mésuser
(Mot repris de mésusera)mésuser
v.t. ind.(de)MÉSUSER
(mé-zu-zé) v. n.SYNONYME
- MÉSUSER, ABUSER. Ces deux mots diffèrent par le préfixe : mes est, étymologiquement, moins, et, pour le sens usuel, mal ; ab exprime l'action de détourner. De la sorte, celui qui mésuse, use mal ; celui qui abuse, détourne une chose de son usage : on mésuse de la chose qu'on emploie mal ; on abuse de la chose qu'on emploie à faire mal. On abuse de la complaisance de quelqu'un plutôt qu'on n'en mésuse.
HISTORIQUE
- XIIIe s. Bien se gardent cil qui ont certains usages en certains liex [lieux] par chartres ou par don de segneur, que il en uzent ainsi comme il doivent ; car s'il en mesuzent, c'est à dire s'il en uzent autrement qu'il ne doivent.... [BEAUMANOIR, XXIV, 16]
- XIVe s. Use des biens que tu auras acquis, sagement sans mesuser [, Ménagier, I, 9]
ÉTYMOLOGIE
- Mes.... préfixe, et user.
mésuser
mésuser
MÉSUSER, v. n. [Mézuzé: 1re et dern. é fer. l'u est long devant l'e muet; il mésûse, mésûzera, etc.] Abuser. Faire un mauvais usage. "Il mésûsera de votre complaisance. = Suivant Andry de Bois-regard, il se dit quelquefois avec plus de grâce qu'abuser. "Adam mésusant de sa liberté, tomba dans l'abîme de la prévarication. — La Touche dit qu'abuser est beaucoup plus d'usage et il a raison: mais comme mésuser est moins dur et moins odieux qu'abuser, il peut servir dans des ocasions, où celui-ci serait estimé trop fort et peut-être moins propre. "Un Souverain obéré est plus exposé qu'un particulier à mésuser de son crédit. Anon. "Il n'y a que lui, à qui elle paraisse capable de mésuser de ses droits. Linguet.
Suivant M. l'Ab. Roubaud, on mésuse de la chôse qu'on emploie mal; on abuse de la chôse qu'on emploie à faire du mal. "Je mésuse de ma liberté, si je fais une sotise, qui me nuit: si je m'en sers pour nuire à autrui, j'en abuse alors, etc. "Une mauvaise tête mésuse de vos bienfaits: un mauvais coeur en abuse, etc. Extr. des Synon. de M. l'Ab. Roubaud.