machiner
(Mot repris de machinés)machiner
v.t. [ du lat. machinari, combiner ]Combiner certains moyens d'action avec de mauvaises intentions : Ils ont machiné cette opération financière pour le ruiner manigancer, ourdir
machiner
Participe passé: machiné
Gérondif: machinant
Indicatif présent |
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je machine |
tu machines |
il/elle machine |
nous machinons |
vous machinez |
ils/elles machinent |
MACHINER
(ma-chi-né) v. a.1° Établir les machines d'un théâtre.
2° Fig. Préparer par des menées sourdes, par des intrigues.
Il avait déjà machiné ma mort, avant que je vinsse à la couronne [VAUGEL., Q. C. VIII, 8]
Le Fils de Dieu ne permet aux démons d'entreprendre aujourd'hui sur sa personne, qu'afin de nous faire entendre par son exemple ce qu'ils machinent tous les jours contre nous-mêmes [BOSSUET, 2e sermon, Démons, Préambule.]
Vous concevez de mauvais desseins, vous fabriquez des tromperies, vous machinez des fraudes les uns contre les autres [ID., Sermons, Justice, 2]
Thémistocle, athénien, était banni de sa patrie comme traître ; il en machinait la ruine avec le roi de Perse, à qui il s'était livré [ID., Polit. I, II, 3]
S'il machinait quelqu'autre intrigue, il faudrait tout recommencer [BEAUMARCH., Mar. de Figaro, III, 18]
Absolument. Je jugeai qu'on ne m'avait fait attendre ainsi le passe-port, que pour se donner le temps de machiner à son aise, dans les lieux où l'on savait que j'avais dessein d'aller [J. J. ROUSS., Lett. à M. L. D. M. Corresp. t. VII, p. 268, dans POUGENS.]
3° Chez les cordonniers, blanchir le fil avec l'enduit appelé machine.
4° Se machiner, v. réfl. Être machiné.
Un roi apprend qu'il se machine, dans son État, des pratiques contre son service [BOSSUET, Sermons, Nécess. de travailler à son salut, 1]
HISTORIQUE
- XIVe s. Et tantost [il] se efforça de machiner sa mort [BERCHEURE, f° 24, recto.]
- XVe s. Tout sujet vassal qui, par convoitise, barat, sortilege et mal engin, machine contre le salut corporel de son roi [MONSTRELET, I, 39]Il sentoit jà [ses concitoyens] murmurer et machiner contre lui [G. CHASTELAIN, Chron. des ducs de Bourg. II, 18]
- XVIe s. Pausanias n'avoit auparavant jamais rien descouvert à Themistocles de la trahison qu'il machinoit [AMYOT, Thém. 44]Toutes ces mines ne firent pas descroire à Camillus qu'ilz n'eussent point machiné de se rebeller contre les Romains [ID., Cam. 65]Le Seigneur denonce que tout ce que nous machinons et meditons lui est notoire [connu] [CALVIN, Instit. 284]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. machinar ; espagn. maquinar ; ital. macchinare ; du lat. machinari ; de machina, machine.
machiner
MACHINER. v. tr. Former en secret des machinations. Il machine votre perte. Machiner une trahison. Il machinait je ne sais quoi contre eux. Voilà une intrigue machinée de longue date.
Il signifie aussi Établir les machines d'un théâtre.
Un théâtre bien machiné, Un théâtre bien pourvu de machines.
Table machinée, Table disposée d'une manière convenable pour l'exécution des tours d'un escamoteur.
machiner
Machiner ou songer quelque finesse, Machinari, Moliri.
Machiner en son esprit une proscription, Proscripturire.
Brasser et machiner à aucun quelque mal, Male cogitare de aliquo, Malum alicui comparare.
Ne sçavois-je pas bien que ceux-ci machinoient cela? Num me fefellit hosce id struere?
Qui machine quelque chose, Molitor.
Synonymes et Contraires