moisir
(Mot repris de moisirais)moisir
v.i. [ lat. mucere, de mucus, morve ]moisir
(mwaziʀ)verbe intransitif
moisir
Participe passé: moisi
Gérondif: moisissant
Indicatif présent |
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je moisis |
tu moisis |
il/elle moisit |
nous moisissons |
vous moisissez |
ils/elles moisissent |
MOISIR
(moi-zir) v. n.SYNONYME
- MOISIR, CHANCIR. Étymologiquement, moisir, c'est devenir muqueux ; et chancir, c'est se couvrir de blanc. Aujourd'hui chancir est beaucoup moins usité que moisir, et il indique un degré d'altération moins avancé que moisir.
HISTORIQUE
- XIIIe s. Fors que pain noir, dur et haslé, Tout muisi et tout très salé [lisez tresalé, c'est-à-dire passé, qui a perdu ses qualités] [RUTEB., II, 173]
- XIVe s. Mes cil ont leur lances tendues, à pointes luizanz et moisies [rouillées] [G. GUIART, t. II, p. 273, V. 7090 (16070)]
- XVe s. Adonc seray en l'eaue de liesse Tost refreschi, et au souleil de France Bien nectié de moisy de tristesse [CH. D'ORL., Bal. 122]Se on nous bailloit par inventaire Deux mil escuz en une armoire, Ils n'auroient garde de y moisir [VILLON, Baillevent et Malepaie.]Les miens [écus] ne moisissent guere, Pourvu que je treuve à boire ; Je sai qu'après le trespas Plus ne servent les ducats [BASSELIN, XXXII]
- XVIe s. Ils [les grains] commencent à se moisir et à sentir le rance [MONT., II, 186]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. mozir ; du lat. mucere, qui vient de mucus (voy. MUCOSITÉ). Moisir vient de mucere ( 1er e long), comme plaisir, de placere (1er e long), taisir, de tacere (1er e long), etc. ; mais ces verbes, à sens inchoatif, prennent dans la conjugaison deux ss, comme s'ils venaient de thèmes en escere : moisissant, moisissais, etc.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- MOISIR. Ajoutez :
moisir
Il signifie aussi Altérer, dénaturer par la moisissure. L'humidité a moisi ces confitures. Du pain, du fromage, un sirop moisi.
Le participe passé s'emploie comme nom masculin et signifie Ce qui est moisi. Cela est à demi gâté, il en faut ôter le moisi.
Il signifie aussi Moisissure. Cela sent le moisi.
moisir
Moisir, rancir, ou flestrir, Fracere, Situm trahere.
Moisi et ranci, Fracidus, Mucidus, Rancidus.
Fort moisi et ranci, Praerancidus.
Estre moisi, Mucere, vel Mucescere.
Couleur moisie, Cano situ obductus color.
moisir
MOISIR, v. act. MOISISSûRE, s. f. [Moa-zi, zi-sûre; 3e lon. au 2d.] Moisir, c'est chancir, couvrir d'une certaine mousse blanche ou verte, qui marque un comencement de corruption. "L'humidité a moisi ce pâté, ce pain. = Il se dit ordinairement, ou comme neutre, ou comme réciproque. "Ce pâté comence à moisir; à se moisir. "Tout se moisit dans les lieux humides. = Adj. "Pain, fromage moisi. "Confitûres moisies. = S. m. "Il en faut ôter le moisi. = Moisissûre, est 1°. l'altération d'une chose moisie. "Si la moisissûre s'y met; ou, ce qui en est l'éfet. "Ôtez la moisissûre, le moisi.
REM. Moisir difère de chancir, en ce que celui-ci se dit des premiers signes de cette espèce de corruption, et que celui-là se dit de sa consommation. "Un pâté, un jambon qui se chancissent, doivent être mangés promptement: quand ils sont moisis, ils ne sont plus mangeables. Extr. de M. Beauzée.
Rem. Un pieux Biographe, qui écrivait en 1670, écrit moisif. "Un morceau de pain dur, noir et très-souvent moisif. Je ne crois pas qu'en aucun tems cette ortographe ait été d'usage.