moine
moine
n.m. [ du lat. ecclés. monachus, solitaire, du gr. ]MOINE
(moi-n') s. m.PROVERBES
- Pour un moine on ne laisse pas de faire un abbé, pour un moine l'abbaye ne faut pas, ou faute d'un moine l'abbaye ne manque pas, ne chôme pas, c'est-à-dire l'absence d'une personne n'empêche pas, ne doit pas empêcher que la chose dont il s'agit ne se fasse.
- L'habit ne fait pas le moine, c'est-à-dire ce ne sont point les habits ni la parure extérieure qui font l'honnête homme.
HISTORIQUE
- XIe s. Ainz [il] deit moine estre en un de ces moustiers [, Ch. de Rol. CXXXIX]
- XIIe s. E quant li moinie [prononcé moine] vindrent lur complie chanter [, Th. le mart. 48]Muine e cou [cuisinier] e sergant, escuier e garçun, Chascun aveit sun pain e dreite livreisun [, ib. 61]
- XIIIe s. Et puis [il] se rendit moine dedans une abeïe [, Berte, II]La robe ne fait pas le moine [, la Rose, 11092]
- XVe s. Ja ne verrez moine c'on face abbé, De bien servir eglise entalenté [désireux] [, Bibl. des chartes, 4e série, t. V, p. 353]Convoitise de moines blans, envie des moines ners [dicton né de la convoitise des nouveaux ordres vêtus de blanc, et de l'envie des anciens ordres vêtus de noir] [LEROUX DE LINCY, Prov. t. I, p. 35]Et pour ce dit-on : pour la pitié de la nonnain, baise le moine l'oreiller ; ainsi estoit il du chevalier [qui alla se coucher en plein air au plus près qu'il put du logis de sa dame] [, Perceforest, t. V, f° 65]
- XVIe s. Pour tant encore est le proverbe en usaige de bailler le moyne à quelqu'ung [lui porter malheur] [RAB., I, 45]Frere Jan des Entommeures.... vray moyne si oncques en feust, depuys que le monde moynant moyna de moinerye [ID., Garg. I, 27]À la fin le regnard sera moine [COTGRAVE, ]Homme ne connoist mieux la malice que l'abbé qui a esté moine [ID., ]Il a bien eu du moine [il a été bien pris, bien étrillé] [CARLOIX, VI, 25]Paillard comme un moine [H. EST., Apol. pour Hérod. p. 326, dans LACURNE]Il se falloit garder du devant d'une femme, du derriere d'une mule, et d'un moyne de tous costez [DES ACCORDS, Bigarrures, p. 49, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Bourg. mone ; Provenç. monge, mongue, morgue, moncgne, moyne ; cat. monjo ; esp. et port. monge ; ital. monacho. Le français moine vient non du latin monachus, mais d'un thème monius, qui se trouve dans le bas-latin monialis (en des textes du VIIe siècle) ; monius est une autre forme de monachus ; en grec, le terme est dérivé du mot signifiant seul.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- MOINE. Ajoutez :
moine
Fam., Gras comme un moine. Voyez GRAS.
Prov. et fig., L'habit ne fait pas le moine. Voyez HABIT.
Prov. et fig., Pour un moine l'abbaye ne faut pas. Voyez ABBAYE.
Moine bourru. Voyez BOURRU.
MOINE se dit aussi de Divers appareils destinés à chauffer les lits.
moine
Moine, m. penac. Monachus.
Moine blanc, Leucochlaenus monachus, B.
Moine noir, Melanchlaenus, vel Melanochlaenus monachus, B.
moine
MOINE, s. m. [Moa-ne.] C'est, proprement un Religieux qui vit entièrement séparé du monde, comme les Chartreux, les anciens Bénédictins et Bernardins. On l'a dit ensuite par mépris, des Religieux mendians et même des Clercs et des Chanoines Réguliers. Car ce nom respectable, et autrefois si respecté, est devenu, peu s'en faut, une injûre; et c'est insulter les Religieux que de le leur doner. = Moine bourru, prétendu fantôme, dont les nourrices et les bones gens font peur aux petits enfans. De-là on apèle moine bourru (style fam.) un homme de mauvaise humeur. Voyez ABBÉ et HABIT.
MOINE est aussi le nom qu'on a doné à une petite caisse, doublée de fer blanc, ouverte excepté par-dessus et par-dessous, où l'on met un réchaud pour chauffer le lit. Ce nom lui vient de ce que les Moines, qui n'ont pas de domestiques, ou ont inventé ce meuble, ou ont été les premiers à s'en servir.
MOINERIE, esprit et humeur des Moines. Moinillon, petit Moine; et Moinesse, Religieuse, sont également des termes de mépris.
moine
Mönchmonkmonnik, kloosterbroeder, monniksgier, monniksrob, kloosterlingנזיר (ז), נָזִירmonnikmunkmonaĥomonje, frailebiarawancenobita, monachus, nonnusmunkmonge, freimunk, paterkeşişκαλόγερος, μοναχόςмонахmonaco, frate, fratelloرَاهِبٌmnichmunkkiredovnik修道士수도승mnichพระthầy tu和尚和尚 (mwan)nom masculin