mâcher
(Mot repris de mâcheras)mâcher
v.t. [ lat. masticare ]MÂCHER
(mâ-ché) v. a.PROVERBE
- Quand on est vieux, il faut mâcher et marcher.
HISTORIQUE
- XIIIe s. Bien soit la honte seue [sienne], je nel vous quier [veux] maschier [, la Fole et la Sage]Se tu demandes quel la viande [mangée par les anges] devenoit, on puet dire que elle devenoit niens en maskant [, Comput, f° 13]Que vaut morsiaus que bien ne mache ? [G. DE COINCY, p. 485]
- XIVe s. La langue tourne la viande par la bouche, à ce qu'elle soit miex maschie [H. DE MONDEVILLE, f° 19]La quarte branche de gloutonnie si est quant une personne mengue si gloutement d'une viande qu'elle ne la mache pas, ains l'engloutit [, Ménagier, I, 3]
- XVe s. Moult rejoui de ce que messire Pierre avoit si franchement parlé et relevé la parole de messire Jean.... et dit ainsi [le roi] en riant : Leur a-t-il bien masché ! je n'en voudrois pas tenir vingt mille francs [FROISS., II, II, 46]Ce ne m'est que chose commune ; Obeir fault à ma maistresse Sans machier, soit joye ou tristesse [CH. D'ORL., Rondeau.]Il le me convient avaller Sans mascher [, Patelin]
- XVIe s. Ressemblans aux petits oysellets qui baillent tousjours attendans la becquée d'autruy, et voulans que l'on leur baille ja tout masché et tout prest [AMYOT, Com. il faut ouïr, 28]Le duc de Maienne s'encourt à la maison de ville, et, maschant les menaces avec les raisons, estonna au commencement ceux qui avoient ainsi parlé [D'AUB., Hist. III, 274]... Qui fait le brave, et de sa bouche humide Maschele frein de l'escumeuse bride [DU BELL., IV, 10, recto.]Tantost il luy en donnera la moelle et la substance toute maschée [MONT., I, 174]Celui qui n'aime que pour mascher [manger], n'estime pour ton ami cher [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 257]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, mausî ; picard, maker ; provenç. mastegar, maschar, machar ; espagn. mascar ; portug. mastigar ; ital. masticare ; du lat. masticare.
mâcher
Mâcher à vide, N'avoir rien à se mettre sous la dent. Il signifie figurément Se repaître de fausses espérances.
Fig. et fam., Il faut tout lui mâcher, Il a besoin qu'on lui explique les choses les plus simples.
Fig. et fam., Mâcher à quelqu'un sa besogne, La préparer de façon qu'il puisse l'achever sans travail et sans peine.
Fig. et fam., Je ne le lui ai point mâché, Je le lui ai dit avec une pleine franchise, sans aucun ménagement.
Fig., Figure de papier mâché. Voyez PAPIER.
mâcher
MâCHER, v. act. MâCHEUR, s. masc. MâCHICATOIRE, s. m. [Mâché, cheur, chika-toâ-re: 1re lon. 2e é fermé au 1er.] Mâcher, c' est broyer, moûdre avec les dents. "Mâcher du pain, de la viande; avaler sans mâcher. = On dit d'un cheval, qu'il mâche son frein, lorsqu'il se joûe de son mors, et qu'il le ronge. = Mâcher à quelqu'un les morceaux (st. prov.), c'est faire pour lui presque tout l'ouvrage, ou le lui préparer, et l'ébaucher de manière qu'il faille peu de travail pour le finir. On dit mâcher à vide: voir manger et ne pouvoir manger; attendre un bien qui n'arrive pas; être trompé dans ses espérances. "Il m'a fait mâcher à vide, il n'a pas tenu sa promesse. Marin.
MâCHEUR ne se dit, dans le bon style, que dans cette phrâse, mâcheur de tabac. — Le peuple dit, c'est un grand mâcheur, une grande mâcheûse: il ou elle mange beaucoup. Cette façon de parler est bâsse, et les honêtes gens ne s'en servent pas.
MâCHICATOIRE, action de mâcher du tabac, ou quelque aûtre drogue, sans l'avaler. On ne l'emploie qu'adverbialement: "Prendre du tabac en mâchicatoire, en le mâchant.
mâcher
mâcher
kauen, abnagen, zerkauenchew, munchkauwen, knauwenליחן (פיעל)koumastegartyggemaĉimasticar, mascarmasticare, rimasticaremastigar, mascarжеватьçiğnemekμασώ, μασάωيَـمْضُغُžvýkatpureskellažvakati噛む씹다tyggeprzeżućtuggaเคี้ยวnhai嚼 (mɑʃe)verbe transitif
mâcher
[mɑʃe] vt [+ aliment] → to chew (fig) ne pas mâcher ses mots → not to mince one's wordsmâcher le travail à qn → to spoon-feed sb, to do half sb's work for them