mordre
mordre
v.t. [ lat. mordere ]se mordre
v.pr.mordre
Participe passé: mordu
Gérondif: mordant
Indicatif présent |
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je mords |
tu mords |
il/elle mord |
nous mordons |
vous mordez |
ils/elles mordent |
MORDRE
(mor-dr') , je mords, tu mords, il mord, nous mordons, vous mordez, ils mordent ; je mordais ; je mordis ; je mordrai ; je mordrais ; mords, qu'il morde, mordons, mordez, qu'ils mordent ; que je morde, que nous mordions, que vous mordiez ; que je mordisse ; mordant, mordu v. a.PROVERBES
- Cela ne mord ni ne rue, se dit d'une chose indifférente.
- S'il t'égratigne, mords-le, se dit à quelqu'un pour l'exciter à se battre, à se venger.
- C'est un beau mâtin s'il voulait mordre, se dit d'un homme qui paraît avoir tout ce qu'il faut pour faire une chose, sauf la volonté, le courage, etc.
- Tous les chiens qui aboient ne mordent pas, se dit, en méprisant, des menaces.
- Chien qui aboie ne mord pas, c'est-à-dire ceux qui font le plus de bruit ne sont pas les plus à craindre.
- Mordu de chien ou de chat, c'est toujours bête à quatre pattes, c'est-à-dire : que le mal nous arrive par celui-ci ou par celui-là, c'est toujours la même chose.
HISTORIQUE
- XIe s. Al destre bras lui morst uns vers [verrat] si mals [, Ch. de Rol. LVI]Et porc et chien le mordent et defoulent [, ib. CLXXXIII]
- XIIIe s. Et povreté fait pis que mort, Car ame et cors tormente et mort, Tant cum l'ung o [avec] l'autre demore [, la Rose, 8194]Briement les nommerai sans ordre, Por plustost à ma rime mordre [, ib. 10488]Penssons que, quant li homs est ou travail de mort, Ses biens ne ses richesces n'i valent un chat mort, Ne li pueent oster l'angoisse qui le mort, Ne ce dont conscience le reprent et remort [J. DE MEUNG, Test. 315]
- XIVe s. Tenailles à ce porpocionées, à ce que il [elles] puissent mordre la chose qui est fichée enz [H. DE MONDEVILLE, f° 37, verso.]Philotecles qui avoit esté mors d'un serpent appellé vipere [ORESME, Eth. 210]
- XVe s. [à la bataille de Montlhéry] du costé du roy fust un homme d'estat, qui s'enfuit jusques à Luzignan, sans repaistre ; et du costé du comte [de Charolois], un autre homme de bien jusques au Quesnoy-le-Comte ; ces deux n'avoient garde de se mordre l'un l'autre [COMM., Mém. I, 4]
- XVIe s. Lequel en son epitaphe se complainct estre mort pour estre mords d'une chatte au petit doigt [RAB., Pant. IV, 17]À present, quand on void quelcun à la cour avec l'habillement de l'an precedent, on lui dit : nous le conoissons bien ; il ne nous mordra pas [LANOUE, 165]Quand quelqu'un estoit noté d'estre querelleux, on le fuyoit comme un cheval qui mord ou qui rue [ID., 245]Comme ceste avant garde faisoit bonne mine, ceulx de la religion ne l'osoyent aller mordre [ID., 593]M. le mareschal d'Anville estoit alors mordu des calomniateurs qui l'accusoyent d'avoir intelligence avec son cousin l'admiral [ID., 699]Mordre en riant [CALV., Instit. Ép. 309]Douleur poignante et mordante [PARÉ, VIII, 10]Piqués ou mordus des bestes venimeuses [ID., XXIII, 1]Je fus mords d'une vipere au bout du doigt index [ID., XXIII, 23]Lorsque la partie morse devient purpurée, noire ou verdoyante [ID., XIII, 30]Si j'oyois faire quelque conte où je ne peusse pas mordre.... [MONT., I, 200]Socrates avoit seul mordu à certes au precepte de se cognoistre [ID., II, 62]Il faut leur faire baisser la teste et mordre la terre soubs l'auctorité [ID., II, 150]Une volupté cuisante et mordante [ID., II, 215]Il adjouxta à son dire ce traict de risée : Un homme mort ne mord point [AMYOT, Pomp. 108]Bien souvent les sages et vrayes remonstrances mordent et irritent ceulx qui sont en malheur [ID., Phoc. 2]On ne sçait qui mord ni qui rue [COTGRAVE, ]Tel rit qui mord [ID., ]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. mordre ; espagn. et portug. morder ; ital. mordere ; du latin mordere ( 1er e long). Le français et le provençal ont rendu brève la syllabe de, dit mordere ( 1er e bref), et reculé l'accent ; d'ailleurs le supin morsum et le parfait momordi se rapportent à un mordere ( 1er e bref) plutôt qu'à un mordere ( 1er e long) ; et il est possible que les langues romanes représentent une forme archaïque conservée populairement. Mordere se rattache au radical sanscrit mard, broyer.
mordre
Par extension, il se dit aussi des Oiseaux, de quelques insectes et de la vermine. Le perroquet mord. Cet enfant est tout mordu de puces.
Fig. et fam., Mordre le sein de sa nourrice, Se montrer ingrat.
Fig. et fam., Se mordre la langue, S'arrêter au moment de dire ce qu'on ne doit ou qu'on ne veut pas exprimer. J'allais en trop dire : je me suis à propos mordu la langue. On dit aussi Se mordre la langue d'avoir parlé, S'en repentir.
Fig. et fam., S'en mordre les doigts, s'en mordre les pouces, Se repentir d'une chose qu'on a faite. J'ai eu trop de confiance en lui, je m'en mords les doigts.
Prov. et fig., Chien qui aboie ne mord pas. Voyez CHIEN.
Fig. et fam., Mordre à la grappe, Saisir avec empressement une proposition, croire aveuglément à une promesse.
Fig. et fam., Mordre à l'hameçon, se dit d'une Personne qui se laisse séduire par une proposition qui cachait un piège.
Fig., Mordre la terre, Être terrassé. Il a fait mordre la terre à son adversaire.
Poétiquement, Mordre la poussière, Être renversé, tué dans un combat.
MORDRE signifie familièrement Prendre du goût pour une étude, y faire des progrès. Cet enfant commence à mordre au latin.
Il se dit figurément de Plusieurs choses inanimées qui rongent, qui creusent ou qui percent. L'eau-forte mord sur les métaux. L'eau- forte n'a pas assez mordu sur cette planche. La lime ne mord point dans l'acier bien trempé. Le burin a trop mordu en cet endroit. L'ancre n'a pu mordre sur ce fond de rocher.
Cette vis n'a pas mordu dans le bois, Elle n'a pas pénétré dans le bois.
Les dents de cette roue ne mordent pas assez sur le pignon, Elles n'engrènent pas assez.
En termes de Pêche, il signifie saisir l'appât. Le poisson mord, ne mord pas.
En termes de Gravure, Mordre une planche, ou Faire mordre une planche, Lui faire subir l'action de l'eau-forte, après avoir découvert en différents endroits, à l'aide d'une pointe à graver, le vernis dont elle est enduite.
MORDRE, en termes de Typographie, signifie Dépasser, déborder. La vignette mord sur les lettres, Elle avance sur les lettres.
En termes de Couture, Il faut mordre plus avant dans l'étoffe, Il faut faire la couture un peu plus loin du bord de l'étoffe, pour qu'elle ne se défasse pas.
MORDRE signifie, au figuré, Médire, reprendre, critiquer, censurer avec âpreté. Il cherche à mordre sur tout. Il n'y a point à mordre sur sa conduite. Il ne donne point à mordre sur lui.
mordre
Mordre, Mordere, Commordere, Demordere, Praemordere.
Mordre son maistre, Dentes in dominum afferre.
Mordre emmi, Admordere.
Qui mord, Mordax.
¶ Mordre en riant, Risu blando pungere.
Qui est mords, Morsus, Demorsus.
En mordant, Mordicus.
mordre
MORDRE, v. act. Je mords, tu mords, il mord; nous mordons, etc. Je mordois, ou mordais, je mordis, j'ai mordu, je mordrai, je mordrois ou mordrais. Mords; que je morde, je mordisse; mordant, mordu. = 1°. Au propre, serrer avec les dents. "Ce chien mord les passans. "Cet enfant a mordu sa nourrice = Par extension, on le dit des oiseaux, et même des insectes, quoiqu'ils n'aient point de dents. = 2°. Au figuré, médire, critiquer. En ce sens, il est neutre. "Il mord, il pince tout en riant. "Il cherche à mordre sur tout. "Il n'y a pas à mordre sur sa conduite.
Esprit du dernier ordre,
Qui, n'étant bon à rien, cherchez sur tout à mordre.
La Font.
On dit assez élégamment, même en prôse, faire mordre la poussière à, terrasser, tuer. "Ils firent mordre la poussière à leurs énemis. L. T. = En parlant de sciences, n'y pas mordre, n'y rien comprendre. = On dit, en manière de proverbe: un aveugle y mordrait; cela est si clair, qu'un aveugle même le pourrait voir. = Il vaut autant être mordu d'un chien que d'une chienne; de quelque côté que viène le mal, on y est sensible. = Au chien qui mord, il faut jeter des pierres; tout le monde devrait se réunir contre les médisans. = Tout chien qui aboie ne mord pas, tous ceux qui menacent ne font pas toujours grand mal. = Il s'en mordra les doigts, ou les pouces; il s'en repentira. = Mordre à l'hameçon, ou à la grape, écouter avec plaisir une proposition; la recevoir volontiers.
mordre
mordre
mordre
beißen, abbeißen, kauenbitebijten, happen, beitsen, knauwen, aantasten, bijten (in), de smaak te pakken krijgen (van), doordringen (in), steken [insect]הכיש (הפעיל), נגס (פ'), נישך (פיעל), נשך (פ'), עקץ (פ'), נָשַׁךְ, נָגַס, הִכִּישׁbytagafar, corroir, mossegarkousat, kousnoutbidemordimorderpurrabítamordere, abbocare, abboccare, addentare, azzannaremorderemorder, atacar metais, dar dentadas, rilharгрызть, кольнуть, кусатьbita, nappaδαγκώνω, τσιμπώbiteيَعَضُّgristiかむ물다pogryźćกัดısırmakcắn咬ухапване (mɔʀdʀ)verbe transitif