mérite
(Mot repris de merite)mérite
n.m. [ lat. meritum, gain, de merere, gagner ]MÉRITE
(mé-ri-t') s. m.REMARQUE
- On dit un homme de mérite, on dit aussi le mérite d'un ouvrage ; mais on ne dit pas un ouvrage de mérite.
HISTORIQUE
- XIIIe s. Helas ! se nus [nuls] se doit sauver [faire son salut] dolans, Dont doit par droit ma merite estre grans, Car plus dolans ne s'en part nus de France [QUESNES, Romanc. p. 96]Ainçois le donne [ton cœur] en don tout quite : Si en auras greignor [plus grand] merite [, la Rose, 2264]Si vous rens graces et merites De la bonté que vous me dites [, ib. 2821]Pechié porte sa peine et bien fait sa merite [J. DE MEUNG, Test. 209]Diex l' [lui] en rendra encore, sachez, tout son merite [tout ce qu'elle mérite] [, Berte, LIV]
- XIVe s. À cely doit on rendre graces et merites, qui est souverain de tous les rois [, Chr. de St Denis, t. I, f° 17]Si ceste oppinion estoit vraye que toutes choses adviendroient de necessité selon la constellation des corps celestes, nul n'auroit merite [, Songe du vergier, I, 171]
- XVe s. Bienfait ne se doit sans merite [recompense] passer [, Perceforest, t. V, f° 82]
- XVIe s. Croire est de don, non point de merite [CALV., Inst. 451]Dieu applique le loyer au merite, et la peine au demerite [AMYOT, Moral. Épît. 11]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. merit, merite ; cat. merit ; esp. port. et ital. merito ; du lat. meritum, chose méritée. L'espagnol et l'italien, qui ont l'accent sur me, viennent du latin meritum, qui a l'accent sur la même syllabe ; mais le provençal et le français font difficulté d'abord pour la forme : l'accent est déplacé ; puis pour le sens : mérite y signifie récompense ; tout porte à croire qu'il faut y voir un substantif tiré du participe meri, de l'ancien verbe merir, qui, tout en venant du latin mereri, avait pris le sens de récompenser. Le sens primitif de mereri est avoir en partage.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- MÉRITE. Ajoutez :
- Ajoutez : XIIe s. Li queiz [leque] voirement de choses estoit poures, mais de merites fut il riches [, li Dialoge Gregoire lo pape, 1876, p. 212]
HISTORIQUE
mérite
En parlant des Choses, il se dit de Ce qu'elles ont de bon et d'estimable. Le temps seul décide du mérite des ouvrages. Cette pièce n'est pas sans mérite. Sa modestie rehausse le mérite de sa belle action.
MÉRITE ne s'emploie qu'au singulier, quand il est pris dans un sens collectif, comme dans tous les exemples précédents; mais, pris dans un sens distributif, il peut avoir un pluriel. Ces deux hommes sont également remarquables, mais par des mérites différents.
MÉRITE signifie aussi Ce qui rend Dieu miséricordieux pour nous; dans cette acception, le pluriel est aussi usité que le singulier. Dieu nous jugera selon le mérite de nos oeuvres. Dieu récompense ou châtie suivant le mérite. Dieu nous traitera suivant nos mérites. Cette dernière locution a passé dans la conversation, où elle se prend d'ordinaire en mauvaise part. Il sera traité selon ses mérites.
Les mérites de la Passion de JÉSUS-CHRIST, ou simplement Les mérites de JÉSUS-CHRIST, Ses souffrances et sa mort, en tant qu'elles ont satisfait pour nous à la justice divine. Les mérites des saints, Les bonnes oeuvres des saints.
Se faire un mérite de quelque chose, Tirer gloire, tirer avantage d'avoir fait quelque chose. On dit dans un sens analogue : Se faire un mérite de quelque chose, auprès de quelqu'un. Se donner le mérite d'une chose auprès de quelqu'un.
mérite
MÉRITE, s. m. MÉRITER, v. act. MÉRITOIRE, adj. MÉRITOIREMENT, adv. [1re é fer. 3e e muet au 1er, é fer. au 2d; lon. au 3e et au 4e, dont la 4e e muet; te, té, toâ-re, toâ-reman.] Mérite, est 1°. Ce qui rend digne d'estime, en parlant des persones. "Homme de mérite, qui a son mérite, qui n'est pas sans mérite; qui a peu ou beaucoup de mérite, etc. = Il se dit quelquefois absolument. "Reconaitre, considérer le mérite. "Il faut doner cela au mérite, non à la faveur. = 2°. En parlant des chôses, ce qu'elles ont de bon et d'estimable. "Le mérite d'une action, d' un ouvrage, etc. = 3°. Ce qui rend digne de récompense ou de punition, de la part de Dieu. "Dieu nous jugera selon le mérite de nos OEuvres, suivant nos mérites. = On dit, par extension, en st. famil. "Cet homme sera traité selon ses mérites: ce qui se prend en mauvaise part. Bouh. Il n'est employé au pluriel que dans le sens marqué dans ce 3e n°. Hors de là on dit à plusieurs, comme à un seul, votre mérite, et non pas vos mérites. — Les anciens Auteurs, et sur-tout les Poètes, aimaient les pluriels plus qu' on ne les aime aujourd'hui.
Et ses justes faveurs aux mérites données.
Malherbe.
Ménage a remarqué que Malherbe dit plus souvent mérites que mérite. Il en cite plusieurs exemples, mais il avertit qu'on ne dit plus vos mérites, mais votre mérite. = On dit, un homme de mérite, une femme de mérite; mais ce n'est pas une conséquence pour d'aûtres mots, comme Seigneur de mérite, Prince, Princesse de mérite, etc. "C'étoit un Prince de mérite, dit le P. Barre, Hist. d'Allem. — On dit alors, Prince, Princesse d'un grand mérite. = Se faire un mérite, régit la prép. de devant les noms et les verbes. "Il se fait un mérite d'une complaisance forcée, de la nécessité où il troûve. "Il se trouva de ces pestes de cour dont les mauvais princes sont ordinairement obsédés, qui se firent un mérite de soufler le feu. Charlev. Hist. du Japon.
Worth, en anglais signifie prix, valeur. "He is worth ten thousand pounds: il a 100,000 liv. sterl. vaillants Dict. de Boyer. * Un Traducteur de Pope dit du fameux Hopkins, que son mérite bien calculé montoit à sa mort à près de sept millions. Traduction ridicule, comme on voit.
MÉRITER, c'est être, ou se rendre digne de... "Mériter louange, récompense, punition, châtiment, grâce, pardon; ou avec l'article. "Il mérite les louanges, les récompenses qu'on lui acorde — Et avec de et l'infinitif. "Il mérite d'être aimé, récompensé, ou puni, châtié, etc. ou que et le subjonctif: il mérite que vous le récompensiez. "Il est sans doute moins difficile de mourir pour un ami, que de rencontrer un ami, qui mérite qu'on meure pour lui. MARIN. = Il se dit quelquefois des chôses. "Cette action mérite récompense. "Ce crime mérite la corde. — "Cela mérite réflexion, mérite qu'on y pense. * Mais il ne régit pas alors le datif de la persone. En Provence, au lieu de dire vous méritez cela, c. à. d. cette peine, on dit: cela vous mérite. Cela lui mérite, dit-on de quelqu'un, qui est tombé; pourquoi alait-il si vite?
En parlant d'une nouvelle, on dit, qu'elle mérite confirmation, pour dire, qu'elle a besoin d'être confirmée.
Bien mériter de, c'est avoir rendu de grands services à... "Il a bien mérité de l'État, de la Patrie, de la Religion. — En cet emploi, il est neutre. — Nous devons cette expression aux Romains, bene mereri. Elle s'écrit plus souvent qu'on ne l'emploie dans la conversation. Les Romains en faisaient un grand usage. — La Touche dit que quelques persones n'aprouvaient pas cette façon de parler, mais qu'elle est très-bone, et qu'on peut s'en servir sans scrupule.
MÉRITOIRE, qui mérite les récompenses éternelles. — Il n'a donc d'usage qu'en parlant des bones oeûvres. "Cela est méritoire envers Dieu, devant Dieu. Acad. "Le jeûne, l'aumône sont des oeuvres méritoires. — Depuis quelque tems on a étendu l'usage de ce mot. "Cela est ou n'est pas fort méritoire, très-méritoire: il y a du mérite à l' avoir fait. Cela sent le jargon de société et le néologisme.
MÉRITOIREMENT, d'une manière méritoire. "Pour faire l'aumône méritoirement, il faut la faire pour Dieu, pour l'amour de Dieu. — Il ne se dit que des mérites surnaturels.
mérite
Verdienstmerit, worth, value, creditverdienste, waardigheid, nut, verdienstelijkheid, voordeelזכאות (נ), מצוינות (נ), זַכָּאוּת, מְצֻיָּנוּתindo, meritoméritocaritas, pretiummerecimento, méritobenemerenza, merito, pregioMerit (meʀit)nom masculin
mérite
[meʀit] nmavancement au mérite → promotion on merit
récompenser le mérite de qn → to give sb their deserved reward
avoir le mérite de → to have the virtue of
C'est une approche qui a le mérite de la simplicité → This approach has the virtue of simplicity.