nom masculin
HISTORIQUE
- XIe s. À mailz de fer, à cuignées qu'il tinrent [, Ch. de Rol. CCLXVIII]
- XIIe s. Cil porte un mail (n'ot lance ne espée) ; De fer i ot demie charretée [, Bat. d'Aleschans, V. 5369]
- XIIIe s. Noz veismes qu'il estoit tués d'un seul coup de mail ou de machue [BEAUMANOIR, XL, 20]
- XIVe s. Luy osta ou fist oster par ceulx qui en son aide furent venuz, ung baston nommé mail de plonc [DU CANGE, malleus.]
- XVe s. Autre fois feroit [frappait] ....d'un grand mail grand piece et longuement, .... pour endurcir ses bras et ses mains à longuement ferir [, Bouciq. I, 6]
ÉTYMOLOGIE
- Wall. ma, mâ ; namur. ma ; provenç. malh, maill, mal ; catal. mall ; espagn. mazo ; port. malho ; ital. maglio ; du lat. malleus, marteau.
Il désignait aussi le Jeu où l'on fait usage du mail. Une partie de mail.
Il désignait encore le Lieu, l'allée où l'on joue au mail. Un mail planté d'arbres. Un mail bien entretenu. Il se dit encore, dans quelques villes, pour désigner la Promenade publique où l'on jouait autrefois au mail. Voulez-vous faire un tour de mail? Je l'ai rencontré, nous avons causé sur le mail.
En termes d'Arts, Mail se dit du Gros marteau dont le carrier se sert pour enfoncer les coins entre les joints ou dans les entailles des pierres.
Mail, m. monosyl. Vient du Latin Malleus. et signifie une massue à deux gros bouts plats, emmanchée en potence d'un manche moyennement long. L'instrument appelé Pallemail. que l'Italien dit, Pallemaglio. Estant le composé de ces deux, Palla, et Mail, donne assez à entendre la figure dudit mail, de la matiere duquel ne peut chaloir, soit fer, plomb, bois ou autre, pourveu que la figure y soit. De tel Mail, mesme estant de fer ou de plomb, usoient anciennement les François en la guerre, dont a esté fait le verbe Chamailler, qui vaut autant que frapper de tel mail, et le nom Chamaillis, qui signifie proprement le cliquetis dudit mail en combatant, et par translation le conflict, comme, Qui eust ouy le chamaillis des deux armées, il s'en fust estonné. Et, Qui eust veu le chamaillis des chevaliers, il eust dit qu'ils avoient grand'envie d'esprouver leur valeur et leurs forces.
MAIL, s. m. MâILLE, s. f. MâILLER, v. act. MAILLET, s. m. [Dans ces mots l'a se fait sentir, et ai n'a pas le son d'e: mouillez l'l final du 1er et les deux ll des aûtres: mail, monos. Mâ-glie, Mâ-glié, Ma-gliè: 1re lon. aux deux prem. 2e e muet au 2d, é fer. au 3e; è moy. au 4e.] Mail, masse de bois garnie de fer par les deux bouts, qui a un long manche un peu pliant, dont on se sert en poussant une boule de buis. "Ce mail est un peu trop pesant: "Le jeu de mail est un beau jeu. Jouer au mail. = Mail se dit aussi de l'alée où l'on joûe au mail. "Ce mail est long de douze cens pâs. "Faire deux, trois tours de mail.
MâILLE, 1°. Petit anneau, dont plusieurs réunis font un tissu. "Les mâilles d'un filet. — Dans un sens aprochant; les mâilles des bâs d'estame, de soie. "Il y a une mâille rompûe à votre bâs. = 2°. Anciènement, annelets de fer dont on faisait des armûres. " Chemise de mâilles. "Jaque, cotte de maîlles. = 3°. Taches qui se font sur les plumes du perdreau, quand il devient grand. = 4°. Tache ronde qui vient sur la prunelle de l'oeil. = 5°. Anciène petite monoie. Ce mot est resté dans ces locutions proverbiales. — Faire la mâille bone, garantir que le compte est juste. — N'avoir ni sou ni mâille, être extrêmement paûvre. — Ils ont toujours maîlle à partir (partager) ensemble; ils ont toujours quelque diférend.
MâILLER, armer de maîlles. Il ne se dit aujourd'hui que des chiens, qu'on mène à la chasse du sanglier. "Il a fait mâiller ses chiens. (n°. 2°.) = Se mâiller, se dit des perdreaux, à qui les mâilles viènent (n°. 3°.) "Les perdreaux comencent à se mâiller. = Fer mâillé, treillis de fer, qui se met à une fenêtre.
MAILLET, espèce de marteau de bois à deux têtes.