merci
1. merci
n.f. [ du lat. merces, salaire, de merere, gagner ]2. merci
n.m. [ de 1. merci ]MERCI
(mèr-si) s. f. sans pluriel.SYNONYME
- MERCI, MISÉRICORDE. Dans miséricorde il y a l'idée de misère ; c'est la misère qui touche notre cœur. Merci ne renferme aucune idée de ce genre ; il signifie proprement faveur, et indique la faveur que nous faisons en épargnant. C'est pour cela qu'on dit figurément être à la merci des flots, et non à la miséricorde des flots.
HISTORIQUE
- Xe s. Qued avuisset de nos Christus mercit [, Eulalie]
- XIe s. Par le sien Deu, qu'il ait mercit de moi [, Ch. de Rol. X]Clamez vos coulpes, si priez Deu merci [, ib. LXXXVII]Ce camp [champ de bataille] est vostre, mercit Deu, et le mien [, ib. CLIX]
- XIIe s. Sire, dist-ele, grant merci [je] vous en rent [, Ronc. 172]Vous, dame, doit-il membrer [souvenir], Qu'en gentil cuer [cœur] doit-on trover merci [, Couci, I]V Et quant je plus merci vous doi crier [, ib. X]
- XIIIe s. Dame, lonc temps [j'] ai fait vostre service, La merci Dieu ; qu'or n'en ai mais talent [volonté] [QUESNES, Romanc. p. 90]Seigneur, en tel maniere vuellent cil de la cité rendre la ville en ma merci, sauves leur vies [VILLEH., XLVIII]Toutes les gens qui avoec lui estoient par où li empereres Baudoins passa, vindrent à merci [ID., CXV]Se il le fesoit, il seroit en la merci le roi, de cors et d'avoir [, Liv. des mét. 94]Il n'est nule [chose] qui si tost mete à merci dame ou damoisele [, la Rose, 1836]Sans faille, voirs est que li Diex D'amors trois dons, soe merci, Me donna.... [, ib. 4125]Sire, fist le preudomme, vous me faites grant honneur, la vostre merci [JOINV., 216]
- XVe s. Et à votre povre peuple qui crie merci.... veuillez donner grace et remission [FROISS., II, III, 18]Et quand ledit messire Guillaume peut parler, il dit : Gentil et noble roy, cent mille mercis du grant honneur que vous me faites [ID., I, I, 47]Ledit comte Derby, qui fut moult noble et très gentil de cœur, repondit : Qui merci prie, merci doit avoir [ID., ib. I, I, 221]
- XVIe s. Proprement merci est accorder la grace qu'on demande [MARG., Nouv. LVI]On leur pensoit porter les accidens des estats, mais ils les avoient sceus par un Walon qui quelques jours auparavant, à la merci de trente harquebusades, s'estoit jetté dans le fossé [D'AUB., Hist. III, 159]Mes beaux peres religieux, Vous disnez pour un grammercy [MAROT, III, 66]Rends à Plutarque, o Grec, un grand-mercy [ID., III, 198]Il avoit esté present quand ilz furent exposez à la mercy de la fortune [AMYOT, Rom. 10]Le meilleur de ses plus glorieux actes estoit, ne s'estre jamais sans mercy vengé d'aucun sien ennemy [ID., Péric. 74]Le peuple romain leur devoit bien le grand mercy de beaucoup de richesses, de despouilles, etc. qu'ilz luy avoient acquises [ID., Cicér. 26]Dont plus que jamais je loue le createur, redoublant les mercis, comme il nous a redoublé nostre felicité [MARG., Lett. XXXIV]Quel appetit ne se rebuteroit à veoir trois cents femmes à sa mercy ? [MONT., I, 332]Le cerf nous demande mercy par ses larmes [ID., II, 131]Il se trouva riche, mercy à cettre trafique [ID., III, 266]Nous aultres ignorants estions perdus, si ce livre [le Plutarque d'Amyot] ne nous eust relevés du bourbier ; sa mercy, nous osons à cett'heure et parler et escrire [ID., II, 41]Quand les pitaux de village ont pris un loup, on emporte la teste par les paroisses circonvoisines pour en tirer du commun peuple quelques grandsmercis en œufs, fromages ou autrement [PASQUIER, l'Interprétation des institutes de Justinian, II, 21]
ÉTYMOLOGIE
- Berry et bourg. marci ; provenç. merce, mercey ; esp. merced ; port. mercé ; ital. mercè ; du lat. mercedem, récompense, grâce, faveur. Merces, comme merx, se rattache à mereri (voy. MARCHAND). Du sens de faveur, de grâce, on a passé à celui du sentiment qui fait faire faveur, faire grâce, épargner. Grand merci, c'est la grande faveur (que vous me faites), de là le sens de remercîment.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- MERCI. Ajoutez : - REM. On lit dans Régnier : Le bordeau qui.... rendit, Dieu merci ces fièvres amoureuses, Tant de galants pelés, Sat. VI. Cela signifie : grâce à ces fièvres amoureuses. Mais Régnier s'est mépris en employant cette locution. Dieu merci voulant dire grâce à Dieu, il n'y a plus lieu de donner un nouveau régime ; il aurait fallu mettre : Dieu merci et ces fièvres amoureuses.
merci
Être, se mettre à la merci de quelqu'un, Être, se mettre à sa discrétion. Être à la merci du vainqueur. Je me mets à votre merci. On dit dans une acception à peu près semblable : Ce berger a laissé son troupeau à la merci des loups. Cet homme a passé la nuit dans un bois, à la merci des bêtes sauvages. Être à la merci des flots, à la merci de l'orage.
MERCI est aussi une Sorte d'interjection qu'on emploie pour remercier, pour rendre grâce. Vous m'avez rendu un vrai service : merci! Merci de m'avoir répondu si aimablement. Merci à vous, merci de votre obligeance. Dire merci. Substantivement au masculin, Grand merci. Mille mercis. Il s'emploie souvent aussi dans le sens négatif. Voulez-vous une tasse de thé? Merci. Dans ce sens Grand merci s'emploie aussi ironiquement. Vous me chargez là d'une agréable commission : grand merci! On dit encore ironiquement : Voilà le merci, le grand merci que j'en ai, tout le merci que j'en ai, Voilà la reconnaissance que j'en ai pour le bien que je lui ai fait.
Dieu merci, Grâce à Dieu. Il est guéri, Dieu merci. Dieu merci, je n'ai rien à me reprocher.
merci
Merci, f. acut. Est pitié et misericorde, bienfait, ce que Merced Espagnol, et Merce Italien signifient aussi, comme, Se rendre à la merci du victorieux, Victoris se arbitrio permittere, vt quodcunque ipsius ferat animus, de dedititiis statuat. Liu. lib. 30. Ce qui est quand le vainqueur, si bon luy semble, peut user de rigueur de guerre, ou de pitié et misericorde alendroit de celuy qui s'est ainsi rendu, Ouid. epist. 12. exprime cela en ces vers: Ius tibi et arbitrium nostrae Fortuna salutis Tradidit, inque tua est vitaque morsque manu.
Merci signifie aussi pardon, comme, Criez merci au Roy, c. demandez pardon, Implora veniam, et, Je vous crie merci, Hanc veniam supplici da. Liu. lib. 30. l'Italien dit pareillement Chieder merce. Il se prend d'abondant pour bienfaict, faveur, comme, Je suis parvenu à cet office la merci à mon maistre, c. par l'aide, moyen et bienfaict de mon maistre, Domini beneficio atque opera, l'Italien dit de mesme, Merce à voi, et la merce à voi, Tuo interuentu ac beneficio.
Se rendre à la merci d'aucun, Permittere se in fidem et potestatem alicuius.
Prendre à merci une ville qui se rend, Vrbem arbitrariam in deditionem accipere.
Ne prendre nul à merci, Omnes in hostium numero habere, Caesar.
Se rendre à la merci du vaincueur, Dedere se in arbitratum victoris.
Se rendre à la merci d'autruy, sous l'asseurance par luy promise, In fidem alicuius venire.
Qui s'est rendu à la merci d'autruy, Dedititius.
Homme sans merci, Immisericors.
Sans merci, Immisericorditer.
¶ Grand merci, Gratis magnas ago.
Grand merci jusques au rendre, Gratias habeo vsque ad vicissitudinem, B.
Dieu merci, Dei beneficio, Diis gratia.
merci
MERCI, s. f. [Il n'a point de pluriel.] Miséricorde. — Ce mot ne se dit que dans certains phrâses, dont plusieurs ont vieilli. "Crier merci; recevoir à merci. "C'est un homme sans merci (on dit aujourd'hui sans pitié.) Le P. Ducerceau a encore employé recevoir à merci, dans son Hist. de Perse. "Ayant reçu à merci ce qui resta après la défaite, etc. = On dit encôre, dans le st. famil. je vous crie merci, pour dire, je vous demande pardon. Les Provinciaux, qui ne sont pas au fait du bon ton de Paris, trouvent de l'afectation dans cette manière de faire excuse. Elle n'est du moins que du st. famil. L'Ab. Velly dit que le Comte de Bretagne envoya crier merci. Hist. de Fr. Il dit âilleurs qu'il envoya demander grâce; et celui-ci est plus convenable dans une Histoire. = Les expressions où entre ce mot, qui se sont soutenûes sont: être à la merci de quelqu'un; à sa discrétion. "Être à la merci du vainqueur. "à la merci des flots. Elle est de tous les styles. — Grand merci, je vous rends grâce. — S. m. "Un grand merci, un remercîment. — Dieu merci, grâce à Dieu. Je me porte bien, Dieu merci. — Celles-ci sont familières. = Merci de ma vie! exclamation populaire. "Hé! merci de ma vie! je vous l'aurois dit, avant de parler, tout ainsi que je l'ai fait, ne vous déplaise. Mariv.
merci
(mɛʀsi)nom masculin
merci
dankethanks, thank you, mercybedankt, danku, bedankje, dank, genade, medelijden, willekeur, dank je, dank Uתודה (נ), תּוֹדָה, תודהdankieشكراًблагодаря, мерсиgràciestakευχαριστώ, έλεοςdankongraciasaitähkiitosधन्यवाद, शुक्रियाhvalaköszönjük, köszönömterima kasihtakkgrazieありがとう고맙습니다gratias agodziękujęobrigada, obrigadomulțumescспасибоďakujem, vďakaхвалаtackasantekhob khunmersi, teşekkür ederim, teşekkür ederiz, teşekkürlerдякую, спасибіcám, ơn谢谢takk (mɛʀsi)nom féminin
merci
[mɛʀsi]merci beaucoup → thank you very much
merci pour, merci de → thank you for
Merci de m'avoir raccompagné → Thank you for taking me home.
à la merci de qn → at sb's mercy
à la merci de qch → at the mercy of sth
sans merci [attaquant, lutte] → merciless; [pourchasser] → mercilessly