mortifier
(Mot repris de mortifiait)mortifier
v.t. [ lat. mortificare, de mors, mort ]1. Soumettre le corps à une souffrance dans un but de pénitence.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013
mortifier
(mɔʀtifje)verbe transitif
1. religion punir en faisant souffrir physiquement mortifier sa chair
2. figuré blesser avec des paroles méchantes Sa réflexion l'a mortifiée.
3. cuisine viande laisser s'attendrir mortifier du gibier
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mortifier
Participe passé: mortifié
Gérondif: mortifiant
Indicatif présent |
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je mortifie |
tu mortifies |
il/elle mortifie |
nous mortifions |
vous mortifiez |
ils/elles mortifient |
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011
MORTIFIER
(mor-ti-fi-é) , je mortifiais, nous mortifiions, vous mortifiiez ; que je mortifie, que nous mortifiions, que vous mortifiiez v. a.1° Terme de médecine. Causer la mort, la gangrène d'une partie. Un bandage trop serré peut mortifier la peau et les muscles. Fig.
La mort est nécessaire pour mortifier cette malheureuse racine [du péché], et c'est ce qui la rend souhaitable [PASC., Lett. à Mlle de Roannez, 9]
2° Faire que la viande devienne plus tendre. Le grand air mortifie la viande.
3° Fig. Affliger son corps par des austérités, par des privations.
Il faut être mortifiée sur toutes choses [SÉV., 343]
Plût à Dieu que, touché d'un si saint exemple, je mortifie mes membres mortels ! [BOSSUET, Bourgoing.]
Mortifier ses sens, ses passions, les réprimer dans la vue de plaire à Dieu. 4° Humilier par une mortification.
Que je souffre en dedans ! et qu'il me mortifie ! [REGNARD, Démocrite, I, 4]
Nous sommes si mortifiés de n'avoir pas réussi dans notre entreprise, que nous renonçons à toutes les fourberies [LESAGE, Crisp. riv. de son maître, sc. 23]
Son refus me mortifie plus que je ne puis l'exprimer [MARIVAUX, Préj. vaincu, sc. 5]
Il [Charles XII] arriva en un quart d'heure à l'autre bord, et fut mortifié de ne sauter à terre que le quatrième [VOLT., Charles XII, 2]
Absolument. On a bien de l'obligation à ceux qui avertissent des défauts ; car ils mortifient [PASC., Pens. XXV, 38, éd. HAVET.]
5° Terme de l'ancienne chimie. Détruire la forme d'un corps mixte. On mortifiait le mercure en lui ôtant sa fluidité.
6° Se mortifier, v. réfl. Être frappé de gangrène. Les parties trop serrées se mortifièrent.
7° Fig. S'infliger à soi-même des austérités ascétiques.
Elle se mortifie de ce plaisir, mais c'est sans affectation [SÉV., 183]
Voilà cette pauvre Vibraye submergée dans les plaisirs ; il faudra bien qu'elle se mortifie comme notre ami Tartufe [ID., 3 janv. 1680]
On se retranche, on s'abstient, on se mortifie en secret ; mais on fait si bien que ce secret cesse bientôt d'être secret [BOURDAL., Sévérité, Évang. 2e avent, p. 444]
REMARQUE
- Je suis mortifié pour je suis fâché.... mortifié veut dire humilié ; il est très ridicule de dire qu'on est humilié de n'avoir pas trouvé quelqu'un chez lui, [GENLIS, Mém. t. V, p. 93, dans POUGENS]
HISTORIQUE
- XIIe s. Esguarde li pechere le juste [le pécheur regarde le juste], et quiert mortifier lui [, Liber psalm. p. 48]Li sires mortifie e vivifie, e en enfer meine e remeine [, Rois, p. 7]Vos vos mortifiez chascun jor, chier frere, en maintes geünes et en labors sovent [ST BERN., 572]
- XIIIe s. Et il porsut [poursuivit] les soufreteus por mortefier l'umilié [, Psautier, f° 136]
- XVe s. Puis le tout bien unifié, Quant Mercure est mortifié Par nature, ne peut jamais Se vivifier.... [, Traité d'alch. 255]
- XVIe s. Il n'y en a aucun [moine], tant contemplatif et mortifié qu'il s'estime estre.... [LANOUE, 141]Resolu pourtant de n'accepter aucunement le combat en gros ; mais laisser mortifier cette armée de pieces rapportées, par les seditions [D'AUB., I, 339]J'ay appris de vous, monsieur, qu'il faut manger les viandes quand elles sont mortifiées, et profiter sur les hommes, quand ils sont attendris par leurs miseres [ID., Conf. II, IX]L'extremité du nez se mortifia sans y avoir aucune pourriture [PARÉ, X, 14]Je les aime peu cuites [les viandes], et les aime fort mortifiées [MONT., IV, 286]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. mortificar, mortifiar ; espagn. mortificar ; ital. mortificare ; du lat. mortificare, de mors, mortis, la mort, et facere, faire.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
mortifier
MORTIFIER. v. tr. Faire que de la viande devienne plus tendre. Mettre de la viande à l'air, la battre pour la mortifier. Ce faisan n'est pas encore assez mortifié.
MORTIFIER signifie, dans le style ascétique, Affliger son corps par des macérations, des jeûnes, des austérités. Mortifier sa chair. Se mortifier pour l'amour de Dieu.
Mortifier ses sens, ses passions, Les réprimer en vue de plaire à Dieu.
MORTIFIER signifie encore, figurément, Humilier quelqu'un, lui faire de la peine par quelque réprimande ou par quelque procédé dur et fâcheux. Ce refus me mortifierait beaucoup. La disgrâce qui lui est arrivée l'a extrêmement mortifié. Je suis bien mortifié d'avoir échoué dans cette affaire.
Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5
mortifier
Mortifier, Macerare.
Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606
Synonymes et Contraires
Traductions
mortifier
אמלל (פיעל), הכלים (הפעיל), אִמְלֵל, הִכְלִיםmortifier
kastijdenmortifier
mortifymortifier
mortificareCollins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005