litière
(Mot repris de litiere)litière
n.f.LITIÈRE
(li-tiè-r') s. f.HISTORIQUE
- XIIe s. À son tinel [avec sa massue] fist de Turs tel lietiere, Que sus la terre cuert li sans com riviere [, Bat. d'Aleschans, V. 6293]
- XIIIe s. Que cest bois ne te soit à tousjours mais litiere [tombeau] [, Berte, X]Blanchefleur la royne [ils] ont en litiere mis Entre deux palefrois [, ib. XCIX]Puis [ils] establerent les cevaux [chevaux] ; Moult les firent bien aaisier Et de litiere et de mangier [, Fl. et Bl. 1430]Si come li rois et li archevesques de Rains s'en revenoient, si les prist maladie grans, et furent mis en litiere et furent portés jusques à Monpansier [, Chr. de Rains, p. 177]
- XIVe s. Aux chiens qui vienent des bois et de la chasse fait l'en lictiere devant leur maistre [, Ménagier, I, 7]À mestre Girart d'Orliens, paintre, pour cause de la façon d'une litiere [DE LABORDE, Émaux, p. 366]
- XVe s. Et leur amenoit on devant leurs hostels le foin, l'avoine et la litiere, dont ils estoient bien servis et à bon marché [FROISS., I, I, 32]Une litiere chevaucheresse que deux chevaux portoient [DE LABORDE, Émaux, p. 366]
- XVIe s. Ceux qui ont amené ces inventions sont les courtisans, qui en portent cependant une dure penitence, n'y ayant année que telles despenses redoublées n'en envoyent une douzaine à la littiere [LANOUE, 161]Le secours de Dieu, duquel vous devez estre certains quand vous ferez litiere de vostre vie pour garder la foi inviolablement [D'AUB., Hist. III, 22]Depuis son jeune age il avoit fait litiere de toute crainte de Dieu [ID., ib. III, 468]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, letière ; bourg. liteire ; prov. leisiera, littiera ; catal. llitera ; esp. litera ; du bas-latin lectaria, qui vient de lectus, lit.
litière
Ce cheval est sur la litière, Il est malade ou estropié à ne pouvoir sortir de l'écurie.
Fig., Faire litière d'une chose signifiait autrefois La prodiguer, la répandre avec profusion.
On dit encore aujourd'hui Faire litière de son honneur, Faire peu de cas de son honneur, le fouler aux pieds.
Il se disait et se dit encore quelquefois d'une Sorte de lit ordinairement couvert, porté sur des brancards par des chevaux, des mulets et quelquefois des hommes.
litière
LITIèRE, s. f. [2e è moy. 3e e muet.] 1°. Pâille ou aûtre chôse semblable, qu'on épand dans les écuries ou les étables, sous des chevaux, boeufs, moutons, etc. afin qu'ils se couchent dessus. "Litière fraiche. "Vieille litière. "Faites bone litière à ces chevaux. = On dit qu'un cheval est sur la litière, quand il est malade à ne pouvoir sortir de l'écurie; ce qui se dit figurément des hommes. = Faire litière de (st. prov.) prodiguer, ne point ménager. "Il fait litière de son corps, de son bien.
2°. LITIèRE, chaise couverte, portée sur deux brancards par deux mulets ou deux chevaux, l'un devant, l'autre derrière.