legere, ramasser, lire ]LEÇON
(le-son) s. f.HISTORIQUE
- XIIe s. Sire clerz, tout en haut [à haute voix] nous dites la leçon [, Sax. XX]
- XIIIe s. En doivent bien avoir bon guerredon Cil qui lui ont enseigné et apris à eslogner ceus de ci environ ; Et ele [la reine Blanche] a fermée [retenu] sa lecon [HUES DE LA FERTÉ, Romanc. p. 184]Sire tardis li limaçons Chanta por cele trois leçons ; Et Roniax chanta li vers [, Ren. 10104]
- XVe s. Par ma foy, lerres [voleur], vous mentez ; Mais je vous ferai le menton Rougir ; je vous congnois assez, Je vous compterai vo leçon Devant le prevost de Laon ; Juges sera de no querelle [E. DESCH., Poésies mss. f° 330]
- XVIe s. Une dissenterie me surprit ; mon medecin pensa perdre sa leçon, et moy mes bottes [MONTLUC, Mém. t. II, p. 269, dans LACURNE]À quel usage, dist Gargantua, dictes vous ces belles heures ? à l'usage, dist le moine, de Fecan [Fécamp], à trois pseaumes et trois leçons, ou rien du tout qui ne veut [RAB., Garg. I, 41]
ÉTYMOLOGIE
- Picard, lechon, elchon, erchon ; provenç. leisso, lesso, leyczon ; cat. llissó ; esp. leccion ; ital. lezione ; du lat. lectionem, qui vient de lectum, supin de legere, lire.
leçon
Il se dit aussi d'un Enseignement donné en particulier à un seul élève ou à peu d'élèves à la fois. Donner, prendre des leçons de dessin, de musique, de danse, d'équitation, d'escrime, de géographie, d'histoire, d'orthographe. Il sait suffisamment danser, il n'a plus besoin de leçons.
Il se dit, par extension, des Instructions, des conseils donnés à une personne relativement à sa conduite dans la vie ou dans quelque affaire. Un ami sage lui avait donné de bonnes leçons, dont il a mal profité. Je me passerai bien de vos leçons. Avant de l'envoyer traiter pour moi de cette affaire, je lui ai fait la leçon.
LEÇON signifie figurément Avertissement salutaire ou correction qu'on reçoit des personnes ou des choses. Il me parlait malhonnêtement; mais je lui ai bien fait sa leçon. On dit aujourd'hui dans le même sens Donner une leçon, une bonne leçon à quelqu'un. Recevoir une leçon. Les leçons de l'expérience sont perdues pour la plupart des hommes. Cet événement a été pour moi une bonne leçon. Mettre à profit la leçon du malheur. Les leçons de l'histoire. Le théâtre peut offrir des leçons profitables.
Il signifie aussi Ce que le maître donne à l'écolier à apprendre et que celui-ci doit répéter, généralement par coeur. Cet écolier apprend étudie, récite sa leçon. Il sait sa leçon, il sait sa leçon par coeur. Retenir bien sa leçon.
Fig., Réciter sa leçon, Répéter fidèlement ce qu'on vous a recommandé de dire.
Il se dit aussi du Texte d'un auteur, par comparaison à une ou plusieurs autres copies du même texte. Il y a deux leçons différentes de ce texte. Voici la bonne leçon. Confronter les diverses leçons d'un passage.
Il se dit, figurément et familièrement, d'un Récit qui diffère d'un autre relatif au même fait. Vous racontez ainsi l'aventure; mais il y a une autre leçon, une leçon différente.
Il se dit, en termes de Liturgie catholique, de Certains petits chapitres de l'Écriture ou des Pères, qui font partie du bréviaire, et que l'on récite ou que l'on chante à matines. Il y a trois leçons à chaque nocturne.
leçon
Leçon, quasi Lection, Literarum lectio.
Petite leçon qu'on a ouy autrefois, Auditiuncula.
Jusques à vous dire, et faire vostre leçon comme vous debvez juger, Vt vobis voce praeirent quid iudicaretis.
Une leçon, Vna schola.
Les leçons d'apres midi, Pomeridianae scholae.
La leçon qu'on baille en la Cour, pour se gouverner et faire son profit, Dictata aulicae iurisprudentiae. Bud.
Je vous baille cette leçon, Mea tanquam dictata perdiscite. B. ex Cic.
Rendre la leçon, Reddere dictata. Bud. ex Cicer.
Faire la leçon à un juge par unes lettres Royaux, Diplomate iudici praeire quid de causa iudicare debeat. B.
leçon
LEÇON, s. f. [1re e muet. Léçon est un gasconisme.] 1°. Instruction qu' on done. "Leçon de Droit, de Théologie, de Médecine. = On dit, prendre leçon de, sans article. "Quand on voudra ménager des surprises agréables, c'est de vous qu'il faudra prendre leçon. = Boileau a dit, faire leçon pour, doner des leçons.
Savant en ce métier, si cher aux beaux esprits,
Dont Monmaur aûtrefois fit leçon dans Paris.
L'Acad. dit aussi, faire publiquement leçon de quelque chôse. Il est permis de douter que cette façon de parler soit réellement admise par l'usage. = L'Abé du Resnel dit, dans le même sens, doner leçon.
Chacun, content de soi, suit sa foible raison,
Et des arts qu'il ignôre, ôse doner leçon.
= 2°. Ce qu'un Régent ou Précepteur done à l'Écolier à aprendre par coeur. "Aprendre étudier, réciter, savoir sa leçon. — On dit, en ce sens, prendre des leçons d'un maître de danse, de musique, etc. Prendre sa leçon de danse, etc. = 3°. Fig. Avis, instruction, donés à quelqu'un pour sa conduite, ou pour la direction d'une afaire. "Je lui ai fait sa leçon. "Il a reçu chez lui de bones ou de mauvaises leçons. = Faire la leçon à.... se dit, ou, pour instruire de ce qu'on doit faire, ou, pour faire une réprimande. = 4°. En style d' érudition, c'est la manière dont le texte d'un Auteur est écrit. Voltaire l'emploie au lieu de traduction. Après avoir traduit, à sa manière, le 1er chapitre de la Genèse, il dit: cette leçon est dailleurs conforme à l'anciène idée des Phéniciens, etc. "Leçon! s'écrie l'Abé Guénée: dites, s'il vous plaît, traduction: une leçon est une façon de lire un texte; et ces mots, les Dieux firent, ou les Dieux fit, ne sont pas le texte, ils n'en sont qu'une traduction infidèle et barbâre. Traduction n'est pas leçon: vous vous expliquez mal. On apèle variantes, les diverses leçons d'un texte.
leçon
leçon
Unterrichtsstunde, Lehraufgabe, Lektion, Kurs, Kursuslesson, class, courseles, cursus, koers, leergang, route, tracé, traject, lering, lezing, versie, leerלקח (ז), מוסר השכל (ז), שיעור (ז), לֶקַח, מוּסַר הַשְׂכֵּל, שִׁעוּרleslliçólecionolecciónlezione, categorialekcjalição, aula, ensinamentolecţieурокlektion, läxaμάθημαدَرْسٌlekcetimeoppituntisat授業수업undervisningstimeบทเรียนdersbài học功课урок (ləsɔ̃)nom féminin