muse
muse
n.f. [ lat. musa, du gr. ]muse
(myz)nom féminin
MUSE1
(mu-z') s. f.ÉTYMOLOGIE
- Provenç. espagn. et ital. musa ; du lat. musa ; éol. Le terme grec est un participe présent, forme primitive du grec, penser, s'exalter, désirer ; Le grec est une forme éolique fréquente aux participes présents.
MUSE2
(mu-z') s. f.ÉTYMOLOGIE
- Mus, radical de museau (voy. MUSEAU, à l'étym.), comme le prouve ce passage : Ils [les cerfs] entrent dans le fort de leur rut, et ne demeurent en aucune place, ains ne font que cheminer et musser, c'est-à-dire mettre le nez en terre, et sentent par où les biches ont passé, et les poussent et chassent de cette maniere devant eux [CHARLES IX, De la chasse, p. 4]
MUSE3
(mu-z') s. f.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 3. MUSE. Ajoutez : - ÉTYM. Arabe, mauz, bananier.
MUSE4
(mu-z') s. f.HISTORIQUE
- XVIe s. Prince qui sçavoit par belles promesses donner la muse à ses ennemis, et rompre tout d'une suite et leurs choleres et leurs desseins [PASQUIER, Lett. t. I, p. 154]
ÉTYMOLOGIE
- Voy. MUSER.
MUSE5
(mu-z') s. f.muse
Fig., Les nourrissons, les favoris, les amants des Muses, Les poètes.
MUSES, au pluriel, désigne aussi, figurément, les Belles-Lettres, et principalement la Poésie. Cultiver les muses.
Fig., Les muses grecques, les muses latines, les muses françaises, etc., La poésie grecque, latine, française, etc. Dans ce sens, Muse se dit quelquefois au singulier. La muse latine. La muse française.
Il désigne aussi un Genre particulier de poésie. La muse tragique.
Il se dit encore, figurément, du Génie de chaque poète, du caractère de sa poésie. La muse de Corneille était héroïque, celle de Racine tendre et passionnée. Une muse enjouée, badine, sévère.
Il se dit aussi absolument, dans certaines phrases figurées, en parlant de l'Inspiration poétique. Il a été visité par la muse.
Il se dit aussi de la Personne ou du sentiment qui inspire un poète. Cette femme est sa muse. La muse de la mélancolie.
Dans toutes ces acceptions figurées, il est vieux.
muse
muse
Muse, Tantost est nom f. gen. et signifie ores, ce que les Latins appellent Musa, prins du Grec mousa, qui signifie ou Chant, selon Orphée en ses hymnes, quasi mélêsa, ou Contuberne, quasi homoiousa, à cause de la connexité des neuf Muses, qui representent la circularité des disciplines, ou Enqueste, comme derivé du verbe maiomai qui signifie enquerir, ce que fait aussi môsthai, dont aucuns estiment le mot mousa estre prins, par ce que les sçavoirs s'apprehendent par Enquerir. Et ores la mine du Cerf tenant le rut quand il part de fleurer la nature de la Biche. Ainsi Jaques du Fouillous inscrit le 17. chapitre de sa venerie, du Rut et Muse des Cerfs. Et en iceluy dit en ces mots, C'est un plaisir de les veoir rere et faire leur Muse, par ce que quand ils sentent la nature de la Biche, ils levent le nez en l'air, regardans en hault pour remercier nature de leur avoir donné tel plaisir. Et peu apres: Lors les jeunes n'estans de son qualibre, luy voyans faire telle mine, se reculeront de luy, et fuyront. Et tantost est verbe, qui vient de ce mot Museau, et signifie s'arrester stupidement à regarder quelque chose, et tarder, comme si vous disiez avoir et tenir le museau tourné et fiché à regarder quelque chose, et en ce faisant s'arrester et tarder. Selon ce on dit d'un qui tarde, il muse quelque part, Alicubi frustra moram ducit. Et on le fait muser, Morantur leui in re hominem. Car ce verbe cy importe sotise en celuy qui muse, et neantise en la chose qui l'amuse. Et s'amuser à quelque chose, Frustra rei alicui haerere.
mûse
MûSE, s. f. [1re lon. 2ee muet.] 1°. Au pluriel, suivant la Fable, les neuf Déesses qui présidaient aux Arts libéraux. "Être inspiré par les Mûses, favorisé des Mûses. ""Les nourrissons, les favoris des Mûses, les Poètes. = 2°. Les Belles-Lettres: cultiver les Mûses. = 3°. Au singulier, il ne se dit que de la poésie, et seulement avec les pronoms possessifs, ou la prép. de pour régime. "Sa mûse est enjouée, triste, tragique; la mûse de l'Histoire.
Je hais ces vains Auteurs, dont la mûse forcée
M'entretient de ses feux, toujours froide et glacée.
Boileau.
La gêne de la mesûre a fait mettre à Boil. tantôt le pluriel pour le singulier.
À~ quoi bon réveiller mes mûses endormies?
Tantôt le singulier pour le pluriel.
Du Roi, la bonté secourable,
Jette enfin sur la mûse un regard favorable.