naître
naître
v.i. [ lat. nasci ] (Auxil. être)NAÎTRE
(nê-tr') , je nais, tu nais, il naît, nous naissons, vous naissez, ils naissent ; je naissais ; je naquis ; je naîtrai ; je naîtrais ; que je naisse, que nous naissions ; que je naquisse ; naissant, né v. n.HISTORIQUE
- XIe s. Fud la pulcele nethe de halt [prononcez d'halt, ainsi que l'exige la mesure du vers] parented [, St Alexis, IX]Si ço avent [advient] que alquent [aucun] colpe le poin à altre, si li rendra demi were [dédommagement] suluc [selon] ceo que il est nez [, Lois de Guill. 13][Des péchés] Que je ai fait dès l'hore que nez [je] fu [, Ch. de Rol. CLXXII]
- XIIe s. Por quoi sui-je nez à veir le destruement de mon pople ? [, Machab. I, 2]Jà n'ert [ne sera] vaincuz par home qui soit nez [, Ronc. 95]Nez fu de Chartres, si avoit nom Reiner [, ib. 129]Vassaux [vaillant] doit estre qui de vassaux est nez [, ib. 143]Quant pour ma mort [vous] nasquites sans merci [, Couci, IX][Au temps] Que nest la rose et le lis, Et la rousée ou vert pré [, ib. XI]
- XIIIe s. Com se il fussent né au bour à Saint-Denis [, Berte, V]Et s' [si] est née et estraite de si bonne lignie [, ib. LXXII]Aucun plet qui nasquesist d'aucune de ces cozes [bail, tutelle] [BEAUMANOIR, LXIII, 18]Et ele lieve les despuelles [dépouilles, récoltes] el tens de sa grossesse ; et se li enfes est mornés, voirs est que li heritages du mort esquiet [échoit] à ses plus prochins parens [ID., XX, 7]Cil qui naissent contre nature [, Liv. de jost. 55]Le Danaon [Danube] est un grans fluns qui naist es granz mons d'Alemaigne [BRUN. LATINI, Trésor, p. 166]Et quant Diex ot fait honte nestre [, la Rose, 2857]Tantost com li homs naist, il commence à morir [J. DE MEUNG, Test. 166]
- XVe s. Ils veirent naistre et approcher une route [troupe] d'Anglois, où il y avoit bien, par semblant, quatre vingts hommes tous montés [FROISS., livre I, p. 444, dans LACURNE]Las ! moy meschant, com je peu prise Mon bon seigneur et mon bon maistre ! Je vourroie bien estre à nestre [, la Passion de N. S. Jésus-Christ]Ainsi que faict homme nay pour soy seulement, sans fructifier à la commune utilité [ALAIN CHARTIER, Quadrilogue invectif.]Et envoyez ung plaisant souvenir Devers mon cueur, de la plus belle née Dont aujourd'hui coure la renommée [CH. D'ORL., Bal. 23]Le perdant les dez a frapez... Maudisoit le jour qu'il fut nez ; En disant : mal suy fortunez [E. DESCH., le Dit du jeu des dés.]Et estoit encore à naistre qui abatu l'eust [un chevalier] [, Perceforest, t. IV, f° 58]
- XVIe s. En nostre langage vulgaire nous ne doutons point de dire, que l'un est bien nay, et l'autre mal nay, l'un de bonne nature, et l'autre de mauvaise [CALV., Instit. 210]Madame, l'honneur est né avec vous, car vous estes de si bonne maison, que pour estre reine ou emperiere ne sauriez augmenter votre noblesse [MARG., Nouv. 111]Il nomma le premier filz qui lui nasquit de sa femme Antigone, Ptolomeus [AMYOT, Pyrrh. 11]De cette consideration est née la coustume que.... [MONT., I, 53]Les aveugles naiz [ID., II, 357]Nature, à vostre naistre heureusement feconde, Prodigue vous donna tout son plus et son mieux [J. DU BELLAY, Œuvres, p. 423, dans LACURNE][Toi Dieu] Qui preveus les effets dès le naistre des choses [D'AUB., Trag. I]Son fils estoit de ceux qu'on appelle mal nez [punais], ne se purgeant ni par le nez ni par la bouche, laquelle il portoit ouverte pour prendre son vent [ID., Hist. I, 90]
ÉTYMOLOGIE
- Bourg. nâtre ; provenç. nascer, naisser : cat. naixer ; esp. nacer ; port. nascer, nacer ; ital. nascere ; du bas-lat. nascere, dérivé de nasci. La forme entière est gnasci, comme témoignent l'archaïque gnatus et co-gnatus. Gnasci se rapproche tout naturellement du grec et de gigno, formes à redoublement, sanscrit jan, engendrer. Gnascor veut donc dire je suis engendré. Gnatus appartient autant à gigno qu'à gnascor.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- NAÎTRE. Ajoutez : - REM. Régnier a dit fut né pour naquit : Sur du foin Jésus-Christ fut né, Épigr.
naître
Fam, Être innocent d'une chose comme l'enfant qui vient de naître, En être tout à fait innocent, n'y avoir aucune part.
Fam., Son pareil est à naître, Il n'y a point d'homme semblable à lui, d'homme qui agisse, qui parle comme lui.
NAÎTRE signifie aussi Se trouver en naissant dans certaines conditions. Naître aveugle, boiteux Naître riche, pauvre. Il est né Francais. Il était né gentilhomme.
Être né poète, peintre, musicien, etc., Avoir des dispositions naturelles à être poète, peintre, etc.
NAÎTRE signifie encore Tirer son origine, être d'une certaine extraction. Il est né de parents illustres, obscurs.
NAÎTRE se dit, en termes de Théologie, d'une Opération de la vie divine par laquelle le Fils est engendré du Père de toute éternité. Le Verbe est né avant tous les temps.
Il se dit aussi des Végétaux et signifie Sortir de terre, commencer à pousser. L'herbe commence à naître. Les fleurs naissent au printemps.
Il se dit encore des Choses et signifie Prendre un commencement, commencer d'être. Ce ruisseau naît à deux lieues d'ici. Fig., L'Empire romain ne faisait alors que de naître. J'ai vu naître cette mode.
NAÎTRE DE signifie, au figuré, Tirer son origine de, être produit par. Beaucoup de maladies naissent de l'intempérance. Les affaires naissent les unes des autres. Il est né de là une foule de procès. Cette découverte est née du hasard.
On dit dans le même sens Faire naître, Produire, être la cause de. Faire naître des doutes, des scrupules, des soupçons.
NAÎTRE À se dit d'une Personne ou d'une collectivité qui se met à un ordre d'idées nouveau, qui commence une vie nouvelle. Naître à la vie politique.
Le participe passé NÉ, ÉE, s'emploie adjectivement dans diverses expressions.
NÉ se disait absolument d'une Personne ayant une extraction noble, des origines nobles. Il n'est pas né. Il a gardé un sens analogue dans l'expression Bien né, Qui est né d'une famille honnête, honorable. C'est un jeune homme, un homme bien né.
Il signifie aussi Qui a de bonnes inclinations. Un enfant bien né. Une fille bien née.
NÉ, joint par un trait d'union à un adjectif qui le précède, signifie que la qualité exprimée par celui-ci est de naissance.
AVEUGLE-NÉ, Aveugle de naissance.
MORT-NÉ, ÉE, signifie Qui est mort avant que de naître. Un enfant mort-né. Deux enfants mort-nés. Un veau, un agneau mort-né. Une brebis mort-née.
Il se dit, figurément, des Ouvrages de l'esprit qui n'ont aucun succès. C'est un ouvrage mort-né. Un poème mort-né. Une tragédie mort- née.
NOUVEAU-NÉ, ÉE, signifie Qui est né depuis peu de temps, qui vient de naître. Un enfant nouveau-né. Dans cet adjectif composé, Nouveau est pris adverbialement. Des enfants nouveau-nés. Une fille nouveau-née. Il s'emploie quelquefois substantivement, mais seulement au masculin. Je viens de voir le nouveau-né.
PREMIER-NÉ signifie, en termes d'Écriture sainte, le Premier enfant mâle. Sous la loi de Moïse, on offrait à Dieu les enfants premiers-nés.
Substantivement, L'ange extermina les premiers-nés des Égyptiens.
DERNIER-NÉ, Le dernier enfant.
NÉ se joint aussi par un trait d'union à certains noms pour signifier que La qualité qu'ils expriment est si naturelle qu'elle semble être de naissance. Esclave-né. Écrivain-né. Il est le protecteur-né des sciences et des arts, Il protège en toute occasion les sciences et les arts, ou encore Il a le devoir, par sa position, de les protéger. Il est l'ennemi-né des talents, Il a pour les gens de talent une aversion si générale et si constante qu'elle semble être de nature.
naître
naître
entstehen, geboren, werdenarise, be born, born, springontstaan, geborenworden, ontluiken, spruiten, geboren worden, aanbreken, opkomen, geboren, wordenבא לעולם, יצא לאוויר העולם, ראה אורnaroditnacernarodzić się, urodzić siędoğmaknascerродитьсяnascere, sbocciare, scaturire (nɛtʀ)verbe intransitif