moucher
(Mot repris de moucha)moucher
v.t. [ bas lat. muccare, du lat. class. muccus ou mucus, écoulement nasal, morve ]se moucher
v.pr.moucher
Participe passé: mouché
Gérondif: mouchant
Indicatif présent |
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je mouche |
tu mouches |
il/elle mouche |
nous mouchons |
vous mouchez |
ils/elles mouchent |
MOUCHER1
(mou-ché) v. a.PROVERBES
- Qui se sent morveux se mouche (voy. MORVEUX).
- Il ne se mouche pas du pied, c'est un homme habile, intelligent, résolu. Certes, monsieur Tartufe, à bien prendre la chose, N'est pas un homme, non, qui se mouche du pied [MOL., Tart. II, 3]Un des tours d'agilité familiers aux anciens saltimbanques consistait à saisir le pied à deux mains et à se le passer vivement sous le nez. De là, cette façon de parler triviale pour dire un homme grave, digne, considérable : c'est un homme qui ne se mouche pas du pied.
- Il ne se mouche pas du pied, il y paraît sur sa manche, se dit quand, ne croyant pas à l'habileté du personnage dont il est question, on veut faire tourner le proverbe à son désavantage ; car, qu'il y paraisse sur la manche, c'est signe de malpropreté.
- Cela était bon du temps qu'on se mouchait sur la manche, se dit pour mépriser une coutume ancienne. du temps qu'on se mouchait sur la manche, du temps que le monde était fort simple, était comme un enfant [GÉNIN, Récréat. t. I, p. 89]Ne voudriez-vous point supprimer les mouchoirs, parce qu'autrefois on se mouchait sur la manche ? [DANCOURT, Fête de village, I, 2]
- Ne pas se moucher sur sa manche, ne pas se laisser mener comme un enfant (lequel se mouche sur sa manche). J'ai grand' peur qu'un bourreau de beau-père ne m'ait promis plus de beurre que de pain ; je ne me mouche pas sur ma manche, comme vous savez, et il en faudrait venir.... [SCARRON, le Marquis ridicule, dans GÉNIN, Récréat. t. I, p. 88]
HISTORIQUE
- XIIIe s. Que ses doiz arde [brûle] à les mouchier [les chandelles] [GAUTIER DE COINCY, p. 571]En la chiere [face] [il] li crache et moche [, Ren. 14989]
- XVe s. Comment il a esté mouché ! N'ay-je pas bien fait mon devoir ? [, Patelin]
- XVIe s. Avecques ses dardz, de mille pas loing, il esmouchoyt une bougie sans l'estaindre [RAB., Pant. IV, 24]Il se mouschoyt à ses manches, il mourvoyt dedans sa souppe [ID., Garg. I, 11]Or mouchez voz nez, petits enfans [ID., Pant. préf.]Un temps fut que sans grand respect, On lachoit à table le pet.... Et qu'on se mouchoit à la nappe [SAINT-GELAIS, (75)].... Par là il se poussa, Et aux plus hauts honneurs du palais s'avança, Ayant mouché [abusé] les rois avec telle prattique [DU BELLAY, IV, 85, verso]Pour ung sysiaux à moucher la chandelle [DE LABORDE, Émaux, p. 400]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, mokî, moucher une chandelle ; picard, mouker ; du lat. fictif mucare, de mucus, morve. Mucus, morve, et mungere, moucher, ont le même radical : sanscr. muc, muncami ( a long), rejeter, répandre ; verbe grec traduit par se moucher, et mot grec signifiant nez.
MOUCHER2
(mou-ché) v. a.HISTORIQUE
- XVe s. Et qui plus est, mouscher par les provinces, Pour mieux ouyr et rapporter aux princes [, Faifeu, p. 6]
ÉTYMOLOGIE
- Mouche.
MOUCHER3
(mou-ché) v. n.HISTORIQUE
- XVIe s. [Le taon].... qui, au retour de l'an, Parmi les prez fait moucher [courir comme les mouches] les genices [RONS., 614]Or nottez, amiables freres, et dressez les oreilles comme la queue d'une vache qui mouche [chasse les mouches] [, Moyen de parvenir, p. 125, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Mouche ; bourguig. mousquai, se fâcher, prendre la mouche.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- MOUCHER.
PROVERBES
- Ajoutez :
- Se moucher dans ses doigts, être habile, intelligent, résolu. Il sait se moucher dans ses doigts, [, le Déjeuner de la Rapée, p. 15, dans CH. NISARD, Parisianismes, p. 160]
HISTORIQUE
- XVIe s. Ajoutez : Celui qui trop se mouche, comme dit le proverbe, attrait le sang [, le Bureau du concile de Trente, 1586, p. 11]On sait ce que dit le proverbe : Qui mouche trop, il tire le sang [SLEIDAN, Hist. de l'estat de la religion sous Charles V, p. 47, verso.]
moucher
Absolument, Si cet enfant pouvait moucher, il serait soulagé. Il ne mouche presque point.
Moucher du sang, Rendre du sang par le nez en se mouchant.
Prov. et fig., Qui se sent morveux se mouche. Voyez MORVEUX.
Fig. et fam., C'est un homme qui ne se mouche pas du pied, C'est un homme qui a de grandes prétentions.
En parlant d'une Chandelle, d'une bougie, d'une lampe, etc., il signifie Ôter le bout du lumignon, lorsqu'il empêche la chandelle, la bougie, la lampe, etc., de bien éclairer. Moucher une chandelle, une bougie, une lampe.
MOUCHER signifie, figurément et populairement, Dire son fait à quelqu'un. Je l'ai mouché. Il s'est fait moucher.
moucher
Moucher, quasi Munger, Mungere, Emungere.
moucher
MOUCHER, v. act. [Mouché; 2eé fer.] Il n'est actif, et n'a le régime simple, qu'en parlant des enfans et des persones, qui ne peuvent se moucher elles-mêmes. Presser les narines pour en faire sortir les excrémens qui tombent dans le nez. "Mouchez cet enfant. "Je ne puis agir: il faut qu' on me mouche. = Il s'emploie presque toujours comme réciproque, avec le pronom personel; se moucher: "Mouchez-vous? "Dites-lui qu'il se mouche. = * Plusieurs le font neutre, et l'emploient au lieu du réciproque. "J'ai beaucoup mouché aujourd'hui, disent-ils; au lieu de dire: je me suis mouché souvent. L'Abé Grosier le dit de même. "Ils commencent et continuent de concert à tousser, cracher, moucher avec des éclats, qui couvrent sans peine la voix foible et timide du modeste Directeur. — Tousser et cracher sont neutres; moucher ne l'est pas. M. Desgrouais le met au nombre des gasconismes; mais je l'ai oui dire à d'aûtres qu'à des Gascons; ainsi que purger, pour se purger. Voyez PURGER.
On dit proverbialement: ne pas se moucher du pied (d'autres disent, du coude.) C'est un homme qui ne se mouche pas du pied; il est habile, et il n'est pas aisé de lui en faire acroire. — Suivant l'Académie, il est populaire.
Certes, monsieur Tartufe, à bien prendre la chose,
N'est pas un homme, non, qui se mouche du pied.
Mol.
= Du tems qu'on se mouchait sur la manche; au bon vieux tems. Voyez GALEUX.
moucher
snuiten, zijnneussnuiten, op zijn nummer zettensnuff, snuff outקינח (פיעל), קִנֵּחַsmocciare (səmuʃe)verbe pronominal