leurre
leurre
n.m. [ du frq. lopr, appât ]leurre
(lœʀ)nom masculin
LEURRE
(leu-r') s. m.Terme de fauconnerie.HISTORIQUE
- XIIIe s. Retiennent encore la pescherie de la riviere à loerre et à tous engins, tant comme l'abbe [l'abbé] sera en ville [DU CANGE, lorra.]Et fist [Jupiter] tornoiement es nues D'ostoirs, de faucons et de grues, Et les fist au loirre venir [, la Rose, 20351]
- XVe s. Je perdrai mon faucon dont je aurai grand ennui ; ni n'ai loirre ni ordonnance de quoi je le puisse reclamer [FROISS., II, II, 164]
- XVIe s. Ceux qui, pour le seul regard du profit, se remuent comme un oiseau fait au branlement du leurre [LANOUE, 182]Et quand il n'y auroit que quatre ou cinq cens volontaires, qui de leur mouvement particulier allassent tous les ans es guerres, comme les oiseaux de leurre font à l'essor, cela seroit peu de chose [ID., 187]Nous les en aimons mieulx [les femmes pour leur sagesse] ; il n'est point de pareil leurre que la sagesse non rude et renfrongnée [MONT., III, 336]
ÉTYMOLOGIE
- Génev. une leurre ; wall. lure ; provenç. loire ; ital. logoro ; angl. lure ; de l'anc. moyen allem. luoder, leurre.
leurre
Il se dit surtout et figurément d'une Chose dont on se sert artificieusement pour attirer quelqu'un et le tromper. On vous promet cet emploi, mais c'est un leurre. Il ne se laissera pas prendre à ce leurre.
leurre
Leurre, C'est un instrument de Faulconnier, fait en façon de deux ailes d'oyseau accouplées d'un cuir rouge, estant pendu à une lesse avec un esteuf ou crochet de corne au bout, servant pour affaicter et introduire l'oyseau de leurre qui est neuf, et luy apprendre à venir sur le leurre, et dela sur le poing quand il est reclamé.
Oyseaux de leurre, sont ces sept manieres de Faulcons, Gentil, Pelerin, Tartaire, Gerfault, Sacre, Lasnier, Tunicien, dits Faulcons de leurre, parce que estans reclamez fondent premier sur le leurre qui leur est jecté, et de là viennent sur le poing. Enquoy ils different de l'esprevier et de l'autour par ce que ces deux sans l'entredeux du leurre se jettent droictement sur le poing, dont ils sont appelez oyseaux de poing, et en ce aussi que les oyseaux de leurre airent aux rochers et sur la mote et là fondent, là où ceux de poing airent aux arbres, et là fondent.
Acharner le leurre, c'est mettre de la chair dessus pour mieux faire venir l'oyseau au reclame.
Descharner le leurre, c'est oster la chair de dessus le leurre, pour duire l'oyseau à venir, et se paistre sur le poing.
leûrre
LEûRRE, s. m. LEURRER, v. act. [Leû-re, leu-ré: l'r se prononce fortement: 1re lon. au 1er, 2e e muet au 1er, é fer, au 2d.] Leûrre, apât; ce dont on se sert pour attirer quelqu'un. "On vous ofre telle chôse; mais c'est un leûrre pour vous attraper. "Le grand leûrre des Hommes c'est l'avenir. Fonten. "Ne vous laissez pas prendre à ce leûrre. = Leurrer, atirer par quelque chôse, qui done envie de, etc. "On l'a leurré de cette récompense; de cette espérance, il s' est laissé leurrer par de belles espérances; ou, absolument; il s'est laissé leurrer.