monstre
monstre
n.m. [ du lat. monstrum, phénomène singulier, fait prodigieux ]MONSTRE1
(mon-str') s. m.HISTORIQUE
- XIIe s. Dont poroies veoir un molt horrible monstre.... si tu les oylz [yeux] del cuer avoies enlumineiz [SAINT BERNARD, p. 562]
- XIIIe s. Il atendoit que li poinz apareust et li mostres que Merlins li dist ; mais ne demora puis gaires que li mostres lor aparut en l'air [, Merlin, f. 51, verso]Et quant ele [une infirme] aloit, ele portoit son chief près de terre pié et demi, apuiée d'un baston.... et sembloit un mostre, si que, quant les enfanz la veoient, il s'enfuioient [, Miracles St Loys, p. 127]
- XVIe s. Une beauté cruelle est un monstre en nature [DESPORTES, Cartels et masquarade, pour le roy Henri III]La cour est un monstre de plusieurs testes et consequemment de plusieurs langues et plusieurs voix [DES AUTELS, dans LIVET, la Gramm. franç. p. 126]Je diray un monstre [une chose monstrueuse], mais je le diray pourtant [MONT., II, 124]Des gens barbus [les Espagnols], montez sur des grands monstres incogneus [les chevaux] [ID., IV, 18]Si une chacune ame est sujette à tous ces monstres de vices [CALV., Instit. 209]Tous ceux qui violent l'authorité paternelle ou par mespris, ou par rebellion, sont monstres et non pas hommes [ID., ib. 300]Question laquelle toutes gens craignans Dieu à bon droit ont en horreur comme un monstre detestable [ID., ib. 357]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. mostre ; espagn. monstruo ; portug. monstro ; ital. mostro ; du lat. monstrum, qui vient directement de monere, avertir, par suite d'une idée superstitieuse des anciens : quod moneat, dit Festus, voluntatem deorum. Monstrum est pour monestrum ; monstrare (voy. MONTRER) est le dénominatif de monstrum.
MONSTRE2
(mon-str') s. f.ÉTYMOLOGIE
- C'est sans doute le même mot que montre, écrit autrefois monstre.
monstre
Il se dit aussi des Végétaux. Les fleurs doubles sont des monstres.
MONSTRE se dit encore de Certains êtres imaginaires qui figurent dans les fables des anciens. Les Centaures, la Chimère, le Minotaure, les Cyclopes étaient des monstres.
Fig., Se faire un monstre de quelque chose, S'imaginer qu'une chose est extraordinaire, très difficile.
MONSTRE signifie aussi Être d'une grandeur démesurée. Les monstres marins, Les grands cétacés.
Par apposition et familièrement, il désigne un Être ou une Chose énorme, extraordinaire. Un poisson monstre. Un bouquet monstre. On a servi un déjeuner monstre.
MONSTRE se dit, par exagération, de Ce qui est extrêmement laid. Cette femme est affreusement laide, c'est un monstre. On dit dans le même sens Un monstre de laideur.
Il se dit, figurément, d'une Personne cruelle et dénaturée. Néron était un monstre. C'est un monstre qu'il faudrait étouffer.
C'est un monstre d'ingratitude, un monstre d'avarice, un monstre de cruauté, se dit d'une Personne qui montre une grande ingratitude, qui est d'une sordide avarice, etc.
Il se dit encore, dans le langage familier, de Personnes à qui l'on fait des reproches. Ce monstre d'homme. Petit monstre!
En termes d'Arts, il désigne le Modèle type d'une machine, d'un dispositif.
Il se dit encore, dans le langage familier, d'un Premier projet, d'une ébauche. Avant de vous mettre à la rédaction définitive de votre ouvrage, vous m'en soumettrez un monstre.
monstre
Monstre, penac. Tantost est masculin procedant de ce vocable Latin Monstrum, et signifie une chose forvoyant du commun en figure ou autre chose qui est de son naturel, et vient tant le Latin que le François du verbe Latin Monstro, tout ainsi que Ostentum de Ostendo. Mais le François ne retient pas en ce l'energie dudit mot Latin, et en use pour ce qui est contre la nature, Cic. lib. 2. de diuinat. Vlpian. l. Ostentum. ff. de verb. et rer. signific. Et tantost est feminin, et la lettre s ne s'y prononce point, et signifie en general ce qui endite et monstre quelque chose. Ainsi lon dit la monstre d'un drap, la teste d'iceluy par laquelle on monstre quel est le reste de la piece, Panni indicium, Spectamen, Specimen, La monstre d'un horologe, la main de fer qui par engins va par dehors tournant sur le cercle marqué de 24. heures compassées par heures et demies, Manus horarum indicatrix, Horarius index, Et consequemment Monstre est aussi appelé l'horologe qui ne sonne, ains marque sans plus les heures par une fleche de quelque metal que ce soit tournée par ressorts. La monstre d'un maquignon de chevaux, le lieu où le maquinon monstre les chevaux qu'il vend pour en faire voir le pas, l'amble, le trot, le galop, la course, l'eslans et le sault à qui les veut acheter. Et est tel lieu dit Monstre par metonymie, pour la monstrée du corsage, de la taille, et de ce que l'acheteur desire voir d'un cheval qu'il veut avoir. Mais quand on dit faire la monstre d'une compagnie de gens de guerre, soyent de cheval, soyent de pied, c'est mettre en evidence ladite compagnie en deu equippage militaire, Instructos milites aut equites coram exhibere, repraesentare illis ad quos ea res pertinet, Et parce que lors à ceux qui ne sont cassez, pour estre tels et en tel arroy qu'il est requis, on paye la soulde, on dit aussi faire monstre pour recevoir la soulde, Stipendium accipere, Et est tel mot donné à ceste veuë, par ce que le Capitaine de telle compagnie monstre à l'oeil à celuy ou ceux qu'il appartient de le voir, le garbe et contenance, l'equippage et assortissement d'armes et de chevaux de ceux dont il est conducteur, Lustrum aut lustratio militum aut equitum. On dit aussi Monstre pour la contenance exterieure d'une personne, Species, Ainsi lon dit il fait ou il a belle monstre, Egregia specie vir, La raison de ce est parce que de la contenance on presume le courage et l'interieur, Cic. Philip. 1. Ainsi lon dit aussi d'une ville ou autre lieu, qu'elle fait belle monstre de loing, Procul se specie egregia ostentat.
Il laissa quelques pavillons dressez au camp pour seulement faire monstre d'armée y logée, Pauca tabernacula in castrorum speciem reliquit, Liu. lib. 22.
De plus grande monstre que de valeur, Non tam solido quam splendido nomine.
Pour faire monstre, In speciem, B. ex Liuio.
Fortune fait monstre de son pouvoir, et desploye sa puissance, Opes suas fortuna exerit.
Se servir de quelque chose pour monstre, Ad speciem vti re aliqua.
La monstre de dehors de ceste vie, Species huius vitae.
monstre
Faire la monstre d'une armée, Lustrare vel Recensere exercitum, Faire la monstre de la gendarmerie, Turmas equitum recognoscere, Lustrare, Caesar. lib. 8. bell. Gall.
La monstre, Transuectio, B.
Recevoir à la monstre, Nomen accipere.
¶ Dressé et fait ou habitué à faire grande monstre de soy, Compositus in ostentationem.
Chose de monstre et enseignes qu'on portoit à la pompe et ordre d'un triomphe, comme representation des villes prinses, ou autres choses semblables, Ferculum.
monstre
MONSTRE, s. m. MONSTRUEUX, EûSE, adj. MONSTRUEûSEMENT, adv. MONSTRUOSITÉ, s. f. [Mons-tre, tru-eû, eû-ze, eû-zeman, ozité: 2e e muet au 1er, 3e lon. au 2d, 3e et 4e, dont la 4e e muet.] Monstre se dit au propre, d'un animal, qui a une conformation contraire à l'ordre de la natûre. "Monstre afreux, hideux, etc. = Au figuré, il se dit de ce qui est extrêmement laid et diforme. "Cette femme est horriblement laide: c'est un monstre. = Plus figurément encôre, on le dit d'une persone cruelle et dénaturée. "Néron étoit un monstre. = On dit, par exagération, qu'on a servi des monstres sur la table, pour dire, des poissons d'une grandeur extraordinaire.
REM. Monstre, au figuré, régit quelquefois la prép. de. "Monstre d'impiété, d' ingratitude, de cruauté. — Dans le propre on dit, monstre de nature; mais l'expression est bâsse. "Les Circasses, qui sont un si beau peuple, ont assez près d'eux les Tartares Kalmouks, qui sont des monstres de nature. Let. Édif. L'Acad. dit, monstre de laideur et monstre de nature sans remarque.
MONSTRUEUX, (on a écrit autrefois monstreux) 1°. Qui tient du monstre. "Enfant, animal, monstrueux; conformation monstrueûse. = 2°. Prodigieux, excessif en son genre. "Laideur monstrueûse. "Homme d'une grandeur monstrueûse. "On servit des poissons monstrueux. Excepté dans cette dernière phrâse, il se prend toujours en mauvaise part. En chôses morales, on ne le dit que des vices. "Avarice, prodigalité, ingratitude, monstrueûse. = Cet adjectif aime à suivre le substantif: il peut pourtant quelquefois le précéder.
Après l'affreux hymen, qui cause mon trépas.
Ces monstrueux accords ne me surprendront pas.
Gresset.
MONSTRUEûSEMENT, ne se dit qu'au figuré. Prodigieûsement, excessivement. "Monstrueûsement grôs ou grâs. C'est tout l'emploi de ce mot, qui se borne à des phrâse pareilles.
MONSTRUOSITÉ: chôse monstrueûse. Ce mot n'est pas ancien dans la langue; mais il y est bien établi. Il se dit au propre et au figuré. C'est une monstruosité. "Cette légèreté à disposer de l'existence des citoyens est une monstruosité commune à tous les tribunaux de l'Europe. Linguet. "Les monstruosités de notre procédure. Id. "La pédanterie dans la jeunesse me paroit une espèce de monstruosité. Th. d'Éduc.
monstre
monstre
Ungeheuer, Monstrum, Ungetüm, Unhold, Monstermonster, fiend, horrormonster, gedrocht, ondier, wangedrocht, muzikaal stramienמפלצת (נ), פריץ חיות (ז), מִפְלֶצֶתθηρίο, τέρας, κτήνοςmonstromostro, colossaleمَسَخٌnestvůramonstermonstruohirviöčudovište怪物괴물monsterpotwórmonstroмонстрmonsterสัตว์ประหลาดcanavarquái vật怪物Чудовище怪物 (mɔ̃stʀ)nom masculin