péril
(Mot repris de périls)péril
[ peril] n.m. [ lat. periculum ] Sout.PÉRIL
(pé-rill, ll mouillées ; au pluriel, l's ne se lie pas : des pé-rill imminents ; cependant plusieurs la lient : des pé-rill-z imminents) s. m.HISTORIQUE
- Xe s. Sic liberat de cel peril [, Fragm. de Valenc. p. 469]Es perils [, ib. p. 467]
- XIe s. À la grant feste Saint Martin du peril [, Ch. de Rol. x]Gueri [sauve] de mei l'ame de touz perilz [, ib. CLXXIII]
- XIIIe s. Le grant peril que cil de Venise avoient empris [VILLEH., XXXI]Quant aucuns est semons et il n'oze aler, porce que se [sa] femme ou si enfant sont en peril de mort [BEAUMANOIR, I I, 6]Mes voisins pot apoier son merien contre mon mur qui joint à li, voille ou non, mes que li murs soit si fors que me [ma] meson ne demeure en peril [ID., XXIV, 22]C'est un des plus grand perix qui soit en l'office de bailli que d'estre negligens ou poi soigneus de ses contes [ID., I, 10]Si vous proi jou [je vous prie] d'eskiever les perieus.... [, Anc. poés. franç. Valic. n° 1490, f° 75, dans LACURNE]
- XIVe s. Qui aime le peril, il cherra en peril [, Ménagier, I, 9]
- XVe s. Ils se rendirent par composition, saufs leurs corps et leurs biens, et les devoit le duc faire conduire jusques à Bordeaux sur son peril [FROISS., I, I, 256]
- XVIe s. À quelque peril que le blé se venaist [à tout hasard], voulurent essayer leur mauvaise fortune [, Hist. du chev. Bayard, t. II, p. 163, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. peril, perilh ; catal. peril ; espagn. peligro ; portug. perigo ; ital. periglio ; du lat. periculum, ou periclum, rapproché par Curtius du grec, traverser ; lat. ex-per-ior, éprouver.
péril
En termes de Procédure, Prendre une affaire à ses risques, périls et fortunes, Se charger de tout ce qui en peut arriver, se charger du bon et du mauvais succès. On dit communément, dans le même sens, Faire une chose à ses risques et périls.
Il y a péril en la demeure, Le moindre retard peut causer du préjudice. Il n'y a pas péril en la demeure, On ne risque rien à attendre.
peril
Peril, m. acut. Vient de Periculum Latin, et signifie le mesme, l'Italien dit Periculo plus approchant dudit Latin, et l'Espagnol Peligro par transposition de lettres, Periculum, Discrimen, Autrement danger.
Il n'y a rien qui soit tant sujet à peril, Nihil tam discrimini objectum, obnoxium est.
Il n'y a rien qui soit si subjet à peril, Nihil in rebus mortalius.
Prendre au peril de l'amende, que ce n'est point procez par escrit, Sponsionem vltro facere in verba ad mulctam pertinentia, ni causa sit eius generis, quae clausula transcribi ad scriptas lites non debeat, B.
Je le pren à mes perils et fortunes, Saluum fore recipio, B. ex Vlpian. Rem periculi mei facio. Tryphonynus.
Qui delivre de peril, Sospitalis.
Ce sera à tez perils et fortunes, Id tuo periculo erit, Liu. lib. 23. Id est si quid grauius accidet, Id damno tibi soli erit.
Qui est eschappé du peril de la mer, apres que la navire où il estoit a esté rompue par tempeste, Naufragus.
Avec peril, Perilleusement, Periculose, Cum periculo.
péril
PÉRIL, s. m. PÉRILLEUX, EûSE, adj. PÉRILLEûSEMENT, adv. [1re é fer. 3e lon. 4e e muet: mouillez l'l finale du 1er et les ll des aûtres: péri-glieû, glieû-ze, glieû-ze-man.] Péril, danger, risque; état, où il y a quelque chôse de fâcheux à craindre. Périlleux, où il y a du péril. Périlleûsement, avec péril. "Afronter, braver, ou, craindre, éviter, fuir le péril. " Être en péril, hors de péril, ou, du péril. = "Poste, périlleux, ocasion, afaire, entreprise périlleûse. = L'Acad. dit aussi, maladie périlleûse. Je crois qu'on ne dit que dangereûse, tout comme on dit, en danger, et non pas en péril de mort, quand il s'agit de maladies. Saut périlleux, saut dificile et dangereux, que font les danseurs de corde. = Marcher périlleusement entre des précipices. = Péril. Voy. DANGER.
Rem. Péril, régit de et l'infinitif. "Il faut se résoudre au péril de les chercher (les Plantes, les simples) et de les ramasser. FONTEN. Él. de M. de Tournefort. "Tout sera en péril d'être altéré au gré des Rois, si on les fait entrer dans les questions, qui regardent les chôses sacrées. Télém. — Quand il ne s'agit pas de la vie, on dit plutôt en danger. = Être, ou se mettre en péril, est une expression souvent employée par Bossuet. "Moïse se mit en péril pour les soulager. = Montesquieu a dit aussi: "De tous les Rois, que les Romains attaquèrent, Mithridate seul se défendit avec courage et les mit en péril. = L'Acad. dit bien être en péril; ce malade est en péril de mort, mais elle ne dit point, se mettre en péril; et, à mon avis, quand il est question de maladie, on dit plutôt être en danger, qu'en péril de mort. Voy. plus haut, périlleux.
Au péril de, adv. "Au péril de ma vie. "Aux risques, périls et fortunes de... terme de Pratique. Prendre une afaire à ses risques, périls et fortunes, se charger du bon ou du mauvais succês. — Le Rich. Port. met fortune au singulier; et je crois qu'en éfet le singulier vaut mieux. L'Acad. met fortunes au pluriel. "Une Loi d' Égypte défendoit de purger avant le quatrième jour de la maladie, à moins qu'ils ne voulussent le faire à leurs périls et fortunes. Le Gendre. — Cet Auteur retranche risques contre l'usage.
péril
peril, hazardousness, riskסיכון (ז), סכנה (נ), סִכּוּן, סַכָּנָהgevaar, risicobahayapericolo위험 (peʀil)nom masculin
péril
[peʀil] nm → perilau péril de sa vie → at the risk of his life
à ses risques et périls → at one's own risk
il n'y a pas péril en la demeure → there's nothing to worry about